mercredi, 28 janvier 2015
Alpha Protocol [Jeux Vidéo/Critiques]
Quand Splinter Cell rencontre Mass Effect
Oui, c'est presque sous ce slogan en apparence prétentieux que le jeu Alpha Protocol aurait pu être vendu. Car la richesse du point de vue du gameplay comme du point de vue du Roleplay est quant à elle loin d'être exagérée. Si le jeu a payé chèrement son retard technique (dû à une conception chaotique) qui peut repousser d'emblée, il est vrai, un joueur curieux, il reste que même à l'heure actuelle sa profondeur narrative et son caractère polyvalent font figure d'exemple surtout si on le compare aux grosses productions qui veulent en mettre plein les yeux et n'arrivent au final pas à nous intéresser au-delà du pitch initial.
L'occasion donc de rendre justice au travail remarquable effectué par le studio Obsidian (Fallout New Vegas, Dungeon Siege III) et de réhabiliter un jeu qui mérite clairement de sortir des oubliettes et de figurer dans la ludothèque de n'importe quel amateur de RPG pur et dur.
Après qu'un avion ait été détruit par un missile stratégique, l'agence top-secrète Alpha Protocol est sur le pied de guerre. Ca tombe bien, vous venez de pousser la porte d'entrée. Le moment idéal pour un baptême du feu digne de ce nom!
Les joueurs qui apprécient la polyvalence et une certaine souplesse opteront naturellement pour le profil de Free-lance.
Si on est très limité concernant l'aspect physique de Michael Thorton, l'agent secret qu'on interprète, à l'instar d'un Mass Effect, on peut choisir parmi plusieurs profils, profitant d'avantages relatifs à ce passé virtuel. Plus tard il nous sera permis de nous spécialiser et de toutes manières, on se sent très libre quant à l'évolution du personnage, rappelant encore une fois le RPG de Bioware dans sa présentation des compétences.
Pas de mauvais choix, juste des conséquences
Après un tutoriel de rigueur qui a l'avantage d'être pouvoir complété ou non et dans l'ordre qu'on veut de surcroît, on rencontre nos différents alliés, puis on est lancé dans une première grosse mission en Arabie qui va nous permettre de nous familiariser avec les mécaniques du jeu.
Si au début, les enjeux semblent simples de même que la manière d'opérer, quelques heures suffisent pour deviner la nature véritable du soft : un véritable jeu de poupées russes.
A titre d'exemple, loin de ne servir qu'à vous fournir l'équipement rêvé, l'argent récolté sera aussi parfois le seul moyen d'obtenir des infos supplémentaires sur vos missions et vos contacts, débloquant de nouvelles missions et accès à d'autres personnalités qui pourront également vous fournir de précieux renseignements et/ou matériels. L'intérêt devient donc vite exponentiel dès lors qu'on (s')investit. Le dilemme étant d'opter pour une mission facilitée grâce à des aides extérieures ou de garder son budget pour de l'équipement haut de gamme. Heureusement des dollars on peut aussi en trouver en cours de mission, suffit juste de pousser un peu l'exploration.
Certaines caractéristiques débloquent des compétences très utiles une fois atteint un certain palier comme l'invisibilité temporaire pour la furtivité ou pour le pistolet un système similaire au marquer-exécuter de Sam Fisher.
Si une fois sur le terrain, l'aspect technique daté fait grimacer avec en prime des animations limitées et parfois risibles (la furtivité du héros) ce défaut, loin d'être rédhibitoire, va se retrouver complètement au second plan grâce aux énormes qualités en matière d'immersion. Et là on peut dire qu'entre le système de dialogues emprunté à Mass Effect en plus crédible grâce à plusieurs approches psychologiques et un temps limité pour choisir l'une d'elles, les bonus et malus découlant de nos décisions en temps réel ou à retardement, et la nature de l'approche choisie sur le terrain, Alpha Protocol se place en véritable champion en matière d'expérimentation et de potentiel de rejouabilité.
Un personnage qu'on pourra facilement exécuter pourra devenir le cas échéant un allié insoupçonné et c'est d'ailleurs cette perpétuelle question de savoir en qui investir sa confiance, ou plus simplement en qui investir, qui fait tout le sel de l'aventure, une aventure réellement passionnante sous tous ses aspects, nos rapports avec les différents protagonistes, qu'ils soient au premier plan ou plus en retrait, pouvant constamment être remis en cause grâce à un scénario admirablement maîtrisé qui parvient à tout connecter. Et le joueur de comprendre avec délectation qu'il peut véritablement être le chef d'orchestre du destin de Michael avec lequel il fait rapidement corps tant ses répliques - et celles de ses interlocuteurs - donnent énormément de personnalité à l'ensemble, un humour des plus savoureux étant souvent au coeur des échanges.
Dommage que par moments le jeu oublie clairement de se la jouer RP et nous prive de liberté en nous imposant une approche brutale lors de séquences d'assaut où les ennemis abondent ou lorsqu'il nous met face à un boss increvable alors que notre personnage n'est clairement pas taillé pour le combat frontal.
Les armes sont customisables, à vous de définir leurs forces et faiblesses selon les éléments associés.
Au final à l'instar de James Bond, Michael Thornton fait le tour du monde en faisant joujou avec des gadgets dernier cri et rencontre plusieurs femmes séduisantes avec qui il pourra à loisir garder ses distances pour entretenir de sobres liens professionnels ou au contraire jouer le jeu de la séduction. Il affronte des corporations aux intentions claires ou douteuses ainsi que des méchants hauts en couleurs.
Sans oublier de sauver le monde, bien sûr !
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