jeudi, 10 septembre 2015
Bound by Flame [Jeux Vidéo/Critiques]
De quoi réveiller le feu du démon qui sommeille en nous ! Si on peut renommer le héros, les personnages l'appelleront toujours Volcan par défaut. Approprié en tout cas.
Bound By Flame fait partie des ces RPG passés inaperçus pour cause de budget allégé et par extension de marketing discret. Et pourtant, nous allons voir qu'il a pas mal d'atouts à revendiquer que peuvent lui jalouser les gros éditeurs.
La création du personnage est anecdotique, mais au moins est-elle présente et permet de choisir entre un homme ou une femme.
Si l'univers général et l'intrigue sont d'un classicisme évident, le jeu prend régulièrement le genre à contre-pied par l'intermédiaire de savoureux dialogues à l'ironie mordante. Ici l'un de vos partenaires se moquera de son statut légendaire, là un elfe rétorquera sans aucune once de poésie, malmenant les poncifs. Et votre personnage ne sera pas en reste loin de là, puisque le joueur aura accès à des dialogues un rien provocateurs qui casseront le cliché de l'aventurier lambda un peu trop poli et qui dit amen à tout. Si effectivement il ira aider comme de coutume des PNJ en détresse, les échanges qu'il aura avec eux à ce sujet ne manqueront pas de donner de la saveur à ces quêtes pour le moins basiques.
Comme si au fond le studio avait eu pour principale ambition de tailler un costard à toutes ses grosses productions qui fortes d'un budget pharaonique ne font finalement que reproduire un scénario et des mécaniques antédiluviens. Il est d'ailleurs marrant de noter que dans les grandes lignes cette histoire d'une armée de mort-vivants et l'ambiance sombre et mature qui s'en dégagent peuvent se rapprocher de The Witcher 3, sorti après et que l'atmosphère de Val-Veneur et de ses marais environnants rappellent, eux, la ville de Flotsam de The Witcher 2.
Si de prime abord la vulgarité récurrente pourra en irriter plus d'un, il faut admettre qu'elle a le don de donner de l'originalité et de la personnalité au jeu et à son univers. Et c'est finalement par cet aspect politiquement incorrect que la trame s'avèrera intéressante à suivre au début alors que sinon elle nous aurait laissé de marbre. Plus tard la cohabitation forcée avec un démon - à l'origine de nos nouveaux pouvoirs - mettra elle aussi pas mal de piment et d'humour dans l'aventure. Sans égaler un Dragon Age, on appréciera aussi la possibilité de choisir ses alliés en fonction de leur spécialité et de leur personnalité. Question narration le bilan est donc plus que positif.
Un fourreau dans un RPG, c'est possible !!! Oui l'ironie veut que le studio Spiders se soit occupé du développement de Of Orcs and Men (ci-dessous), conjointement avec Cyanide. Comme quoi, y a eu du progrès. J'avais déjà rendu hommage à cette aberration dans Skyrim RP1 : Jouer RP sans mods.
Si le jeu montre dès le début ses limites techniques en premier lieu il crée la surprise sur des points importants à commencer par des combats dynamiques enfin réalistes. En effet vos adversaires attaqueront de manière naturelle en variant leurs attaques et n'attendant par chacun leur tour comme c'est trop souvent le cas. Du coup même en difficulté Faucon (moyenne), les affrontements se montreront très vite exigeants et demanderont concentration et timing. Outre un gameplay de base complet et intuitif, on pourra en plus de cela alterner entre trois profils : Guerrier, Rôdeur ou Pyromant, ce dernier n'apparaissant qu'une fois le Démon révélé, ce qui ne tardera pas. On aura dès lors la sensation de réellement gagner ses combats à la sueur du front sans avoir exploité abusivement les errements de l'IA ou des compétences cheatées, chose rarissime dans le genre.
Si le système d'artisanat est réduit au strict minimum, il a au moins le mérite d'exister. On récolte quelques ingrédients sur les cadavres ennemis et au gré de notre exploration et une fois certains réunis en nombre suffisant on peut améliorer notre équipement ou concevoir potions, pièges et projectiles pour notre arbalète. Si vous craignez de devoir constamment vérifier ou vous en êtes niveau collecte, les développeurs ont eu la bonne idée de signaler via le menu lorsqu'une amélioration ou une partie d'armure est disponible. L'inconvénient est que nature d'ingrédients limitée oblige (une petite dizaine), il vous faudra forcément faire des choix et définir vos priorités. D'autant, et c'est là un avantage comme un inconvénient, que les ingrédients en se combinant permettent d'en créer d'autres, avec parfois l'ajout d'une somme de pièces d'or. Mais grâce à ce système d'artisanat d'une grande souplesse qui ne requiert aucun établi, ni aucun professionnel, vous pouvez à tout moment vous confectionner les objets qui vous manquent et ainsi renverser le cours d'une bataille. J'en veux pour preuve ma victoire contre le boss des marais dont la panoplie de mouvements et les stratégies variées m'ont poussé dans mes derniers retranchements.
En tous les cas, si vous êtes du genre à détester vous perdre dans des listes interminables d'objets et des menus pour le moins touffus, alors Bound by Flame va vous ravir.
L'évolution du héros étonne les premières heures par sa rapidité, mais ce défaut se relativise au fil du temps. Et puis il faut le savoir Bound by Flame n'a rien d'un Skyrim, on ne pourra jamais modifier les choix concernant son build. Faudra assumer jusqu'au bout, mais après tout, c'est ça le vrai RP, non ?
Les menus justement sont d'une clarté exemplaire et la lisibilité des différentes interfaces devrait servir de modèle à bien des titres plus prétentieux. En un clin d'oeil on observe tout ce qui compose son personnage sans risquer un mal de tête et chez le marchand c'est la même chose. L'arme sélectionnée est immédiatement visible et comparée à celle que l'on porte actuellement. Ca parait anodin de dire cela, mais quand on sait combien de jeux AAA ont omis d'intégrer de telles options aussi essentielles, on apprécie encore plus le soin apporté à ce niveau. Il est juste regrettable que l'onglet des personnages et du bestiaire ne bénéficie pas d'illustrations comme c'est souvent le cas.
Pour revenir sur ce qui peut fâcher, l'animation, globalement correcte, frôle parfois le ridicule lorsque votre héros entre en mode furtif avec une démarche qui a tout de la parodie. Sauf que là, on doute fortement que cela soit volontaire.
Si Bound by Flame n'est pas un monde ouvert et se montre même clairement cloisonné, les zones plus ouvertes auraient paradoxalement gagné dans certains cas à être plus détaillées sur la mini-map comme celle du village de Val-Veneur pour pouvoir mieux s'y repérer et retrouver les différents alliés, quêtes secondaires et PNJ d'importance.
Il n'y a pas que par son apparence que Edwen, l'un de vos alliés potentiels, marquera le joueur. A noter à gauche l'aspect démoniaque du héros qui a visiblement largement cédé à sa part de ténèbres.
Tout comme dans la série Fable ou Les Royaumes d'Amalur, ici notre personnage sera limité dans ses déplacements, il ne pourra que marcher ou courir, le saut et l'escalade étant restreints à des emplacements rares et prédéfinis ce qui occasionne souvent des situations contraignantes lorsqu'on se retrouve obligé de faire de larges détours alors qu'on aurait pu simplement se laisser tomber ou escalader un mur à notre portée.
Dès que les ennemis sont en nombre, les combats deviennent franchement ardus étant donné que notre allié succombera rapidement (heureusement pas définitivement) sans qu'on puisse le réanimer et qu'en mode guerrier on ne peut pas esquiver les coups (au moyen d'une roulade par exemple ), au contraire du rôdeur, seulement les parer. En revanche on apprécie de pouvoir parer de tous côtés tout se déplaçant ce qui facilite une retraite digne de ce nom.
Des bugs de collision parfois très fâcheux qui vous vaudront de vous retrouver coincé dans le décor lors d'un combat avec obligation de recharger votre partie pour pouvoir continuer.
Gare également à ne pas trop rusher la quête principale au risque de voir les missions secondaires et leurs récompenses vous filer sous le nez. Mais en même temps ce sera l'occasion de refaire une partie en choisissant d'autres options car malgré sa simplicité apparente, Bound by Flame bénéficie tout de même d'une assez bonne rejouabilité.
Le combat entre Randval et le Capitaine aurait mérité mieux qu'une simple ellipse. Il aurait même été intéressant de pouvoir influencer l'issue du combat.
Il faut savoir enfin qu'à l'instar de Dragon's Dogma, on ne peut pas sauvegarder durant un combat, ni même à proximité d'ennemis. Par contre on peut tout à fait éviter les mobs en fuyant. Il faudra simplement faire une croix sur le loot et l'expérience dont ils vous récompensent. Mais ce qui est plus irritant c'est de ne pouvoir franchir certains passages pourtant accessibles à cause de cette même proximité alors qu'on a tout le temps nécessaire pour y parvenir.
Ici ce sont les dagues, mais vous pouvez tout aussi bien personnaliser les épées, haches et marteaux à deux mains. Votre arbalète et votre casque de base ne peuvent pas être customisés ni améliorés, mais vous pourrez trouver d'autres modèles qui auront ces options.
En fonction des éléments choisis pour votre armure, vous pourrez vous constituer une défense sur mesure contre les différentes formes d'agression que ce soit la magie, le poison ou les éléments tels que le feu et la glace.
Et pour terminer sur du franchement positif, quelque chose dont personnellement je rêvais depuis longtemps, on peut customiser ses armes et armures, choisir les différentes parties les composant, leur conférant ainsi un aspect et des pouvoirs uniques. Et si l'on veut récupérer facilement des matériaux, il n'y aura qu'à recycler celles qui ne nous intéressent pas.
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22:34 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bound by flame, rpg, rpg xbox 360