samedi, 11 juillet 2015
Réalité [Cinéma/Critiques]
Et si la réalité n'était qu'un fantasme ?
Avec Rubber, Quentin Dupieux nous avait déjà offert un trip visuel et narratif à des lieux du cinéma traditionnel. Avec Réalité, il achève brillamment son ambition : celle de réinventer le 7ème art en le déconstruisant de A à Z.
Un sanglier amateur de VHS, un producteur exigeant et fantasque à la recherche d'un Oscar, un caméraman lunaire au destin inouï, une fillette curieuse et solitaire, un homme qui aime se travestir, un acteur en costume qui souffre d'eczéma, si rien ne semble rapprocher tous ces personnages, les évènements vont inexorablement les lier au-delà de l'imaginable.
Avec des moyens dérisoires, Réalité fait aussi bien qu'Inception si ce n'est plus. Réalité est une plongée fascinante dans les méandres de la perception, de la narration et bien sûr de l'esprit. Lequel ? Ce sera à vous de le découvrir. Mais le mystère demeurera toujours, c'est une certitude et c'est ce qui rend le cinéma de Quentin Dupieux si singulier et si indispensable.
Parce que Quentin ne cherche pas à raconter quelque chose de précis, encore moins se raconter lui-même (de son propre aveu), il parvient encore mieux à créer une logique, un équilibre remarquable au sein d'une histoire chaotique qui à première vue se refuse à toute analyse et toute cohérence.
Chabat en quête du cri ultime. Le départ d'une aventure qui va transcender tous les genres et briser tous les codes.
En associant intimement délire inconscient, manipulation, schizophrénie, aliénation, dimension parallèle, Quentin convie ni plus ni moins la richesse thématique de Philip K. Dick.
Réalité parle de cinéma, de quête de la réalité, de raison, de sens, ou pas du tout. Car Réalité est certainement plus que tout un miroir dans lequel se reflète ce que chaque spectateur a envie et besoin d'y voir. On parle de chef d'oeuvre dans Réalité et il est un fait que Réalité peut se vanter d'en être un. En tout cas personne ne pourra prétendre le contraire, vu que probablement personne n'existe.
A noter la présence de John Glover qu'on avait déjà pu apprécier dans L'Antre de la Folie (chef-d'oeuvre de Carpenter avec lequel Réalité possède une parenté indéniable puisqu'ils jouent tous deux sur la perception, les obsessions et les peurs) qui ici incarne Zog, un réalisateur au talent pour le moins douteux que le producteur Bob Marshal (Jonathan Lambert) va apprendre à connaître pour le pire, mais aussi pour le meilleur...
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05:37 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réalité film, quentin dupieux, cinéma surréaliste, film ovni