vendredi, 06 mars 2015
Le Récidiviste [Cinéma/Critiques]
Une fois n'est pas coutume, on préfèrera le titre original (qui doit signifier La Conditionnelle ou quelque chose d'approchant), le titre français n'épargnant aucune surprise pour le spectateur.
Ah, les années 70 ! Ses pantalons pattes d'eph, ses bagnoles, ses rouflaquettes, ses chemises, sa musique, ses braquages faits à l'arrache ! C'est dans ce contexte qui fleure bon le polar à l'ancienne, que nous voyons sortir de prison l'ami Dustin dans la peau de Max Dembo (d'où les pattes d'eph :-)
L'une des scènes les plus poignantes du film grâce au regard de Dustin, véritable miroir de sa rage intérieure. L'acteur s'est beaucoup investi sur ce projet, le co-produisant, calquant son personnage sur Edward Bunker auteur du livre "Aucune bête aussi féroce" écrit en prison. Dustin ira jusqu'à rencontrer ledit Edward, facilitant sa liberté pour lui donner la réplique dans le film. Ca, c'est de la réinsertion ! Hollywood et les criminels, c'est une longue histoire d'amour. Et ce n'est pas David Fincher en réalisant Zodiac (réalisant du même coup rien moins que la prédiction d'un tueur en série) qui me dira le contraire !
Décidé à se ranger des voitures (c'est le cas de le dire vu qu'il en avait piqué une), il fait ce qu'il faut pour mener une vie normale, même s'il doit, pour ce faire, en passer par l'autorité de son JAP (Juge d'Application des Peines).
Sur son chemin il rencontre Jenny au charme duquel il ne va pas résister d'autant qu'elle va lui être d'un certain secours pour sa réhabilitation.
Du haut de ses vingt ans, Theresa Russell parvient à avoir autant de présence à l'écran que Dustin. Avec son jeu d'un grand naturel et sa beauté magnétique, on a dû mal à comprendre que la carrière de l'actrice soit restée autant dans l'ombre après une telle prestation.
Mais bon, rien qu'au titre du film, vous savez déjà que ça va un peu mal tourner, non ?
Si les rebondissements sont très réussis, on regrette qu'ils soient un peu trop cantonnés au début ce qui fait que le film manquera singulièrement d'intensité par la suite même en tenant compte des scènes les plus tendues. Et alors qu'un acte culotté de Max (sans mauvais jeu de mot) le place d'emblée dans une position de fugitif forcément recherché, cela n'affectera aucunement le déroulement de l'histoire, comme si rien ne s'était produit. Il en sera même si peu inquiété qu'il n'hésitera pas à commettre certains forfaits à visage découvert. On sait que la police d'il y a 40 ans n'était pas celle d'aujourd'hui, mais quand même, de là à se moquer à ce point des conséquences... Cela sert peut-être l'interprétation du personnage, mais pour ce qui est de la cohérence, on repassera.
Comme tout bon gangster fraîchement sorti de prison, Max rend visite aux vieux potes, ici Gary Busey (L'Arme Fatale, Point Break) et sa compagne Kathy Bates (Misery, Titanic, Les Noces Rebelles).
Puisqu'on parle d'interprétation, tous les acteurs sont très convaincants, Dustin Hoffman (Sphere) en tête dans un rôle de cocotte-minute prête à exploser à tout moment. Mais impossible de ne pas ressentir un manque de profondeur dans son personnage tout comme dans celui de Jenny.
Les deux personnages sont attachants, intéressants, mais leurs réactions manquent parfois cruellement de justification, comme s'ils agissaient indépendamment des évènements (une fois de plus). Il y a, c'est un fait, une volonté de sous-entendre leur passé et leur psychologie, l'émotion passant majoritairement par les regards, mais le scénario étant assez simple et limpide au demeurant, on aurait pas dénié avoir un peu plus de consistance, de nuances dans les rapports humains qui semblent paradoxalement être l'ingrédient principal.
Depuis, pas mal de films ont repris les mêmes thématiques, ce qui fait qu'il faut impérativement replacer le film dans son époque et le considérer comme le fer de lance de toute une génération pour véritablement l'apprécier, sinon on risque de le trouver bien fade comparé à des productions plus récentes.
Harry Dean Stanton (Christine) dans le rôle de Jerry, un complice de Max, mais aussi parfois de la voix de la raison.
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00:18 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le récidiviste, straight time, polar seventies, films de gangsters, films de braquages