jeudi, 14 août 2014
Avatar [Jeux Vidéos/Critiques]
James Cameron + Avatar sur la même jaquette, c'est sûr que c'est vendeur. Si en matière de marketing, les éditeurs n'ont plus rien à prouver depuis longtemps, en ce qui concerne la qualité réelle du jeu, c'est autre chose. N'est-ce pas Ubisoft ?
On le sait, en matière d'adaptations de films, il y a de base deux sortes de jeux vidéo : ceux qui vont se contenter du minimum syndical juste pour engranger un maximum de bénéfices auprès des fans et ceux qui vont véritablement étendre l'univers et concevoir une véritable expérience respectueuse de l'oeuvre originale (On pense à X-Men Origins : Wolverine, sans peine supérieur au film ou encore à Captain America : Super Soldier).
En ce qui concerne Avatar, c'est déjà plus difficile de répondre tant le jeu navigue entre qualités et défauts, créant, de ce fait, une troisième catégorie.
Pour commencer, il faut savoir qu'Ubisoft (capable désormais du meilleur comme du pire) a été adoubé par James Cameron lui-même après que le studio lui ait proposé sa propre vision des choses. Ce qui a convaincu le cinéaste ? Le choix vers le début du scénario de pouvoir se rallier aux Na'vi ou bien de continuer à servir la cause de la RDA autrement dit l'armée humaine venue exploiter les ressources de la planète Pandora.
Et effectivement on comprend que l'idée ait séduit le créateur en personne d'un des plus gros succès du cinéma puisque cela permet de découvrir le jeu de deux façons différentes. Un peu comme quand Michel Ancel (Papa de Rayman et du futur Wild) avait été choisi par Peter Jackson pour adapter son King Kong. Le joueur pouvait selon les évènements embrasser alternativement l'histoire du point de vue de Jack Driscoll (Adrien Brody) ou bien de Kong.
Le visage de l'avatar et la teinte de sa peau dépendent de l'ethnie du personnage humain. A noter que la teinte du Na'vi sera plus ou moins esthétique. J'ai une préférence pour le bleu clair ou intermédiaire.
Après avoir choisi le sexe de son personnage et son visage parmi une galerie de portraits prédéfinis, on commence l'aventure dans la peau de Ryder, une fraîche recrue qui après avoir suivi les ordres à la lettre devra donc faire un choix crucial qui déterminera la suite et la teneur de son futur sur la planète. Et par extension, la nature des ses alliés et de ses ennemis. Et c'est un point important puisque en tant que soldat vous allez vite vous rendre compte que la planète entière ne se réjouit pas de votre présence. La faune comme la flore n'aura de cesse de vous harceler et votre puissance de feu ne sera pas de trop pour vous frayer un chemin dans la jungle luxuriante. Vous aurez également à votre disposition quelques véhicules et notamment les AMP, ces robots titanesques que le film mettait régulièrement en valeur. Si cela ne suffit pas, des téléporteurs faciliteront vos déplacements dans chaque zone.
En tant que Na'vi, on aura le privilège de chevaucher le redoutable Thanatos...
...que l'on se fera une joie d'affronter en tant que troufion ! A vous de voir...
Loin de se contenter de copier l'histoire du film, le jeu offre une alternative réjouissante. Si on décide de se ranger du côté des Na'vi, on se verra offrir la possibilité d'intégrer une tribu spécifique (différente de celle du film) de faire ami-ami avec ses membres et de gravir inévitablement l'échelon social. Pas de véhicules, mais on ne perd pas au change puisqu'on aura le plaisir de chevaucher les Ikran (les montures volantes) et les Equidius. Très étonnant d'ailleurs que les développeurs n'aient pas pensé à mettre en scène le fameux lien, emblématique, nécessaire à l'apprivoisement et à la conduite de ces deux espèces.
Le jeu est semi-ouvert. Vous visiterez plusieurs zones (sous forme d'entrelacs de couloirs) au cours de votre périple qu'il vous sera permis de revisiter à tout moment afin de compléter plusieurs objectifs annexes. Une raison de plus de profiter de l'exploration très plaisante grâce au rendu de la végétation très dense et de la biodiversité qu'on s'amusera à scanner pour enrichir nos connaissances. Une encyclopédie intégrée baptisée Pandorapedia s'étoffera au fur et à mesure de vos agissements et ce dans de nombreux domaines, allant donc des différentes espèces vivantes à l'armement en passant par l'ingénierie. On apprécie beaucoup cette initiative qui permet au fan comme au profane de satisfaire sa curiosité et de profiter encore plus d'un background séduisant déjà bien exploité par le film. Mais pourquoi a-t-il fallu saboter cette belle idée en débloquant automatiquement toutes les connaissances une fois la campagne bouclée, nous privant ainsi de compléter la base de données par nous-mêmes ? Vous me direz à l'heure où l'on peut finir les jeux en achetant un DLC, cela faisait figure de prédiction. Le jeu vidéo tombe décidément bien bas !
Si visuellement, le jeu tient ses promesses et nous offre un safari mémorable sur Pandora (la nuit phosphorescente est bel et bien au rendez-vous !!!) on ressent une limite et des contraintes découlant d'une progression monotone et répétitive. Il faut dire qu'en ce qui concerne la narration, c'est loin d'être aussi paradisiaque et c'est le véritable talon d'Achille du jeu. Les personnages sont aussi simplistes que les missions sont sommaires et ce n'est pas les nombreux allers /retours dans des espaces confinés qui changeront la donne.
La modélisation des Na'vi aurait gagné à être plus détaillée, notamment en ce qui concerne la texture de la peau. Les cinématiques exclusivement in-game font, elles, le strict minimum, l'émotion n'est que survolée. Les plus jeunes sauront s'en contenter.
C'est pas joli, joli, tout ça !
On évolue très rapidement au début (une mission = un niveau), mais le fait est que c'est un défaut très relatif étant donné l'agressivité des ennemis dès le début du jeu. On déverrouille très régulièrement de nouveaux pouvoirs, armes et armures ou des améliorations de ceux-ci. Côté RDA, ce sera bien évidemment différents types d'armes à feu, tandis qu'en tant que Na'vi on aura droit à des armes de type tribal de corps à corps ou à distance, invisibles dans le film et qui constituent donc une excellente surprise.
Il est évident qu'un soin a été apporté à l'ensemble, mais ça et là des détails viennent rappeler que cela reste une adaptation paresseuse. On déplore de nombreux murs invisibles lors des phases de vol de même qu'une jouabilité contraignante à ce niveau surtout du côté de la RDA. On pestera que la gâchette gauche nous fasse faire un bond en avant en tant que Na'vi et qu'en voulant viser avec l'arc on fasse plus d'une fois une mauvaise chute. L'arc zoomant automatiquement, il faudra une période d'adaptation pour résister à l'envie de presser la gâchette gauche et de faire une chute inopinée parfois fatale et au moment crucial.
Si la jouabilité et le gameplay sont de bonne facture quelque soit l'affiliation de votre personnage, il est dommage que les pouvoirs soient exactement les mêmes hormis leurs noms. Un petit effort de ce côté n'aurait pas été de trop afin de bien dissocier les deux camps. Et si à première vue, le jeu offre une rejouabilité intéressante du fait de ce fameux choix, elle demeure très relative étant donné que la même redondance et simplification caractérise les deux campagnes.
Agréable bien qu'assez discrète, la BO, quant à elle, nous prive carrément du thème du film ou d'une de ses variations. Un comble s'agissant de l'adaptation officielle.
Finalement là où le jeu démontre un intérêt inattendu, c'est sous la forme d'une activité complètement optionnelle disponible par le même biais que le voyage rapide dans chaque zone. En effet, sous ses airs de Risk à la sauce SF et ses mécaniques aussi simples qu'efficaces, ce mini-jeu de stratégie capte rapidement l'attention d'autant que les récompenses débloquées grâce aux territoires conquis nous font bénéficier de bonus directement dans l'aventure principale et que l'XP accumulée dans cette dernière est changée en crédits permettant d'acquérir les différentes unités disponibles dans cette simulation. Ou comment joindre l'utile à l'agréable. Pour une fois que l'XP a un intérêt même après avoir atteint le niveau max.
La critique du film :
Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air
03:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
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