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mercredi, 10 septembre 2014

Le Romantisme [Méditations]

le combat du papillon,poésie,romantisme,dessin,illustration

"Comme une porte restée ouverte sur l'autre monde, ou bien une réaction immunitaire au rationalisme cartésien, le romantisme a conservé la clé des songes, celle qui permet l'accès à la source unique de toute chose. Peut-être le XXIème siècle verra-t-il resurgir le rêve romantique à nouveau enfoui par les surréalistes au plus profond de l'enfer technologique et informatif du XXème siècle. Et s'il ne réapparaît pas dans un quelconque mouvement littéraire, culturel ou artistique, il y a tout de même fort à parier pour que la lumière des rêves serve de lanterne à l'être humain jusqu'à la fin des temps.

Car les néons ne remplaceront jamais le soleil."

 

Extrait de Le Livre des Rêves

(Sylvain Michelet/Roger Ripert/Nicolas Maillard)

Illustrations extraites de Le Combat du papillon 

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Indiana Jones et le Temple Maudit [Cinéma/Critiques]

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Après Les Aventuriers de l'Arche Perdue, premier épisode qui rentrait directement dans l'inconscient collectif, la même équipe remettait le couvert pour un deuxième opus très différent et pour autant aussi indispensable. Ou comment réussir l'exploit de produire un deuxième miracle cinématographique comme seules les années 80 ont su y parvenir !

Indiana Jones et Le Temple Maudit c'est un peu retour vers le passé puisque cette histoire se déroule chronologiquement parlant avant Les Aventuriers de l'Arche Perdue, avant donc le début de la deuxième guerre mondiale et l'entrée en scène des nazis.

Première bonne idée (et la liste est longue) puisque cela permet d'introduire un nouvel Indiana Jones en quelque sorte, plus bourru, plus viril, plus macho, plus fun, quoi ! Et ce n'est sûrement pas un hasard si le prologue arbore des allures de James Bond et Indy d'enfoncer le clou en apparaissant dans un smoking digne de l'agent secret.

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Ca plane pour Indy ? Pas pour longtemps ! Harrison Ford vêtu comme James Bond jouera des années plus tard aux côté de Daniel Craig dans Cowboys et Envahisseurs. Quelle ironie du sort !

L'intro à elle seule annonce d'ailleurs le degré de qualité auquel on va avoir droit tout du long, une ambiance unique, un sentiment de vivre une grande aventure longtemps entamée auparavant avec des personnages familiers et charismatiques. Ce qui n'est pas sans rappeler le début du retour du Jedï, mythique également. Transition parfaite puisqu'on retrouve la voix du génial Francis Lax, doubleur de Harrison Ford en tant que Ian Solo. Si ce changement vocal peut surprendre au départ, on réalise qu'il est plutôt judicieux puisque le tempérament d'Indy version Temple Maudit est finalement très proche de la personnalité du contrebandier corellien. A noter que dans l'épisode suivant Indy changera encore de voix (celle de Richard Darbois) qui deviendra par la suite sa voix officielle.

Autant d'atouts en quelques minutes, ça ne peut clairement pas laisser indifférent. Et un sourire de s'agrandir alors sur notre visage qui ne partira pas avant les dernières notes musicales du générique de fin.

Après l'apéritif "Anything Goes", très dansant et chantant qui lui aussi est resté dans les annales, on a droit à une succession de situations et de dialogues savoureux qu'on déguste avec autant de plaisir même plus de vingt ans après  : jeux de mots, clins d'oeil, répliques qui fusent comme des bouchons de champagne (ou des balles), rebondissements millimétrés. Tout cela en ne faisant que filmer quelques personnages autour d'une table. On comprend d'emblée que Spielberg et Lucas n'ont pas été bridé dans leur inspiration, bien au contraire, ça sent déjà le film culte à plein nez.

Et à partir de là les morceaux d'anthologie vont se succéder presque sans temps mort. Un modèle du genre.

De l'évasion trépidante dans les rue bondées de Shangaï (avec un Demi-Lune tout de suite attachant, futur Data des Goonies), le temps d'un vol et d'une courte sieste on passe à une séquence de glisse endiablée en canot gonflable. Bon l'avion qui explose alors qu'il n'a plus de carburant, ça peut faire tiquer, évidemment. Mais le réalisme c'est pas vraiment le crédo du Temple Maudit, faut avouer !

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Le bourlingueur qu'est Indy a appris à accoutumer son palais à toutes sortes de saveurs et il se fait un plaisir de l'apprendre à sa partenaire

On enchaîne avec une pause-déjeuner dans un village indien qui nous vaut une petite réflexion sur les conditions des plus démunis et leur foi aveugle dans les forces surnaturelles et le destin. Indy fait alors figure d'élu, de sauveur providentiel. Lui qui ne jure à cette époque de sa vie que par fortune et gloire comme il le dit si bien, ça n'a pas forcément encore beaucoup de sens, mais le mysticisme ça le connaît déjà un peu et la soif de dangers et de découvertes encore plus. Ce qui se traduit par une escale forcée au Palais de Pankot, bien sûr !

Et bien évidemment, impossible à ce moment là du film de ne pas évoquer le mémorable banquet animalier qui annonçait la folie et l'imagination qui allait imbiber les séquences ultérieures. Tandis qu'Indy se lance dans un débat de fond, Willie Scott, elle, se débat avec les aliments, lesquels, vivants ou morts, seront source de dégoût autant que de rires. 

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L'amour, ça donne un coup de fouet ! La sublime Kate Capshaw (Mme Spielberg) campe avec une énergie incroyable l'artiste de cabaret Willie Scott,  habituée au luxe et au confort. Autant dire qu'elle va être très dépaysée !

On reste dans l'humour avec la scène de séduction ou les personnalités de l'aventurier et de la meneuse de revue, après un dialogue sensuel digne d'une parade amoureuse, explosent en une série de "Je t'aime, moi non plus". Le film aurait pu tomber dans l'eau de rose, mais c'est sans compter le génie du tandem Spielberg/Lucas qui se sert de cette interlude sentimental comme tremplin pour propulser notre trio dans les profondeurs du palais et du même coup dans l'aventure. A ce titre la séquence des insectes fait toujours son effet : on frissonne en regardant, paralysé, ces bestioles surréalistes courir et apparaître sur les personnages en se secouant machinalement par mimétisme naturel. La scène du piège peut paraître cliché, mais il faut avouer que c'est un ingrédient incontournable du genre et la mise en scène plus le gag de répétition finissent de nous convaincre qu'elle a bien sa place, comme tout le reste.

On change d'ambiance avec la découverte de la secte des Thugs qui existe donc bel et bien, pour le plus grand malheur de nos amis qui vont vite goûter son sens de l'hospitalité. A partir de là, le film va sombrer dans une noirceur inattendue qui lui fera pas mal de tort...à tort ! Si assister, impuissant, à la métamorphose d'Indy en adepte de Kali a de quoi révolter, non seulement ce choix narratif permet à Harrison Ford de rappeler qu'il est un acteur et qu'il sait jouer autre chose que le mâle Alpha de service, mais c'est aussi l'occasion de démontrer que la magie existe bel et bien du bon côté comme du mauvais et qu'Indy n'est qu'un être humain qui doit se battre parfois contre un ennemi plus redoutable que des serpents et des soldats.

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Ca, c'est un vrai méchant qui n'a pas de coeur ! Bon, là ça compte pas, c'est pas le sien !

Et puis la morale est sauve puisque rapidement tout va rentrer dans l'ordre. Et comme pour nous rassurer sur son intention première de nous offrir un divertissement spectaculaire, le film redore le blason de l'aventurier en quelques plans héroïques et nous balance derrière l'une des scènes de poursuite les plus inventives de toute l'histoire du 7ème art qui donnera naissance à l'une des attractions les plus prisées des parcs Disney.

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Cette photo résume assez bien l'activité principale de Willie ! Plus sérieusement, la poursuite en chariots de mine est le véritable clou du spectacle. Encore aujourd'hui, difficile de ne pas être bluffé par l'efficacité du montage, de la mise en scène et des effets. Si l'aspect BD a été décrié par certains, il faut reconnaître qu'il est complètement assumé et par là même très réussi.

Après une si généreuse dose d'action, on pourrait penser que le Temple Maudit touchant à sa fin, il n'a plus rien de palpitant à nous offrir. C'est mal connaître nos deux cinéastes qui se font un plaisir de nous servir en guise de digestif une séquence vertigineuse sur un pont de lianes, sans oublier auparavant deux clins d'oeil des plus appréciables, l'un renvoyant directement à Starwars quand Indy triomphant finit par reculer face à une armée jusque-là hors champ, l'autre quand menacé par deux thugs armés chacun d'une lame, il fait mine de dégainer son revolver avant de réaliser qu'il n'en a pas, ce gag faisant allusion à la scène de l'Arche Perdue où il élimine en public un colosse d'une simple balle, s'épargnant un duel à l'épée harassant (idée d'Harrison lui-même). C'est cette dynamique constante et admirablement équilibrée entre auto-références et innovations qui fait de cette suite un monument du film de divertissement.

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Et non content de nous avoir abreuver d'émotions et de sensations fortes, ce second épisode parvient en plus à renouveler l'imagerie de l'Aventurier en le représentant cette fois bras nu, la lame appuyée sur l'épaule telle une machette d'explorateur, l'archéologue débrouillard faisant place au baroudeur viril et téméraire. Autant dire que les deux profils se complètent à merveille et qu'on ne veut se passer d'aucun d'eux.

 BONUS

Parce que Indiana Jones sans John Williams c'est juste pas possible !


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Beaucoup de films ont évidemment emprunté au style Indiana Jones. L'un des plus réussis est sans nul doute Les Aventures de Jack Burton dans Les Griffes du Mandarin de John Carpenter, avec un Kurt Russell irrésistible en héros macho et maladroit et Kim Catrall (Sex and the City) en journaliste opiniâtre, parfaite héritière de Willie Scott.

 

 

 

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