dimanche, 26 février 2017
The Crossover [Fanfics/Jeux Vidéo]
L’Ouest Américain, près de la frontière mexicaine, dans la région de Cholla Springs.
La ville d’Armadillo d’ordinaire si paisible résonnait en cette nuit glaciale de coups de feu et de cris de détresse.
Le Marshal Johnson et ses deux adjoints, Jonah et Eli, avaient improvisé des barricades au beau milieu de la rue derrière lesquelles ils faisaient feu. Sous leurs injonctions, des habitants avaient renforcé portes et fenêtres afin que la menace soit circonscrite. Mais plusieurs cadavres jonchaient déjà le sol à l’extérieur des bâtiments comme à l’intérieur.
- Bon sang, mais d’où sortent ces horreurs ?
Johnson était un vétéran et à ce titre il avait vu un paquet de choses peu reluisantes dans sa vie. Mais rien ne l’avait préparé à cela. Rien n’aurait pu, en vérité. Les morts revenaient à la vie, sans crier gare. Et non content d’être repoussants, ces cadavres ambulants passaient leur temps à essayer de croquer les vivants.
Quelques braves joueurs de poker insomniaques avaient sorti les armes pour soutenir l’effort des autorités locales. Mais pour eux la chance avait tourné. Ils éliminèrent plusieurs goules - d'avenantes prostituées dans un un passé encore récent - avant d’être encerclés et pris de vitesse. Ils tombèrent les uns après les autres dans de grandes éclaboussures de sang. En s’abattant violemment sur le sol, l’un d’eux révéla l’as caché dans sa manche. Mais cela n’avait plus d’importance.
Jonah jouait de la gâchette en insultant chacune de ces cibles les honorant ainsi de son fort accent du sud qu’il prétendait être un héritage irlandais. Il tirait juste, mais plus que de raison comme dans l’espoir que les balles tirées le délivrent totalement de sa peur. Ces foutus cadavres étaient laids, c’était un fait, mais il y avait aussi leurs mugissements, leurs grognements, quelque chose de profondément si inhumain que cela aurait gelé les os instantanément même du plus téméraire pistolero.
Eli commençait à s’inquiéter devant le nombre de leurs assaillants.
- C’est une impression où on ne fait que gagner du temps ? Je voudrais pas jouer les rabat-joie, mais si un héros digne de ce nom venait nous prêter main forte, ce serait pas du luxe !
Johnson ne sut que répondre sur l’instant. Il observa le cauchemar devenu leur réalité, un cauchemar duquel il semblait impossible de pouvoir s’échapper. Un instant toute la scène se déroula sous ses yeux comme au ralenti : une fillette pleurant sa mère disparue, un barman jetant des bouteilles incendiaires pour la protéger des monstres approchant inexorablement avant d’être sauvagement attaqué par des créatures enflammées par ses soins, le croque-mort ayant la bonne idée de s’enfermer dans l’un de ses cercueils avant que le cadavre s’y trouvant - et qu’il avait visiblement oublié - ne fasse de lui un occupant plus légitime, ses deux fidèles assistants écumant de rage et lui, tenace, toujours à son poste, mais complètement dépassé par l’ampleur des évènements. Il poussa un soupir avant d’éclater la cervelle de l’un de leurs agresseurs, autrefois une fermière aussi jolie qu’innocente.
- Sûr qu’on aurait bien besoin d’une légende !
Le scorpion noir venait de capturer une guêpe imprudente dont il comptait bien faire son prochain repas. Mais une pluie diluvienne noya en quelques secondes ses rêves de festin. La terre devint boue et il dégringola de la falaise. La guêpe se libéra et prit son envol avant d’être réduite en charpie par la balle d’un revolver.
L’homme tout vêtu de noir rengaina son arme d’une main et ferma sa braguette de l’autre sans cesser de siffloter.
Il se tenait en haut de la falaise avec une étonnante assurance, contemplant le paysage idyllique, composé de palmiers, de villages aux couleurs chatoyantes et de lagons, s’étendant sous ses yeux à perte de vue.
Puis il porta une paire de jumelles à son visage :
- T’es sûr qu’ils vont passer par là, Sheldon ?
- Affirmatif, fit la voix joviale de son boss dans son oreillette. Nos espions sont formels.
- Tant mieux parce que tu me connais. Poireauter c’est pas vraiment ma spécialité.
Des coups de feu et des clameurs résonnèrent derrière le dos du mercenaire.
- Tu as encore mis quelqu’un en colère, Rico ?
- A ton avis ? Tu me payes pour quoi ?
Une véritable armée venait d’apparaître dans son dos comme par magie. Plusieurs escouades de soldats braquaient leurs armes sur lui, soutenues par un avion de chasse en vol stationnaire et précédés d’un Colonel qui avait miraculeusement échappé au chaos engendré préalablement par le mercenaire. Enfin en partie seulement à en juger par les brûlures et les cicatrices qui dévoraient son visage déjà peu amical au demeurant.
- Tu croyais vraiment t’en tirer à si bon compte, sale chien ?
Rico répondit sans même prendre la peine de se retourner :
- Je dois avouer que c’est une belle embuscade.
Le Colonel sourit. Enfin ses blessures s’écartèrent un peu pour donner cette impression. Il pointa un pistolet sur la nuque du mercenaire.
- Haut les mains !
Il se tourna vers ses hommes, jubilant :
- J’ai toujours rêvé de dire ça.
Tandis qu’ils riaient tous plus par crainte que par envie, Rico produisit un petit objet dans sa main qu’il leva afin que tout le monde le voie.
- Comme je disais, c’est une bien belle embuscade.
Son adversaire plissa les yeux. Enfin son œil valide le fit pour deux.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Oh, rien, l’ami, juste le détonateur relié aux explosifs sur lesquels vous vous êtes tous gentiment arrêté.
La voix de Sheldon revint le harceler :
- Rico, je viens de t’envoyer les coordonnées du convoi, qu’est-ce que tu fous ?
Le visage du Colonel se crispa quelques secondes avant de se détendre.
Il se mit à rire et ses hommes de faire de même pour éviter une exécution sommaire.
La voix de Rico l’interrompit.
- C’est ma tournée, les gars.
Il se retourna enfin, le sourire jusqu’aux oreilles :
- J’ai toujours rêvé de dire ça !
Il appuya sur le détonateur. Une série d’explosions tonitruantes anéantit l’armée en quelques instants. Tandis que le Colonel était projeté du haut de la falaise par l’onde de choc, Rico lança son grappin vers l’avion de chasse qui jugeait bon de se faire la malle et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il avait extirpé son pilote du cockpit et s’était assis aux commandes.
- C’est bon, Sheldon, je suis à toi.
Lorsqu’il examina son PDA, l’un de ses sourcils fit mine de prendre la tangente :
- Dis-moi, c’est normal que le convoi soit localisé en plein ciel ?
- Allez Rico, fais risette à tonton Sheldon. Remplis cette petite mission et je te promets que tu auras droit à quelques vacances aux frais de l’Agence.
Rico s’esclaffa.
- Je veux !
Puis son visage pâlit.
- Et mais une minute, j’étais pas censé être déjà en vacances ?
Le rire tonitruant de Sheldon se fit entendre avant que la communication ne soit coupée.
- Merde, je me suis encore fait enfler !
Depuis que l’hélicoptère avait quitté l’Afrique, le silence régnait dans l’habitacle. Chris Redfield contemplait Sheva Alomar avec de nouveaux yeux. Cette femme l’avait accompagné jusqu’au bout malgré les doutes, l’isolement et le danger. Sa croisade personnelle pour retrouver Jill Valentine elle avait fini par la faire sienne. Naturellement. Et cela faisait l’admiration du membre du BSAA. Une admiration et une estime qu’il pensait jusque-là ne pouvoir réserver qu’à Jill elle-même.
Le bruit d’une explosion toute proche l’arracha à ses réflexions.
- Qu’est-ce qui se passe ? Ca vient d’en-bas ?
- Non, répondit Josh Stone aux commandes de l’hélico, on vient de nous prendre en chasse.
Encore à fleur de peau, Sheva et Chris saisirent leurs armes et tentèrent d’identifier la menace. Sheva repéra derrière eux plusieurs hélicos noirs et imposants s’approchant à grande vitesse.
- On nous aurait suivi depuis l’Afrique ?
Chris se saisit d’une paire de jumelles et put ainsi remarquer un sigle qu’il ne connaissait pas sur le fuselage de l’un des appareils : une étoile de marin flanquée de deux ailes stylisées. Très militaire dans l’âme. Mais cela cachait quelque chose de plus important à n’en pas douter.
- Non, c’est autre chose.
Sheva vérifia le chargeur de son pisolet-mitrailleur.
- Pourquoi ça ne me rassure pas ?
Un autre missile explosa non loin d’eux, ébranlant l’appareil.
- Je crois qu’on a pas besoin d’une autre autorisation.
Chris s’empara de sa gatling et fit feu aussitôt imité par Sheva. Mais le blindage des hélicos semblait à l’épreuve des balles sans compter l’adresse des pilotes qui louvoyait efficacement entre les rafales.
Sheva pesta.
- Je crois qu’un arc et des flèches leur feraient le même effet !
Un hélico explosa faisant s’éloigner quelque peu les autres.
- Bien joué ! fit Sheva à l’adresse de son partenaire.
- Mais j’y suis pour rien, je croyais que c’était toi.
- Eh, salut la compagnie ! Besoin d’un petit coup de pouce ? Je viens faire le ménage !
Le tandem se frotta les yeux. Un avion de chasse venait de s’immobiliser sur leur flanc gauche. Le pilote était hilare et se tenait sur l’appareil sans paraître incommodé le moins du monde par sa position insolite.
- Permettez que je monte à bord pour qu’on fasse les présentations.
Avant d’avoir obtenu le moindre aval, il était dans l’habitacle de l’hélico du BSAA. Il serra vigoureusement la main de Chris.
- Toi je sens que tu es un homme d’action, ça me plaît, on a sûrement des tas de choses en commun.
Puis il se tourna vers Sheva :
- Quant à toi, je parie que tu portes un tatouage sur le sein gauche où il y a écrit « I Love Rico Rodroguez. »
Il lui offrit son sourire le plus charmeur, mais la seconde d’après il recevait le poing de la jeune femme en pleine figure.
- Ils reviennent ! annonça Josh Stone.
Comme pour confirmer, des crépitements accompagnés d’étincelles s’insinuèrent dans la conversation.
Rico secoua la tête et comme si de rien n’était balança son inséparable grappin qui le propulsa illico sur l’hélico le plus proche.
- Au fait Rico Rodriguez, c’est moi ! Enchanté !
- Mais d’où sort cet ahuri ? s’enquit Joss tout en manoeuvrant son appareil pour leur éviter une mort prématurée.
Sheva grimaçait encore.
- On se le demande !
Un sourire s’épanouit sur le visage de Chris tandis qu’il faisait parler sa sulfateuse :
- Il a peut-être un grain, c’est vrai, mais on peut dire qu’il tombe à pic !
D’une rafale bien placée de son pistolet-mitrailleur, Rico ouvrit la porte de la cabine et voulut arracher le pilote de son siège, mais l’autre lui résista plus qu’il ne l’eut souhaité.
- D’habitude c’est plus facile ! dit-il avant d’encaisser un crochet au visage et de cracher une giclée de sang dans le même mouvement. Voyant qu’un autre hélico faisait mine de le prendre pour cible, il quitta son perchoir et courut.
A suivre...
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