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mardi, 09 avril 2013

Solomon Kane [Cinéma/Critiques]

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Van Helsing ? Non, mais il y a une parenté, à découvrir ci-dessous

Crée par Robert Ervin Howard, connu pour être le père de plume de Conan, Soloman Kane n'est certes pas aussi illustre que le cimmérien immortalisé par Schwarzenegger à l'écran, mais tout autant que lui il gagne pourtant à être connu, comme nous allons le voir ci-dessous.

Durant le prologue du film, on découvre un Solomon Kane violent à souhait, sans pitié, né pour tuer et dominer à l'instar du barbare précité. Plus longiligne et habillé, mais aussi doué pour manier l'épée, en l'occurrence, une dans chaque main. Un autre point commun qui relie les deux héros de Howard : leur incapacité à combattre directement la magie, leur talon d'Achille, car s'opposant à leur perception physique et charnelle du monde.

Puis durant une séquence un peu trop généreuse en effets de série B (La voix démoniaque entendue mille fois qui ne fait plus peur depuis longtemps) il découvre que le Diable en personne en a après son âme. Forcément, à force de massacrer aveuglément les peuples et les individus, ses "exploits" ne pouvaient pas passer inaperçus aux yeux du mal. Solomon parvient in extremis à se sortir de ce mauvais pas et par là même va reconsidérer très sérieusement son existence ainsi que ses priorités.

Cette rencontre fatidique va en effet définir une nouvelle vocation pour cet anti-héros. Devenu une âme charitable, ayant foi en sa propre humanité, il va renoncer à toute forme de violence et trouver la paix auprès de l'église pendant plusieurs années. Mais c'était sans compter son destin, évidemment.

Non, le monastère ne sera pas attaqué par de vils mécréants que notre preux chevalier sera contraint de pourfendre, renonçant par la même à son voeu d'abstinence (de violence). Même s'il en arrivera irréDIABLEment à cette extrémité, heureusement, celle-ci arrivera plus tard, permettant de mettre en place plus efficacement ce changement d'allégeance et les fondements mêmes de l'intrigue.

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Solomon Kane, un être désireux de racheter son âme, incarné par James Purefoy, ça ne s'invente pas !

On arrive ainsi à oublier l'essence originelle du personnage en le voyant partager la vie paisible d'une famille en partance pour de meilleurs horizons. Oui, car il faut le savoir, les temps sont durs depuis qu'un sorcier puissant et maléfique sème la mort et la destruction sur le royaume. Pas original pour un sou, je vous l'accorde, le film ne prétend pas par ailleurs révolutionner le genre. Non, là où Solomon Kane tire vraiment son épingle du jeu  c'est véritablement dans la construction du personnage, de sa rédemption, qui l'amènera à endosser tour à tour les rôles de bon samaritain, de chevalier au grand coeur, d'élu et même de martyr lorsque l'espace d'une séquence il se retrouve crucifié, au comble du désespoir et donc résigné à son sort.

La trame prend une tournure assez intéressante vers la fin, bouclant la boucle en quelque sorte. Elle ne nous évite pas pour autant certains clichés et rebondissements prévisibles, l'un d'eux rappellera sans doute des souvenirs à ceux ayant vu Le Dernier Templier avec Nicolas Cage dont Soloman Kane s'apparente par endroits en offrant cependant plus de matière.

Pour ce qui est de l'esthétique, on notera un soin apporté à l'image, notamment lorsque Solomon quitte le monastère et part à l'aventure, avec des paysages austères, très terriens, le film baignant davantage dans une ambiance médiévale rehaussée de fantastique que dans un contexte purement fantasy, avec une pluie presque omniprésente. L'aspect historique étant renforcé par une valorisation de la religion et les mentions de pays bien de chez nous comme l'Angleterre ou l'Afrique. On ne s'étonne pas outre mesure de voir le nom de Samuel Hadida au générique, producteur et défenseur du cinéma de genre et associé de Christophe Gans, entre autres sur l'emblématique Pacte des Loups. Hadida qui a d'ailleurs produit le dernier film du réalisateur de Solomon Kane, Michael J. Bassett, à savoir Silent Hill : Révélation 3D, suite de l'adaptation du célèbre jeu vidéo qu'avait déjà porté à l'écran...Christophe Gans. Là aussi, la boucle est bouclée !

Quelques combats graphiques et violents, mais l'action reste standard, la bataille finale se réduisant à de furtives escarmouches.

James Purefoy (la série Rome) incarne avec beaucoup de charisme et de conviction ce héros torturé, sombre dans tous les sens du terme, mélange viril et subtil de Thomas Jane et de Hugh Jackman (le Van Helsing de Stephen Sommers, oui la voilà la parenté !). Le studio de doublage ne s'y est d'ailleurs pas trompé en lui associant la voix française de Wolverine. A noter que le casting s'enrichit d'une belle brochette d'acteurs familiers du cinéma de genre tels que : le regretté Pete Postlewhaite (le barde de Dragonheart), Alice Krige (Star Trek : First Contact, la Nuit Déchirée, L'Apprenti Sorcier) Max Von Sydow (Bazaar, Judge Dredd) ou encore Jason Flemyng (La Ligue des Gentlemen Extraordinaires).

En conclusion, un bon divertissement, limité, mais honnête et qui en outre donne furieusement envie de se plonger dans l'oeuvre littéraire dont il est issu, laquelle commence en quelque sorte là où le film s'achève. Que demander de plus ?

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Meredith, campée par Rachel Hurd-Wood (Le Parfum), jouera un rôle crucial dans la soif de rédemption de Solomon Kane.

 

 

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