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lundi, 17 novembre 2014

Ladyhawke [Cinéma/Critiques]

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Une affiche attrayante dans le plus pur style Fantasy

Jaloux de l'amour né entre le Capitaine de la Garde Etienne Navarre (Rutger Hauer) et Isabeau d'Anjou (Michelle Pfeiffer), qu'il convoitait en secret, l'Evêque d'Aquila (John Wood) maudit les deux êtres, les condamnant à revêtir pour le premier la forme d'un loup uniquement la nuit et pour la seconde celle d'un faucon exclusivement de jour. Ainsi les deux amants vivent éternellement séparés et trop conscients de l'être pour ne pas en souffrir. Mais l'évasion du jeune Phillipe "La Souris" Gaston (Matthew Broderick) des geôles du château est peut-être enfin le signe d'une promesse, d'un espoir en tout cas...

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Connu pour avoir réalisé le tout premier Superman et surtout la série des Arme Fatale, Richard Donner l'est beaucoup moins pour ses autres productions qui méritent pourtant autant si ce n'est plus le détour. Ladyhawke fait partie de ces films méconnus en grande partie à cause de son échec à sa sortie. Une fois n'est pas coutume, il n'est pas trop tard pour se pencher à nouveau sur une petite perle, histoire de la réhabiliter comme il se doit.

Fantasy ou pas Fantasy ? Telle est la question. Si on sait qu'à l'origine le scénario de Edward Khmara devait être très orienté médiéval-fantastique avec moult créatures de ce répertoire, c'est Donner lui-même qui a tenu a conserver un registre réaliste. Hormis la malédiction pesant sur les deux amants, il n'y a donc aucun élément surnaturel. Cela n'empêche pas le film de conserver un esprit que les rôlistes dans l'âme sauront apprécier. Si on peut comprendre que le scénariste se soit senti trahi, il faut bien avouer que le parti pris du cinéaste permet à l'oeuvre d'être préservé un maximum des affres du temps.

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Le film a été tourné en grande partie en Italie, mais les noms employés ont des consonances françaises évidentes, ce qui ajoute à la personnalité du film. Ci-dessus le Château d'Aquila, d'où normalement personne ne s'échappe.

Tourné majoritairement en extérieur, le film bénéficie de décors naturels somptueux que ce soit une forêt aux teintes automnales, une lande à perte de vue, des édifices médiévaux ou bien encore des montagnes enneigées (paysages qu'on apprécie de voir réunis dans le jeu Skyrim).

L'histoire est donc centrée sur les quelques protagonistes du film, Etienne et Phillipe en tête et c'est tant mieux car ils le valent bien. Leur relation pleine de nuances est approfondie et les rend particulièrement attachants. Ils seront rejoints en cours de route par un troisième larron, le prêtre Imperius (Leo McKern), qui aura à coeur de se faire pardonner sa responsabilité dans la tragédie du couple. Il trouvera un complice digne de lui en Phillipe, amateur comme  lui de bons mots et aussi sensible au destin des deux amants, surtout lorsqu'il comprend comment contrer le sort.

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Le charismatique Rutger Hauer crève l'écran, mais la mise en scène met tout autant en valeur son épée (héritage familial ô combien sacré) et son magnifique destrier noir répondant au nom de Goliath, les amateurs de chevalerie apprécieront. Quand on se penche sur la filmographie de l'acteur, il est amusant d'y trouver deux films au titre prophétique surtout lorsqu'on les assemble : Femme entre Chien et Loup et Les Faucons de la Nuit (avec Stallone).

Rutger Hauer campe avec un panache exemplaire ce héros à la fois épique et romantique. L'acteur avait déjà oeuvré dans un film médiéval (beaucoup plus violent) dans La Chair et Le Sang de Paul Verhoeven et s'était fait connaître trois ans auparavant dans le rôle du mythique répliquant Roy Batty de Blade Runner, face à Harrison Ford.

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Phillipe Gaston, "L'ami le plus fidèle dont on puisse rêver", dixit Isabeau. Pour autant, Navarre devra parfois user d'autre chose que de louanges pour le convaincre de l'accompagner dans sa croisade contre l'évêque.

Matthew Broderick, quant à lui, poursuivait une carrière très prometteuse lancée par Wargames et il faut reconnaître que dans Ladyhawke sa prestation est remarquable. Très présent, il est totalement crédible dans la peau de ce jeune voleur tour à tour débrouillard et maladroit, sans honneur - comme il le dit lui-même - mais pour autant plein d'humanité et de bravoure. Par ailleurs ses monologues et ses répliques pleine d'humour font mouche à chaque fois donnant un contrepoids indispensable à l'ambiance du film qui sinon aurait trop vite sombré dans le mélo.

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On pourra trouver la performance de Michelle Pfeiffer plutôt insignifiante au vu de ce qu'on connaît d'elle, le contexte limitant de surcroît sa présence à l'écran, mais cela ne l'empêche pas d'être éblouissante, nul doute qu'on se damnerait pour elle. L'évêque, lui, a préféré la damner. Pas bien ! Dans Wolf, l'actrice tombera sous le charme d'un Jack Nicholson lui aussi atteint de lycanthropie qu'elle aura auparavant envoûté dans Les Sorcières d'Eastwick. Dans Stardust elle jouera la méchante sorcière adepte de magie noire dans un univers cette fois totalement orienté Fantasy.

Dans le rôle de Ladyhawke alias Isabeau d'Anjou, Michelle Pfeiffer, elle aussi inconnue ou presque à l'époque, et dont la beauté éthérée sert énormément son personnage et la force de cette histoire d'amour aussi belle que tragique. J'en profite pour saluer la qualité du doublage français de haute volée, chaque voix particulièrement bien adaptée au caractère et au physique des différents acteurs et donnant beaucoup d'épaisseur à leurs personnages. 

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L'évêque d'Aquila (John Wood) par qui le mal est arrivé. Que Dieu ait pitié de lui...ou pas ! En tous les cas, il pourra compter sur la fidélité et la ténacité de Marquet (Ken Hutchison), son homme de main et le nouveau Capitaine de la Garde.

La mise en scène de Richard Donner est toute en sobriété. Les combats manquent parfois de saveur et les transformations feront tiquer les amateurs d'effets spectaculaires, mais l'ensemble demeure cohérent et c'est sa plus grande force. Visuellement c'est très poétique voire onirique comme en témoigne la scène du lever de soleil sur la glace. On sent que le réalisateur avait à coeur de nous faire partager les vicissitudes de cette union contrariée. Il faut dire que Rutger Hauer et Michelle Pfeiffer sont tellement beaux (et blonds) dans ce film, tellement faits pour être ensemble, qu'on a qu'une seule envie, c'est de les voir à nouveau réunis.

En 2002, Richard Donner retrouvera l'ambiance médiévale avec Prisonniers du Temps, adapté du roman de feu Michael Crichton, mettant en vedette Gerard Butler (le Léonidas de 300) et le regretté Paul Walker (La saga Fast and Furious).

 

La BO du film est composée par Andrew Powell (à ne pas confondre avec John Powell) membre du groupe Alan Parson Project (producteur de la musique) ce qui nous vaut une partition pour le moins étrange et anachronique, mélange parfois discutable de classique et de moderne. Cependant elle n'empêche pas d'apprécier le film et on a droit à un thème principal très agréable pourvu de belles déclinaisons. Certains passages de l'orchestration ne sont pas sans rappeler le son de Rondo Veneziano (mon premier amour musical).

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A noter la présence d'Alfred Molina (L'Apprenti Sorcier) dans le rôle de Cezar, un vilain chasseur de loups qui se fera prendre à son propre piège, littéralement. Quatre ans auparavant, il faisait lui aussi des misères à Harrison Ford dans le cultissime Les Aventuriers de l'Arche Perdu.

Si vous avez aimé, vous aimerez peut-être :

Le Pacte des loups Michael Kohlhaas Solomon Kane Krull

 

 

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On est comme on aime [Méditations]

 
 
Un extrait du film Adaptation avec Nicolas Cage. Une perception des sentiments et de la dignité qui transcende complètement notre vision de l'amour à sens unique ou l'art de dissocier l'amour que l'on ressent de la personne qui nous l'inspire. Merci Matthew (Dallas Buyers Club, Interstellar) pour ce partage ! J'ai volontairement modifier la phrase clé du dialogue dans mon titre car elle me paraissait plus juste ainsi.
 
Si vous aussi vous connaissez ou avez connu un tel amour et qu'il a résisté à l'épreuve des années, comprenez que vous avez le choix de le vivre comme une bénédiction, de le chérir comme un trésor unique, une sorte de paradis personnel. Soyez-en fier, soyez-en digne. Parce qu'il est ni plus ni moins le reflet de votre beauté intérieure et que de ce fait rien ni personne ne peut vous contraindre à l'abandonner. Finalement tomber amoureux, avoir un coup de foudre comme on dit, n'est-ce pas rencontrer son âme en premier lieu ? Dès lors on ne devrait pas dire tomber amoureux, mais s'élever en âme. Et dans le fait qu'on retrouve le son "âme" dans le mot amour, je n'y vois aucune coïncidence.
 
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Un extrait de mon journal écrit il y a douze ans qui témoigne d'une réflexion proche de celle du personnage incarné par Nicolas Cage :
 
"Je vis un amour qui porte peut-être mal ce nom, un amour qui échappe à toute compréhension, toute raison, mais je veux continuer d'y croire coûte que coûte. Il est devenu ma religion. C'est un amour que je trouve beau, idéal. Il me correspond. Je finis peut-être par aimer plus cet amour que celle qui me l'a inspiré..."
 
Ce n'est pas parce qu'un amour n'est pas partagé, qu'il n'a aucune raison d'exister.
 
En lien :
 
 
 
 
 

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