samedi, 28 juillet 2018
Les Indestructibles 2 [Cinéma/Critiques]
Il y a 14 ans (déjà !), Pixar nous balançait un uppercut avec Les Indestructibles, un super film d'animation sorti de l'esprit très inventif de Brad Bird (Mission Impossible : Protocole Fantôme, A la Poursuite de Demain, Le Géant de Fer vu dans Ready Player One, c'est lui aussi).
Pixar a sagement attendu pour nous proposer cette suite au premier Indestructibles. Un temps de conception qui rassure d'emblée.
Mais rien n'est jamais certain dans le domaine de l'art surtout quand la réécriture imposée de Toy Story 4 a précipité la sortie de cette sequel.
Et le résultat pour moi est sans appel : j'ai eu l'impression de voir le premier opus sous un autre angle, un peu différent certes, pas inintéressant, mais clairement pas suffisant pour compenser l'absence d'effet de surprise.
Bah oui parce qu' à peine la super famille a retrouvé sa légitimité que les dégâts occasionnés contre le Démolisseur font reperdre tous leurs droits d'exercer aux super. Retour à la case départ. Comme si le premier film n'avait servi à rien. Hum, c'est quand même un peu facile pour commencer. De là à dire que cette suite est un reboot déguisé, bah y a pas des kilomètres, d'autant que la rencontre ré-imaginée de Violet avec Tony accentue cette impression.
Une séquence mignonne et drôle à la fois !
Tout le long l'univers évolue très peu (Jack-Jack + quelques super) et la narration colle au plus près du premier film, on inverse seulement les rôles : papa à la maison, maman en mission secrète commanditée alors qu'elle ne devrait pas à cause de la loi, papa qui va faire un costume chez Edna pendant que maman opère et toute la famille réunie pour le combat final.
La fin justement est même carrément identique à part que la menace sur la ville n'est pas aérienne, mais aquatique (le bateau).
Cela dit, c'est très plaisant à suivre et on retrouve avec bonheur les personnages doublés efficacement (Hélène et Edna). J'aurais juste préféré qu'il garde la voix d'Emmanuel Jacomy - entendue dans le trailer - pour la voix de Bob qui colle mieux que celle de Gérard Lanvin à mon goût. Sinon Louane s'en sort plus que bien, j'ai trouvé sa voix et sa prestation très proches de celles de Lorie qui avait fait un super taf.
Hélène et Jack-Jack se lâchent pour notre plus grand plaisir
Visuellement c'est soigné rien à redire aussi, l'animation est maîtrisée à la perfection, mais pour autant rien ne m'a profondément marqué niveau mise en scène. C'est ce qu'on pouvait en attendre au minimum. J'ai trouvé l'ensemble beaucoup trop sage, il manque un gros zeste de folie.
La seule chose qui aurait pu faire la différence ce sont les motivations du méchant. La séquence lors de laquelle l'Hypnotiseur dénonce le laxisme des gens, leur facilité à vivre l'héroïsme par procuration, affalés sur leur canapé, je l'ai trouvé vraiment percutante, surtout balancée sur les ondes à la portée des intéressés et au moment où Elastigirl tente de le localiser (l'effet m'a rappelé le discours de Matthew Mcconaughey dans Contact, son message sur la société de consommation se répercutant dans l'espace).
Mais malheureusement, cela n'ira pas plus loin (comme d'hab, faut pas perdre les gosses !) on retombera bien vite dans une banale histoire de vengeance, donc comme dans le 1.
Sans doute le choix surprenant d'avoir fait de cette suite une suite directe a-t-il sauvegardé l'esprit de la franchise, mais a aussi conditionné sa forme et son fond au point de la placer trop dans l'ombre de son prédécesseur.
Nul doute que de futurs visionnages me la feront juger moins sévèrement.
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