jeudi, 14 février 2013
La Vague de Dennis Gansel [Cinéma]
Un cours portant sur le thème de l'autocratie suscite un engouement inattendu chez les élèves, tant et si bien qu'il va rapidement échapper au contrôle de l'enseignant.
L'enfer est pavé de bonnes intentions...voilà un adage qui pourrait parfaitement illustrer ce film hautement pédagogique. L'enseignant zêlé qui va développer la thématique de l'autocratie - alors que ironiquement il voulait travailler celle de l'anarchie - va être littéralement victime de son succès. Si au départ, la démonstration va mettre en relief les bienfaits d'une communauté créée de toutes pièces (abolition de l'individualisme, de la classe sociale, de la religion, de l'âge), elle va aussi valoriser différents profils : opportunistes, extrêmistes, contestataires. Tout le monde ne s'en sortira donc pas indemne. Mais cela, on s'en doute assez tôt.
La première moitié du film est évidemment passionnante puisqu'elle narre la création et le développement du mouvement en question. Plusieurs élèves sont au premier plan et leurs différentes personnalités sont intelligemment exploitées à travers le processus, que ce soit à l'école ou dans un cadre plus privé.
Mais vient un moment où l'intrigue fait du sur-place. On attend que cette vague emporte tout sur son passage tel un tsunami et finalement on a plus l'impression d'être témoin d'un mouvement de marée plutôt innocent. Le réalisateur a sans doute voulu coller au plus près de la réalité des faits qui se sont réellement produits et en cela on ne peut pas trop lui en vouloir, cela apportant un maximum de crédit à son oeuvre. Pour autant, l'intensité et l'impact pourront en décevoir plus d'un. Le fait est que l'histoire, se déroulant sur une semaine, jour après jour, dans un espace lui aussi, quelque peu restreint, trouve dans ce type de narration à la fois son intérêt, mais aussi sa limite.
Heureusement le final remplit plutôt bien son contrat en clôturant efficacement la démonstration. Dommage qu'il emploie un discours un peu trop caricatural qui, même s'il est justifié par l'intention initiale, demeure maladroit car cassant peut-être un peu trop la cohérence de l'ensemble.
La vague est donc un film à voir à plus d'un titre avec en prime le portrait d'une jeunesse allemande victime d'un lourd héritage. On regrette que le film en lui-même ne provoque pas plus d'émotions se tenant bien trop sagement dans un cadre dont il sortira très peu du début à la fin. Cela dit, c'est le film parfait pour susciter le débat et la réflexion, qui plus est, au sein d'un établissement scolaire. En ayant la sagesse de rester un minimum abstrait, bien sûr.
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18:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la vague, dictature, autocratie, idéologie, fanatisme
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