Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 19 juillet 2015

Battlefield Hardline Solo [Jeux Vidéo/Critiques]

battlefield hardline 360

Le nombre d'intervenants sur un jeu, aussi populaires soient-ils, n'est, hélas, pas toujours un gage de qualité.

Critique de la Campagne Solo

Les jeux vidéo AAA où l'on campe un flic ne sont pas légion surtout en FPS. Alors quand la série Battlefield tente l'expérience, on se dit pourquoi pas d'autant qu'avec son savoir-faire, on a de quoi se réjouir !

Après avoir visionné le début du jeu sur Youtube qui m'a séduit par son immersion, j'ai voulu me faire une idée plus concrète. J'aurais voulu dire que je n'ai pas été déçu, mais c'est malheureusement tout le contraire ou presque.

Ca démarre pourtant bien. Astucieusement scénarisé, avec des personnages attachants bien croqués, on se laisse tranquillement happé par l'histoire et l'action. La mise en scène façon série télé (chaque chapitre représente un épisode) a déjà fait ses preuves dans le passé sur des références comme Alan Wake et Driver San Francisco, mais la formule semble fonctionner aussi bien sur Hardline.

Peu importe au final qu'on reprenne une recette qui marche si elle est bien adaptée et que le jeu développe autour une certaine variété et sa propre personnalité. Sauf qu'ici, c'est clairement l'inverse qui se produit. Plus on avance dans le jeu, plus on réalise qu'il n'est qu'une bête resucée de grosses licences dans un emballage qui ne fait rapidement plus illusion.

Pompant outrageusement le gameplay des dernier Far Cry avec les alarmes à désactiver, le système de marquage des ennemis, flirtant ostensiblement avec le mode détective des Batman lors des phases d'investigation (voix off en prime) sans oublier la progression de l'enquête avec les indices accumulés comme dans Driver San Francisco, Hardline dévoile son flagrant manque d'inspiration, sa paresse. 

battlefield hardline 360

En tête du casting, Kelly Hu qui incarne notre partenaire Khai Minh Dao. L'actrice est notamment connue pour avoir interprété Lady Deathstrike dans X-Men 2 face à Wolverine. Elle avait déjà joué un agent des forces de l'ordre dans la série Le Flic de Shangaï aux côtés de l'énergique Samo Hung.

battlefield hardline 360

A ce titre la séquence dans les marais des Everglades est le summum puisqu'elle cumule toutes les tares en commençant par singer une séquence quasi-identique de Resident Evil 5 avec tandem homme/femme, passage en hydroglisseur, attaque de crocos (avec un navrant QTE) et explorations de plusieurs îlots. Sauf que question intérêt et réalisation le titre de Dice est clairement à des lieux de ce que nous a offert Capcom.

C'est d'ailleurs l'un des points les plus décevants de Hardline. Hormis les personnages qui ont bénéficié d'une modélisation appréciable, graphiquement le titre manque énormément de détails. Les textures sont extrêmement fades et les ambiances en pâtissent lourdement malgré une variété indéniable des environnements.

Et il y a aussi un énorme défaut qu'on attendait encore moins venant de ce studio : le cruel manque de sensations. Les armes n'ont aucune pèche (l'ajout de vibrations dépassait le budget ?) et les déplacements sont laborieux (mention spéciale pour la course). Et ce n'est pas en ajoutant quelques gadgets (grappins, tyroliennes, re-bonjour Far Cry et Batman !) que l'on s'y retrouve surtout quand le réalisme (pourtant un minimum de rigueur) en prend un sérieux coup comme lorsqu'on peut planter le trépied d'une tyrolienne n'importe où (même quand ça frôle le ridicule), mais qu'on est incapable de grimper par-dessus un muret pour sortir de l'eau ou de lancer son grappin ailleurs qu'aux endroits prévus à cet effet.

Quelques emprunts volontaires ou non par-ci par-là auraient pu être pardonnables si en compensation Hardline avait su intelligemment exploité son potentiel. Car question potentiel, le jeu en avait un gros, c'est indéniable. Au lieu de multiplier les scripts, de réduire les zones d'action au strict minimum et de limiter la liberté du joueur par exemple dans certains dialogues où le choix de la réplique aurait pu clairement orienter le scénario dans une direction différente même à court terme et rendre l'expérience ô combien plus passionnante, on aurait pu ainsi construire sa carrière de flic avec une profondeur supplémentaire, en choisissant pourquoi pas sa spécialisation (stups, criminelle), en montant en grade, en se dénichant des contacts dans les milieux, en choisissant la manière d'opérer sur le terrain, d'enquêter... Du roleplay et un monde plus ouvert, quoi. Ce n'était pas impossible à faire,  comme souvent ça a juste été le choix de la facilité. Pourtant Roleplay et monde ouvert sont des valeurs sûres en 2015 alors il aurait doublement mieux valu s'orienter dans cette direction afin d'offrir une expérience réellement novatrice et inoubliable. Parce que personnellement un FPS en monde ouvert où l'on jouerait un flic,  j'en rêve, j'en ai même élaboré un il y a quelques années sur le papier. 

battlefield hardline 360

On interpelle (ou pas) et on arrête (ou pas). Une action silencieuse (?) possible sur trois criminels maximum en même temps. Le problème c'est que le jeu n'hésitera pas à vous placer trois gangsters côte à côte (comme à la fin du chapitre dans les marais) pour baliser l'action, un exemple parmi tant d'autres. Un défaut récurrent dans Hardline : l'illusion de la liberté.

battlefield hardline 360

Je vais finir par les bons points car il y en a, n'exagérons rien et ils suffiront peut-être à séduire certains joueurs moins tatillons ou moins familiers de ce genre de jeu.

Le fait de pouvoir incarner un agent de police au milieu d'une guerre des drogues avec une partenaire plutôt attachante, le fait de pouvoir appréhender les suspects en les menottant et en usant de son insigne, les objectifs annexes intégrés, une volonté de varier l'action entre enquête, fusillade, course-poursuite et furtivité, de bonnes idées de mise en scène et bien sûr l'importance accordée aux personnages et à la narration.

Mais un jeu vidéo est avant tout un jeu, en tout cas pour moi. Sinon, autant regarder à la place une série télé digne de ce nom, non ?

Et puis déjà que les grosses licences ont un mal fou à se renouveler si en plus elles ne font plus que se plagier les unes les autres...

Alors bien sûr on pourra me rétorquer que c'est le multi l'intérêt du jeu (pour changer), mais bon s'il faut débourser à nouveau pour profiter du meilleur (le jeu est quand même à 60-70 euros), j'appelle ça se faire gentiment avoir (oui je suis poli, mais je n'en pense pas moins).

 

En Lien :

pas d'image pas d'image

 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air