lundi, 12 septembre 2016
La Belle et la Bête [Cinéma/Critiques]
J'attendais avec une certaine impatience et curiosité le dernier film de Christophe Gans dont Le Pacte des Loups demeure pour moi une référence (je prévois d'en faire la critique avant la fin de l'année !). Après un Silent Hill très mitigé pour ma part (pas du tout effrayant ou si peu) et plusieurs projets d'envergure annulés (20 000 lieux sous les mers, Bob Morane) le voilà qu'il nous propose une nouvelle version de la Belle et la Bête. Quand on connaît son amour du cinéma fantastique d'antan, on ne s'étonne guère et forcément on se réjouit.
Pour l'occasion, on retrouve au casting Vincent Cassel (fidèle maintenant au réalisateur, il devait incarner Bob Morane) dans le rôle double du Prince et de la Bête et dans le rôle de la Belle, Léa Seydoux, décidément très prisée que ce soit chez nous ou outre-atlantique (Mission Impossible : Protocole Fantôme, Spectre). Pas de chance je suis pas très fan et j'aurais apprécié une autre actrice dans le rôle.
Je ne connaissais pas la version Disney que j'ai visionné quasiment dans la foulée et je dois dire que j'ai été pour le moins surpris. En gros ce que je m'attendais à voir dans l'une je l'ai trouvé dans l'autre.
L'aspect félin - léonin même - de la version Gans n'est pas sans rappeler celle de la série de 1987 avec Linda Hamilton (Terminator 1 & 2) et Ron Perlman (Le Nom de la Rose, Hellboy)
Si la version Gans a pour elle une histoire inédite très intéressante et bien amenée ainsi qu'une esthétique à tomber (Décors, costumes, mise en scène - la séquence sur la glace - et bien sûr la Bête, magnifique !!!) elle pèche énormément par les échanges trop limités entre les deux protagonistes, tous deux pour le moins taciturnes. Belle découvre le passé et l'origine de la malédiction via une série de rêves, ce qui en soi est original (plusieurs épisodes dont on attend la chute), mais empiète d'autant sur leurs interactions réelles. Il aurait été plus judicieux d'alterner rêves et réalité à ce niveau pour rendre tangible et crédible l'attachement entre les deux personnages.
En fait l'évolution des rapports entre la Belle et la Bête, c'est bien dans la version Disney qu'elle est la plus notable et la plus travaillée. La Bête est beaucoup plus agressive et violente et elle doit énormément se contenir pour retrouver un semblant d'humanité que la colère et la solitude a étouffé au long des années. Les nombreux objets personnifiés ne seront pas de trop pour lui souffler la bonne conduite à tenir.
Qui dit Disney dit chansons. Pas révolutionnaires au début, elle gagnent en intérêt une fois dans le château avec donc les fameux objets (dont il ne reste rien dans la version Gans si ce n'est des chiens aux yeux de loupe) qui nous livrent des chorégraphies endiablées. Le personnage de Gaston, "le méchant" est une caricature de macho/séducteur assez drôle puisque jusqu'au boutisme (et non, ils ne disent pas Personne pisse comme Gaston, mais bien "Personne vise comme Gaston" Ouf ;-) Mais cela ne l'empêchera pas, outre-mesure, de démontrer toute sa cruauté.
Belle n'est pas cette fois passionnée de jardinerie et de roses, mais de lecture et de liberté ou plutôt elle se demande comment jouir au mieux de la liberté dont elle bénéficie. Elle n'a que son père comme famille, un père farfelu, inventeur à ses heures qui la laisse vivre comme elle l'entend. Mais de ce fait, elle est la cible facile des cancans des habitants de la ville.
La rencontre avec la Bête est hélas maladroite, pas dans l'idée véritablement, mais plutôt dans le rendu visuel, ce qui est un comble pour Disney. En effet on comprend que la Bête est censée se cacher dans l'ombre et se révéler brusquement aux yeux de la Belle. Sauf que l'ombre est inexistante et on s'étonne que la Belle ne soit pas effrayée dès que la créature apparaît à l'écran. Un quiproquo regrettable.
Pour le reste, Disney fait un sans faute. C'est rythmé, inventif, dramatique, plein d'humour et de fantaisie. On s'attache vraiment aux personnages et les rebondissements parviennent à nous surprendre. Un conte de fée qui comporte au final peu de niaiserie et qui surprend par un ton adulte que ce soit dans le fond (la priorité de l'âme sur l'apparence) ou la forme (les colères de la Bête, le combat final).
A noter que l'année prochaine Disney sort une adaptation live avec Emma Watson dans le rôle de la Belle, mais en reprenant hélas le même visuel de la Bête qui semble beaucoup moins adapté pour un passage en prise de vue réelle.
Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air
12:12 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Oui, une bonne surprise pour moi aussi, même si ce Disney ne m'avait pas tellement plu étant enfant. Un joli conte qui prend des allures de films et s'avère être plutôt mâture dans la réflexion.
Concernant le film, pour une fois Léa Seydoux ne m'a pas vraiment dérangée, mais effectivement, je n'ai pas trouvé que l'histoire avait grande consistance. Les décors et costumes apportent quand même un petit plus, mais ce n'était pas à se rouler par terre non plus.
Écrit par : Elo | lundi, 12 septembre 2016
Les commentaires sont fermés.