dimanche, 13 janvier 2013
LSDA : La Guerre du Nord [Jeux Vidéo/Critiques]
Le Seigneur des Anneaux est plus que jamais d'actualité entre la trilogie en jeu vidéo version Lego et l'adaptation de Bilbo le Hobbit sortie en grandes pompes (normal pour un Hobbit !) au cinéma fin 2012. C'est aussi l'occasion de revenir sur un épisode inédit, injustement méconnu, de l'univers de Tolkien paru fin 2011.
La Guerre du Nord avait déjà quelques arguments pour séduire le fan de la saga : une nouvelle communauté de héros, une nouvelle histoire et la possibilité de visiter certains des lieux mythiques de la Terre du Milieu. Ce qui pouvait en revanche refroidir les ardeurs du joueur éventuel, c'est le genre choisi par l'éditeur, à savoir un simple beat'em all mâtiné d'un soupçon de RPG.
Si l'action est effectivement très présente et l'aspect RPG moindre, nous allons voir que l'adjectif simple est loin de convenir à ce petit bijou vidéoludique.
En premier lieu, on s'émerveille de la patte graphique. Les décors et l'ambiance sont plantés simplement, mais efficacement et on se sent très vite immergé en Terre du Milieu grâce à une remarquable fidélité aux livres et surtout aux films. Le village de Bree de nuit sous la pluie et l'éclatante Fondcombe, patrie des Elfes, feront partie des haltes bienvenues entre deux expéditions musclées et dans ces moments là le jeu devient contemplatif à souhait, rehaussé par des musiques très dépaysantes. La zone du Mont Gundabad est à ce titre, l'un des plus beaux environnements du jeu. On apprécie aussi ces petits détails qui témoignent de la volonté des développeurs d'offrir un maximum d'immersion, comme la pluie qui ruisselle sur les vêtements, ou bien la neige et le sang qui les recouvrent si on s'amuse à rouler au sol dans des lieux spécifiques.
Les dialogues n'ont pas véritablement d'impact sur l'aventure, mais ils ont le mérite de donner une réelle profondeur au jeu.
Mais c'est aussi et surtout le soin apporté aux personnages qui fera l'admiration du joueur. Les tenues et les armes sont vraiment réussies, textures fines et réalistes, mention spéciale pour le design des vêtements elfiques d'un esthétisme savoureux. Le design des créatures est tout aussi fidèle à l'esprit de l'oeuvre adaptée.
Car le soft a bénéficié d'un travail inattendu et rare, surtout pour un opus en marge des adaptations ciné officielles. Techniquement il est donc très recommandable hormis quelques bugs d'affichage et de collision et surtout une synchro labiale des plus aléatoires. En effet, soit elle sera d'une qualité tout bonnement incroyable, soit elle sera carrément inexistante, certains personnages n'ouvrant purement et simplement pas la bouche durant les dialogues. C'est d'autant plus navrant puisqu'on retrouve la plupart des personnages (assez bien modélisés) et certaines voix françaises de la trilogie.
L'intrigue prend place en parallèle de celle de La Communauté de l'Anneau, choix malin puiqu'il permet d'introduire de nouveaux éléments de l'histoire tout en les recoupant astucieusement avec ceux déjà connus. La cohérence est remarquable et le plaisir d'interagir avec les héros légendaires des livres et des films croissant.
On suit un trio attachant et très complémentaire, composé d'un ranger (comme Aragorn) d'une elfe (comme Arwen) et d'un nain (proche de Gimli), parti à la poursuite d'un dangereux serviteur de Sauron. Le jeu autorise régulièrement le joueur à incarner le héros de son choix, ce qui permet de réduire la redondance des combats face à des vagues d'adversaires de plus en plus en nombreux et imposants. Le bestiaire n'est pas décevant : gobelins, orques, êtres des Galgals, trolls, araignées géantes, on retrouve toutes les créatures maléfiques connues de l'univers. Le jeu est semi-ouvert. On débloque progressivement des zones dans lesquelles on peut revenir à loisir, gorgée d'adversaires, mais aussi de trésors plus ou moins cachés. Même si elle est limitée, l'exploration n'est pas à négliger et offrira aux joueurs les plus curieux de bien belles récompenses.
A votre demande, Beleram, un aigle allié, viendra en renfort à condition que vous ne soyez pas dans une zone souterraine et que vous disposiez d'un item. Ces items ne peuvent être obtenus que de façon aléatoire via les coffres au trésor. A noter que les aigles géants sont particulièrement bien modélisés et exploités dans le scénario.
Le gameplay et la structure générale du jeu rappellent en certains points ceux de Dragon Age, dommage que le soft du studio Snowblind ne bénéfice pas du même confort. Il n'est pas possible d'afficher à tout moment les profils de chaque personnage et on a d'autant plus de mal à visualiser leur évolution respective et à comparer/échanger leurs équipements. Et surtout chaque personnage ne possède pas un inventaire indépendant de celui des autres ce qui fait qu'on aura vite fait de le remplir et de devoir sacrifier beaucoup d'objets intéressants.
Les combats, qui sont le sel de l'aventure, sont, eux, très dynamiques et intuitifs. Coups puissants, coups faibles, attaques de corps à corps ou à distance, armes à 1 main, à 2 mains, magie et compétences spéciales qui se rechargent : tous les ingrédients sont là pour diversifier les nombreux affrontements qui demeureront relativement répétitifs. Au joueur de créer son propre rythme pour éviter ce défaut en alternant au maximum les phases d'actions, d'exploration, de dialogue et de commerce. L'IA réagit plutôt bien, que ce soit nos alliés lorsqu'il s'agit de nous secourir ou l'ennemi pour nous submerger par le nombre. Le challenge sera par conséquent au rendez-vous - notamment lors des deux batailles du côté des nains - sans toutefois décourager le joueur méthodique qui se servira sans scrupule des diverses compétences, des potions et des élixirs. On pestera quand même régulièrement contre le manque de réactivité de notre avatar, notamment lors des combats les plus intenses, la roulade et la prise de potion de ne se déclenchant parfois pas instantanément, malgré la présence de raccourcis.
Cette sphère permet de se protéger, mais seulement des attaques à distance. Certains boss auront recours au même sort.
L'aspect RPG est présent sous forme de quelques quêtes annexes, évidemment d'un gain d'expérience au cours des affrontements, de loot à volonté, de trois arbres de compétences distincts et donc d'une montée en puissance pour chaque personnage. Parce que pour ce qui est des dialogues, pourtant nombreux, ils n'auront que rarement une incidence sur le scénario. On apprécie malgré tout le travail effectué à ce niveau, car pour un jeu de ce type, le background est des plus étoffés et on sent que les développeurs ont eu à coeur de rendre un vibrant hommage à l'univers de Tolkien autant que de satisfaire les fans de la première heure. Un bon moyen aussi pour le néophyte de se plonger aussi dans la saga puisque La Guerre du Nord en est une excellente synthèse.
Si le jeu se boucle assez rapidement, il est important de savoir que non pas un, mais deux New Game + sont dispos, vous permettant de découvrir tous les secrets du jeu ainsi que les équipements de valeur supérieure afin dans l'absolu d'atteindre le level maximum à savoir 40.
En conclusion, étonnant qu'avec toutes ses qualités le jeu n'est pas fait plus parler de lui puisqu'il s'avère au final l'une des meilleures adaptations vidéoludiques de la trilogie de Peter Jackson et de l'univers de Tolkien. On est d'autant plus frustré qu'il n'ait pas été conceptualisé comme un RPG car sur la trentaine de lieux mythiques de la carte, on aura le plaisir d'en visiter qu'une toute petite dizaine, dont deux très cloisonnés (La Lorien et Osgiliath) au travers seulement d'arènes de défi.
Chaque personnage possède une compétence spécifique grâce à laquelle il peut dénicher des trésors dans chaque zone de jeu, ce qui ajoute à l'intérêt d'utiliser les trois, alternativement, ou d'expérimenter les trois niveaux de difficulté du jeu avec un héros différent à chaque fois. Le ranger peut dénicher les cachettes de ranger marquées d'un sceau, l'elfe dévoile des passages masqués par la magie et récolte des plantes, quant au nain, il peut extraire de l'or et détruire des murs scellant des salles secrètes.
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mercredi, 23 septembre 2009
District 9
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17:19 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : district 9, sf, film américain, neil blomkamp, peter jackson