mardi, 03 mai 2016
Star Wars : La Source Secrète des Jedi [Fanfics/Cinéma]
Lumina Phaeris.
Un vrai de nom de Jedi.
C’est ce que ses parents s’étaient dits.
Sa mère du moins, car elle n’avait jamais connu son père.
Un trait qu’elle partageait avec Dark Vador.
Le fait est qu’elle avait eu le loisir de le rencontrer alors qu’il s’appelait encore Anakin Skywalker et que ce nom avait encore un sens, même pour lui.
C’était sur Coruscant.
Il était alors torturé par un dilemme l’écartelant entre son esprit de Jedi, son amour inconditionnel pour Padmé et la proposition de Palpatine. Et en substance la possibilité d’acquérir un pouvoir capable de préserver Padmé d’une mort qui paraissait autrement inéluctable.
Tout cela, Lumina l’avait appris tandis qu’Anakin buvait un alcool de contrebande dans un bouge malfamé de la cité. Celui-là même où il avait poursuivi Zam Wesell en compagnie d’Obi-Wan Kenobi quelques années plus tôt, juste après l’assassinat raté de la Sénatrice Amidala.
Lumina y travaillait en tant que serveuse et aussi danseuse exotique à l’occasion pour employer une expression convenable. Lors d’une rixe la mettant en cause, Anakin l’avait défendue. Violemment. Elle avait d’abord pris peur avant de comprendre que sa colère venait d’ailleurs. Du plus profond de lui. Une colère qui cachait une grande sensibilité. Elle en avait été touchée. Ils avaient naturellement fait connaissance.
A fleur de peau et les effets du cocktail aidant, Anakin s’était confié plus que de raison à cette inconnue qu’il ne devait plus jamais revoir. C’était d’ailleurs cette assurance que leurs chemins ne se croiseraient plus qui l’avait également incité à s’épancher de la sorte sur ses états d’âme. Elle était restée muette, béate, à la fois passionnée et interdite face à la tragédie du jeune jedi. Subjuguée au point de ne pas prononcer un seul mot durant son récit, mais cela avait fait un bien fou à Anakin d’être écouté sans être jugé. Et de ce fait, il avait eut l’impression d’être compris. Mais elle aussi avait ressenti un immense soulagement. Car son existence, si elle était en tous points différente de la sienne, représentait également à ses yeux un drame sans nom. Anakin l’avait alors questionné. Et à son tour, elle s’était livré comme jamais, totalement confiante. Anakin lui avait alors dit ces mots qui resteraient à jamais gravés dans son esprit :
« Tu es libre, Lumina. Deviens qui tu veux. Quand j’aurais acquis le vrai pouvoir, je délivrerai aussi tous ceux qui connaissent l’asservissement. »
Tout cela, Dark Vador le sut tandis qu’il sondait intensément l’esprit de Lumina Phaeris.
Son passé, son ancienne vie, dont il avait jusque-là toujours su faire abstraction, lui revint de plein fouet. Il sentit comme un frémissement en lui. Il détesta cela et voulut immédiatement mettre fin à ce qu’il considérait comme une faille dans son armure. Mais sans même s’en rendre compte il porta une main à son casque comme pour l’ôter et révéler son visage. Puis aussitôt il se ravisa et nota la présence des deux gardes.
Il les regarda à peine tandis qu’ils s’écroulaient, les mains jointes autour de leur cou.
Les menottes de la prisonnière se détachèrent. Elle contempla les cadavres et ses mains avec une totale incrédulité. Elle fixa le masque noir et impénétrable.
Elle ne put articuler aucun mot. La séance de torture qu’elle venait de subir lui ayant ôté quasiment toute force. Mais son regard exprima parfaitement son questionnement.
La respiration de Vador se fit plus intense.
- Je vais t’abandonner sur une planète hostile. Tu mourras ou tu survivras. Si tu survies, par l’espoir ou la haine, si tu me retrouves un jour, alors tu auras sans doute la force de m’affronter. Et peut-être de me vaincre.
Quelques minutes plus tard, elle fut éjectée du Destroyer impérial et traversa l’espace telle une étoile filante. A travers le hublot de la nacelle, elle entrevit une bataille mouvementée entre des X-Wings et des chasseurs TIE. Une explosion chahuta l’un des vaisseaux rebelles. Impuissante, elle le regarda se précipiter droit sur elle avant de ressentir le choc de la collision. Celle-ci modifiant leur trajectoire à tous deux aussi bien que leur destin. Le pilote dut parvenir à en reprendre momentanément le contrôle car son vaisseau cessa de tournoyer comme un jouet fou. Mais les dégâts reçus l'obligèrent à abandonner définitivement le combat et à battre retraite bien malgré lui en direction d'une planète verte piquetée de brun.
Une planète vers laquelle la nacelle de Lumina se précipitait également.
A une vitesse inquiétante.
Après un atterrissage qu’elle jugea des plus violents, elle s'extraya douloureusement, mais hâtivement des restes de l'astronef. Consciente que l'épave pourrait lui fournir une source précieuse de matériel, elle s'empressa de sélectionner ce qui avait le plus d'intérêt pour sa survie. Mais elle ne put qu'arracher in extremis une barre de ferre dessoudée avant que la nacelle ne disparaisse en quelques secondes, littéralement avalée par le sol.
- Et bien, c'est toujours ça, dit-elle en essayant d'imaginer tous les usages qu'elle pourrait tirer de la barre de fer. Avant qu'un appendice jailli de nulle part ne la lui dérobe subitement. Elle soupçonna une branche épaisse d'un noir huileux qui semblait s'agiter sous 'effet d'une brise. Alors qu'il n'y avait aucun vent.
- Je sens qu'on va pas être copines.
Lumina s'intéressa alors à son nouveau foyer.
Le sol spongieux émettait un bruit de succion détestable à chacun de ses pas, semblant lui-même vouloir en faire sa proie avant tout autre prédateur digne de ce nom. La végétation consistait en de noirs entrelacs de branches qui donnaient l'impression d'avoir été jetées dans le sol plutôt que d'y avoir poussé. Rien de rassurant, rien d'accueillant. L'air était atrocement humide et empuanti. Le simple fait de respirer était une épreuve en soi. Lumina se concentra d'emblée sur ce qu'elle devait faire, sur ce qui importait. Pas de place pour la panique ou le désespoir.
Le pilote du X-Wing qui l'avait percuté, s'il était encore vivant, pouvait lui être d'un précieux secours, surtout si son vaisseau était encore fonctionnel. Pour le savoir, une seule manière. A bord de la nacelle, elle avait noté brièvement du regard la position probable et approximative du vaisseau. Elle espéra qu'il n'avait pas subi de dégâts irréparables car c'était sa seule chance de quitter cet enfer. Qu'il puisse lui permettre de fuir n'était que justice étant donné que c'était lui qui l'avait amené ici.
Elle était vivante, combative. Mais cela ne l'empêchait pas de souffrir de la situation. Elle se retrouvait exilée, sans ressources, l’esprit encore meurtri par son récent face à face. Pourquoi ne l’avait-il pas tuée ? Pourquoi Vador l’avait épargnée ? Parce qu’elle ne savait rien des Rebelles comme les troopers qui l’avaient capturé par erreur se l’étaient laissé imaginer ? Cette question était une énigme qui la faisait suffoquer parfois davantage que l'atmosphère vicié de ce monde impitoyable.
Vador n’était pas connu pour sa clémence. Et elle se souvenait l’avoir défié ouvertement pour camoufler sa peur. Alors Pourquoi ?
La planète, dont elle ignorait le nom, se chargea de la ramener au présent, car elle n’avait rien à envier au caractère impitoyable de Dagobah. Un véritable bourbier rempli de pièges naturels et peuplé de créatures affamées de viande qu’elle qu’en soit la nature.
Lumina n'eut pas seulement la lourde tâche de rester en vie en évitant les attaques de la faune et de la flore locales. Elle dut également pour ce faire trouver quelque chose qui ressemblât de près ou de loin à de la nourriture.
Mais Lumina avait un gros atout : elle savait s'adapter et les défis la motivaient comme rien d'autre. Elle trouva donc une tactique à même de servir ses desseins. Après avoir observé les allées et venues des créatures environnantes, analysé l'écosystème, elle se mit à attirer les gros prédateurs sur de plus petits qui finissaient par se désintéresser d'elle. Lumina n'avait alors plus qu'à se trouver une cachette, un observatoire pour assister en toute sécurité à la mise à mort du plus faible. Une fois le danger écarté, elle se servait directement sur le cadavre de l'animal occis avant que les premiers charognards ne viennent gâter la viande.
(autres séquences de survie à écrire)
Elle put ainsi survivre plusieurs jours et parvenir enfin au X-Wing tant convoité. Sa recherche fut facilitée par le bruit caractéristique de tirs de blaster. Le pilote était donc encore en vie. Elle poussa un long soupir de soulagement en le découvrant. Mais sa joie fut de courte durée. L'homme se trouvait acculé contre son vaisseau aux prises avec un groupe de créatures, savant mélange d'insectes et de reptiles. Plusieurs gisaient au sol, témoignant de l'âpreté du combat. Lumina les attira vers elle sans hésitation et avec un succès immédiat. Sa vulnérabilité apparente en faisait un mets de choix. Le pilote la vit disparaitre avec angoisse et resta seul pendant ce qui lui parut une éternité. Lorsqu'elle revint quelques minutes plus tard, saine et sauve, il faillit la prendre dans ses bras.
Le pilote s'appelait Gavin Stroud. Il était blessé. Lumina le soigna ce qui lui permit de réparer son vaisseau. Pour la remercier, il lui promit de la prendre à son bord et de la déposer où elle le désirait.
Sa reconnaissance était telle qu’il lui donna même un futur lieu de rendez-vous ou fêter la victoire de l’Alliance. Il était très optimiste aussi.
Il lui proposa même de rejoindre la Rébellion. Mais trop fière et indépendante, elle refusa et poursuivit sa route, seule.
Ils décollèrent sans regret de la planète. Gavin évita plusieurs patrouilles impériales et ils se séparèrent une fois à bord d'une station rebelle où ils purent chacun bénéficier de soins appropriés.
Elle avait réussi l’impossible, elle avait survécu. Grâce à l’espoir, grâce à la haine, mue par une irrépressible curiosité.
Mais tout cela pour apprendre peu de temps après que Dark Vador était mort, qu’il avait péri sur la seconde Etoile de la Mort lors de la Bataille d’Endor, lui ôtant irrémédiablement son but.
Elle ne put l’accepter, se résigner. Elle voulait sa vengeance. Elle voulait une nouvelle confrontation. Elle avait gagné ce droit. Vador lui-même le lui avait promis.
On lui avait toujours dit qu’elle n’était pas une Jedi, malgré tous ses efforts.
Mais si elle parvenait à terrasser le plus puissant d’entre eux, personne n’oserait jamais plus l’insulter, lui manquer de respect, la sous-estimer. C'est cela qui l'avait raccroché à la vie, qui lui avait permis de se dépasser physiquement et mentalement.
Ne pouvant assouvir physiquement sa vengeance, elle entreprit alors une autre véritable croisade : réunir toutes les informations connues au sujet de Vador, au mépris de sa vie, si cela était nécessaire. Cela tourna très vite à l'obsession.
Enquêtant inlassablement, méthodiquement, usant de maints stratagèmes, de la violence parfois si nécessaire pour obtenir les renseignements désirés, Lumina finit par apprendre qui était vraiment Dark Vador, d’autant que Luke Skywalker, l’illustre Jedi, son fils, avait entrepris de son côté de réhabiliter sa mémoire. En même temps que de mettre en garde les futures générations de Jedi de la menace du côté obscur de la Force alors même qu’ils penseraient en être définitivement à l’abri.
Lumina savait se fondre dans le décor, n’importe où, c’était son plus grand talent. On ne la remarquait pas où on se méprenait sur sa condition. C’est ainsi qu’elle avait été prise pour une sympathisante de la rébellion. Ne pouvant obtenir d’elle la moindre réponse, les soldats de l’Empire l’avait amenée à Dark Vador en personne, connu pour ses méthodes radicales en matière d’interrogatoire. C’est ainsi qu’elle avait scellé son destin.
Bien sûr, elle ne l’avait pas reconnu. Sur le moment, lui non plus. Mais en fouillant sa mémoire pour en extraite quelque indice vital, il avait fait une découverte pour le moins inattendue.
Ayant reconstitué le puzzle, ayant dépoussiéré le mythe Vador, Lumina ne pouvait avoir le même regard sur lui. Elle savait désormais pourquoi il l’avait épargné.
Ce n’était pas simplement le terrifiant homme de main de l’Empereur, le Seigneur Noir des Sith. C’était aussi et surtout un être humain au destin unique, la tragédie incarnée dont le seul crime au final avait été d’aimer plus que de raison et d’en payer le prix.
Tout ceci ajouté à ses souvenirs personnels, sa rencontre privilégiée avec Anakin Skywalker sur Coruscant, avait fini de redonner un visage humain à Dark Vador, de l’émouvoir sur son sort au point de faire naître des sentiments confus qui l’effrayaient autant qu’ils donnaient un nouveau sens à son existence.
Sa vengeance n’eut alors plus aucune raison d’exister. Mais sa soif de connaissances, elle, demeurait toujours insatiable. A ses yeux, c’était tout ce qui lui restait.
Elle trouva bientôt une nouvelle piste. Dans ses souvenirs. Un lieu de rendez-vous auquel elle ne s’était jamais rendue. Un vieux pilote de chasse qui avait roulé sa bosse dans toute la galaxie et qui maintenant passait plus de temps à boire qu’à chasser.
Après une longue filature, Lumina trouva l’occasion parfaite pour lui tendre une embuscade.
Lorsqu’elle se jeta sur lui, elle le reconnut immédiatement. Il s’agissait bien de Gavin Stroud.
Il avait visiblement beaucoup bu, mal vieilli et il ne sembla pas la reconnaître, sans doute pour ces deux raisons. Pour son plus grand soulagement à elle.
Mais son impatience lui fit renoncer à toute forme de civilité :
- Dis-moi comment en savoir plus sur Vador ? Dis-le moi ou je te tue !
Elle serra ses deux mains autour de la gorge de l’homme.
- Non, arrête, je l’ignore ! Mais je sais quelque chose au sujet des Jedi.
Lumina relâcha son étreinte. Elle sut intuitivement qu’il disait vrai et que son savoir valait la peine d’être partagé. Surtout avec elle.
- Parle !
- Les Jedi possèdent une source secrète de la Force. Ils l’appellent Le Calice.
Elle a été crée suite à l’ordre 66 et au massacre des Jedi qui en a résulté.
- A quoi sert-elle ?
- Les Jedi qui en ont besoin peuvent puiser en elle, c’est une source de pouvoir, de sagesse. Elle provient de certains Jedi morts et d’autres choses connues seulement des Jedi eux-mêmes.
Cette seule réponse aurait dû contenter Lumina, mais ce fut loin d’être le cas. Elle devina qu’il y avait bien plus à savoir.
- Oui, mais à quoi peut-elle servir ?
Comme il ne manifestait plus l’envie de parler, elle lui écrasa le larynx. Cela le fit changer d’avis :
- On dit qu’elle peut engendrer des miracles, comme modeler l’univers et inverser le cours du temps.
Comme pour s’amender d’avoir révéler autant de secrets sur les Jedi, il ajouta rapidement :
- Son accès est gardé par de nombreux anciens rebelles dont certains qui avaient trahi leur cause et recherchaient pénitence. Et aussi par des Jedi. Tu n’entreras jamais. Tu n’es pas une Jedi !
Ce fut le mot de trop pour Lumina.
Elle frappa violemment la gorge du pilote du tranchant de sa main.
- Alors tu me pardonneras.
Elle n’eut pas plus de remords en lui volant son X-Wing pour se rendre sur la planète indiquée.
(Vol spatial + scène de combat à écrire)
Elle allait achever le dernier gardien qui lui barrait l’accès au Calice lorsqu’une explosion de lumière les sépara.
- Arrête cette folie !
Un jeune homme auréolé de bleu, translucide et vêtu simplement apparut comme par magie.
Lumina l’observa attentivement. Son cœur s’emballa lorsqu’elle le reconnut.
- Anakin ?
- C'est bien moi.
- Tu n'es pas ...
- Mort ? Disons que la Force n'est pas aussi radicale que l'esprit humain.
Tout ce temps passé à le rechercher, puis à le connaître avait fini par payer. Il se tenait à nouveau devant elle, pour la troisième fois. Lumina en était si émue qu'elle chancela.
- Quand nous nous sommes revus, tu t'es souvenu de moi, tu t'es souvenu de nous, n'est-ce pas ? C'est pour quoi tu m'as laissée la vie sauve.
Elle fit un pas vers le seul gardien du Calice encore vie.
- Epargne-le, ne franchis pas la frontière !
- Tais-toi ! cracha-t-elle entre ses dents, le regard mauvais.
- Regarde-toi, Lumina ! Tu es en train de suivre le même chemin que moi ! Tu es en train de sombrer du côté obscur de la Force ! Tu as un potentiel énorme et tu es en train de l’utiliser à mauvais escient.
- Je ne peux pas tomber du côté obscur, rétorqua-t-elle avec un rictus, je ne suis pas une Jedi. On me l’a assez répété.
- Nul besoin de l’être, dit Anakin. J’ai vu des êtres dont l’âme était devenue si noire qu’il n’avait plus rien d’humain. J’ai frayé assez longtemps avec le côté obscur pour savoir qu’il n’épargne personne si tant est qu’on le laisse entrer en soi. Mais la Force peut être bonne et puissante pour qui la mérite.
- Je dois le faire !
- Pourquoi ?
- Parce que je t’ai…
Elle tomba à genoux, terrassée par son aveu. Elle réalisa qu’elle pleurait.
- Tu m’as sauvée lorsque nous nous sommes rencontrés à Coruscant, dans ce bar où j’étais esclave et où tu étais venu noyer ton chagrin au moment le plus crucial de ton existence.
En t’écoutant parler de ton enfance sur Tatooine, de ta mère et de ta progression en tant que Jedi tu m’as redonné l’espoir d’une vie meilleure. Grâce à toi, je me suis enfuie. Je te dois tellement. J’ai tellement de respect et de reconnaissance pour toi.
Elle n’osait prononcer le mot qui faisait pourtant tout pour s’extraire de sa gorge. Pour ne pas dire de son cœur.
- J’ai tellement de compassion pour ce qui t’est arrivé. Contrairement à beaucoup, j’ai la chance de t’avoir connu en des jours meilleurs. Je sais de quoi tu es capable. Padmé avait de la chance de t’avoir.
Anakin eut un mouvement de tête qui trahit toute l’émotion qui était en train de le submerger à l’évocation de ces souvenirs. Il ressentit soudain beaucoup d’amour pour Lumina. Mais il préférait ne pas le lui dire. Elle se serait mépris sur le sens de sa déclaration.
- Je veux pouvoir t’aimer, Anakin comme tu le mérites. Nous le méritons tous les deux. Si je parviens à retourner dans le passé, je te convaincrais de t’enfuir avec moi. Et ainsi tu ne succomberas pas à la tentation de Palpatine, tu ne basculeras pas du côté obscur. Tu ne deviendras jamais Dark Vador. Tu resteras Anakin Skywalker pour toujours.
Lumina avait de sérieux arguments, mais l'émotion qui les accompagnait conférait à sa voix et à son regard une force de conviction bien plus implacable encore. Anakin ne put y rester insensible. Pour autant, il savait qu'il devait y rester sourd. L'amour l'avait aveuglé une fois, il n'était plus question qu'il le fasse à nouveau.
- Mais si tu me connais vraiment, si tu as compris qui j’étais, tu sais aussi que j’ai rétabli l’équilibre. Cela a pris du temps, mais je l’ai fait. J’ai réalisé la prophétie. J’ai prouvé que j’étais l’élu. Tu n’apporteras rien de plus, rien de mieux en essayant de changer le passé. Tout a trouvé sa raison d’être. Il y a eu des morts, des tas de morts dont je suis directement responsable, mais comment peux-tu prétendre savoir si les choses pourraient être différentes ?
Le Calice n’a jamais été utilisé, pas une seule fois. Il y a bien une bonne raison à cela.
Il se garda bien de lui révéler que l’ancien grand Maître Fae Coven, dont Yoda avait été l’apprenti, avait réussi l’exploit de retourner dans le passé.
- Personne, pas même le plus sage des Jedi, n’est en capacité de deviner les conséquences de son utilisation.
Il la dévisagea plus intensément encore.
- La meilleure intention du monde ne saurait être la garantie d’un monde meilleur. Je suis bien placé pour le savoir. J’ai payé le prix pour le savoir. Et la galaxie entière avec moi.
- Pourquoi je ne pourrais pas ? Parce que je ne suis pas une Jedi, c’est ça ? C’est ce que tu penses, toi aussi ? Tu me crois bonne à rien ? Tu me vois toujours comme une esclave !
Le silence d’Anakin fut comme un défi pour elle. Elle se jeta dans le vortex.
Lumina n’était pas une Jedi. Et quand bien même, il aurait fallu qu’elle soit la plus puissante d’entre eux pour ne serait-ce que résister à l’incroyable pression qui s’exerça sur son corps autant que sur son esprit.
Anakin concentra toute son énergie vitale pour l’arracher à son sort. Mais lui non plus n’était pas de taille. Elle disparut dans un cri assourdissant.
Lumina Phaeris.
Avec un tel nom, elle ne pouvait tomber du côté obscur de la Force.
C’est ce qu’avaient cru ses parents. C’est ce qu’elle avait cru elle-même.
Non, elle n’était pas une Jedi, mais elle avait eu une telle détermination, une telle soif de justice, tout comme lui dans un passé lointain.
Anakin soupira.
Dark Vador avait fait des émules. Et il savait d’ores et déjà que Lumina Phaeris ne serait pas la dernière.
Il comprit alors qu’elle n’était pas morte en vain. Elle venait de lui révéler quelque chose de fondamental.
Il s’approcha du Calice.
Parce que Dark Vador avait existé, la menace qu’il représentait existerait toujours. D’une manière ou d’une autre il continuerait à nuire. Il n'y avait qu'une seule façon d'empêcher d'autres victimes, de détruire cet héritage impie qu'il léguait malgré lui à toute la galaxie.
Il tendit la main vers le vortex.
- Elle a fait son choix, Anakin.
Avant même de se retourner, d’entendre la voix, Anakin sut qu’il était en présence de son ancien Maître.
Obi-Wan Kenobi s’approcha. Lui aussi était auréolé de ce bleu spectral cher aux Jedi défunts. Défunts, mais pas disparus, pas plus que démunis. Loin de là.
- Tout comme tu as fait le tien, il y a bien longtemps. Tu as eu des paroles très sages tout à l’heure envers Lumina. Si tu ne les appliques pas toi-même, je vais douter de cette sagesse.
- Je t’ai déjà tellement déçu dans le passé.
- Je laisse le passé au passé. Fais-en de même, Anakin.
- Je l’ai déjà fait quand j’étais Dark Vador et c’est ce qui m’a conduit à le rester. Si j’avais plus souvent regarder en arrière, si je m’étais souvenu plus tôt…
- Si tu fais cela, à compter même que tu le puisses...
Obi-Wan secoua légèrement la tête comme pour réorienter plus facilement ses pensées et du même coup son discours :
- Les épreuves existent pour nous rendre meilleurs, Anakin. Elle nous révèlent nos failles, nos peurs, mais elles nous révèlent aussi les moyens de les dépasser.
- Tu as raison, mon frère.
L'emploi de ce mot fit naître une vive émotion sur le visage d'Obi-Wan, au point qu'il laissa Anakin lui exposer son propre point de vue :
- Je suis le seul à pouvoir détruire définitivement la menace Dark Vador. Tu ne peux pas m'en empêcher et tu sais que j'ai raison. Je vais rentrer dans ce vortex. Et si la Force le veut, j'accomplirai la prophétie. Car c'est de cela qu'il s'agit toujours. Lis dans ton coeur, mon frère et tu sauras que j'ai raison.
Obi-Wan le dévisagea avec un sourire à la fois triste et radieux. Il voulut ajouter quelque chose, mais Anakin ne lui en laissa pas le temps. Lorsque le Maître vit son ancien élève disparaître dans le tourbillon, il poussa un cri. Le même cri qu'il avait poussé à la mort de son propre Maître, Qui-Gon Jin.
Il perdait Anakin, son élève, son frère, une seconde fois.
La douleur que ressentait Anakin était au-delà des mots. Il n'osait imaginer celle qu'avait put éprouver Lumina. Nul doute que s'il avait eu un corps digne de ce nom il n'aurait pu supporter ces sensations de déchirement et d'écrasement intimement mêlées. Il focalisa son esprit sur un but, un point précis afin de se soustraire au maximum à cette agonie qui n'en finissait pas. Ce faisant, il fit d'une pierre deux coups. Il vainquit sa souffrance et se choisit une destination. Car Anakin faisait un voyage, tordant les lois connues de l'univers, tordant ses propres doutes et convictions. Il allait où bien peu avaient été avant lui. Il allait à la croisée de sa destinée. Là où tout s'était décidé. Pour lui et pour la galaxie tout entière.
Lorsqu'il arriva, tout lui redevint violemment familier. Tant qu'il crut mourir une seconde fois.
Mace Windu tenait le Chancelier Palpatine en respect de la pointe de son sabrolaser.
- Vous êtes en état d'arrestation, Monseigneur, fit le Jedi faussement respectueux.
En voyant Anakin pénétrer dans la pièce, Palpatine sut qu'il pouvait encore gagner. il avait un atout maître qu'ignorait Windu et il s'en servit aussitôt :
- Anakin, je t'ai dit qu'on en viendrait là, j'avais raison.
L'intéressé contempla les deux personnages face à lui qui tentaient chacun à sa manière de le convaincre. Cette scène fatidique il l'avait relégué dans les limbes de son esprit durant tant d'années. Il évoqua le code des Jedi pour raisonner Mace Windu tandis que celui-ci s'apprêtait à porter le coup de grâce à Palpatine, le traître selon lui.
Mais pourquoi faisait-il cela, une fois de plus alors qu'il savait pertinemment qu'ainsi il scellait son destin, ne le changeait en rien ? Et c'est alors qu'il comprit qu'il n'était pas revenu en tant qu'Anakin, mais en tant qu'une partie seulement d'Anakin. Il s'était lové dans sa conscience. Oui c'est à cela qu'avait servi le Calice. Il était donc malgré tout possible de changer le cours de son destin. Le moment où jamais. Son unique chance.
Lorsque Palpatine darda ses doigts menaçants telles des serres et commença à jeter des éclairs sur Mace Windu, il sut que c'était le moment d'agir. Alors il banda toute sa volonté pour infléchir le cours des choses. Il communiqua avec Anakin Skywalker, il dialogua avec ce qui restait encore le meilleur de lui-même.
"Il ne sauvera pas Padmé. Il ne le veut pas. Tout ce qu'il veut c'est mettre ton pouvoir à son service, au service des Sith, au service du côté obscur. Il ne sauvera jamais Padmé. Et il te détruira. Et à ton tour tu te détruiras."
Mace retournait la Force de Palpatine contre lui-même, altérant ses traits, déformant son visage jusqu'à le rendre méconnaissable, inhumain, d'une hideur digne du côté obscur. Comme un châtiment à la mesure de son crime.
"Anakin, aide Windu. Délivre-toi de tes doutes, de ta colère, de ta peur et de ton désespoir. Deviens un Jedi complet. Ne pense qu'à l'équilibre, à la prophétie. La galaxie mérite ton abnégation".
"Mais j'ai vu Padmé mourir tant de fois. Cette image est insupportable !"
"Ce n'est pas le futur, c'est juste le côté Obscur qui te manipule. C'est Palpatine qui est à l'oeuvre dans ton esprit, dans tes rêves. Ignore le ! Ce n'est que duperie et mensonges !
Mais cela ne semblait pas suffire à le décider. Sa conscience chercha alors une ultime arme et c'est en repensant à ce qui l'avait amenée ici, en cette heure décisive, qu'elle ajouta en désespoir de cause :
"Souviens-toi de ta rencontre avec Lumina."
Anakin serra les dents et les poings. Il avait l'impression que son cerveau allait exploser.
- Assez ! Je sais qui je suis !
Anakin fit jaillir sa lame et d'un simple arc de cercle, il mit fin au dilemme qui le tiraillait, accomplissant du même coup sa destinée. Sous le choc, le visage de Mace Windu se tordit. Il ouvrit la bouche sans pouvoir sortir un son et se recula. Le corps de Palpatine devint flasque et sa tête roula sur le sol. Mais pour une partie d'Anakin c'était le casque noir et impénétrable de Dark Vador qui venait d'être séparé de son buste.
Mace Windu adressa un signe de tête reconnaissant à Anakin. Ce dernier sentit en lui un immense soulagement, au-delà ce qu'il était capable de comprendre. La Force était avec lui, il le savait, sinon il n'aurait jamais été capable de se délivrer de son cas de conscience. Il était bel et bien...
- L'Elu, fit Mace Windu, aussi surpris qu'admiratif.
Il posa une main sur l'épaule du jeune Jedi.
- C'est bien toi, l'Elu, Anakin. Je le sais à présent. Pardonne-moi d'avoir autant douter.
Fin Alternative
- Va chercher le reste du conseil, je reste ici au cas où l'un de ses sbires montrerait le bout de son nez.
- Oui, il y a toujours un Maître et un Apprenti, fit Anakin avec amertume.
Alors même qu'il se dirigeait vers l'entrée du bureau, une chaleur inexpliquée s'étendit dans sa poitrine. Son visage convulsé fut soudain baigné d'une lueur mauve. il écarquilla les yeux d'horreur.
- Oui, fit Mace Windu avec un calme terrifiant. Toujours.
Anakin tendit sa main vers le sabre de feu Kit Fisto, mais Mace n'était pas né de la dernière pluie. Son sabrolaser détruisit l'arme sur sa trajectoire avant de s'abattre sur la nuque du jeune Jedi.
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