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dimanche, 15 avril 2018

L'Homme dans le Labyrinthe [Livres/SF]

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A quoi on reconnait un bon bouquin, ou plutôt, pour être objectif, un livre favori, essentiel à notre collection ?

Par exemple au fait que vingt ans après, on tire toujours autant de plaisir de sa lecture, on y plonge immédiatement, on savoure chaque page comme si le temps n'avait eu aucune prise, comme si l'on avait pas changé, vieilli.

Pour moi, L'Homme dans le Labyrinthe de Robert Silverberg est incontestablement de ceux-là.

D'entrée, il possède une qualité que je recherche énormément, celle de ne pas s'enliser dans une interminable introduction et dans des descriptions à rallonge, d'aller à l'essentiel avec juste ce qu'il faut de détails, à la manière de Jack Vance sur le Cycle de Tschaï.

On découvre le quotidien du héros, Muller, dans le labyrinthe du titre, et en quelques phrases, on y est, pas besoin de plus pour nous immerger et nous intriguer. Qui est cet homme ? Pourquoi s'est-il retranché sur Lemnos, cette planète abandonnée, et dans cette ville cernée par un dédale de pièges mortels de tout type ?

Ici, la lecture est d'autant plus facilitée qu'il n'y a que trois personnages principaux et très peu de figurants. Et cela permet vraiment à l'auteur de développer leur psychologie, d'exploiter à merveille les interactions possibles entre eux et leurs conséquences sur eux et donc sur l'histoire. 

Je conseille d'ailleurs vivement ce roman à ceux qui jugent la SF comme un genre trop fantaisiste basé uniquement sur la technologie et les extraterrestres. Si ces deux éléments font bien partie des ingrédients du roman, ils sont très loin d'en constituer le coeur.

Et ceux qui aiment la SF au sens le plus large, savent très bien que les extraterrestres ne sont souvent là que pour mettre en valeur toutes les nuances des êtres humains, leurs prodigieuses contradictions, comme un miroir placé face à eux. Et dans le cas de Muller, c'est littéralement ce qui arrive, je n'en dirai pas plus.

Car la force et l'intérêt de L'Homme dans le Labyrinthe c'est que l'être humain est réellement et totalement le sujet de l'oeuvre.

L'angle choisi pour en parler est pour le moins original et fait de Muller un anti-héros terriblement attachant dans sa complexité, incontestablement emblématique.

Les deux autres personnages qui vont graviter autour de Muller, Boardman, délicieusement stratège et Ned Rawlins, délicieusement moral, vont enrichir progressivement une trame au départ simple, mais dont les enjeux sont pourtant terriblement importants.

Si le labyrinthe constitue un jeu de piste géant et mortel (très ludique au demeurant), les tentatives (combinées ou divergentes) des deux susnommés d'arracher Muller du labyrinthe vont, elles, faire office de jeu d'échecs à taille humaine.

Les flashbacks disséminés sont très bien placés, apportant une ambiance et des éclairages nouveaux sur l'histoire et les personnages.

C'est fluide, surprenant et cohérent en même temps et c'est surtout très prenant tant tout est imbriqué.

Le fait est que j'avais oublié la fin et que j'étais donc très curieux de la redécouvrir. Mais ce faisant, j'ai compris pourquoi elle ne m'était pas restée en mémoire, c'est clairement la partie que j'ai le moins aimé.

Elle apparaît d'un côté très expéditive et de l'autre s'attarde pour au final laisser une grosse ouverture, une sensation de déséquilibre et d'inachevé un peu déplaisante au vu de l'urgence et du caractère menaçant qui plane tout au long du roman. Mais on comprend aussi combien ce qui s'est passé a défini le destin des personnages.

 

 

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