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lundi, 20 octobre 2014

E.T. L'Extraterrestre [Cinéma/Critiques]

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De l'aveu même de Spielberg, E.T. est un film sur le divorce de ses parents. C'est dingue ce que les drames personnels peuvent inspirer comme belles histoires !

La trentaine bien entamée, on pense que revoir une énième fois E.T. nous fera doucement sourire, au mieux éveiller un brin de nostalgie. Evidemment on se trompe. Parce que revoir E.T. ce n'est pas seulement se reconnecter à son passé de cinéphile, c'est ni plus ni moins retrouver l'enfant qui survit toujours en nous et que l'on avait perdu de vue au fil du temps.

En assistant une nouvelle fois à la rencontre miraculeuse entre Elliott et le gentil bonhomme de la lune (dixit Gertie), on réalise à quel point les doux ronronnements d'E.T. nous sont familiers et combien ils nous ont manqué, de même que son faciès simiesque, sa voix enrouée, sa démarche pataude, sa silhouette difforme, ratatinée, presque pathétique. Mais il suffit que E.T. dresse son long cou et ouvre grand ses grands yeux pour qu'il nous rappelle son incroyable noblesse, avant même que son coeur-lumière n'éclaire le film d'un espoir sans commune mesure.

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Seul un enfant pourrait accueillir comme il se doit un être venu d'un autre monde. Dans E.T. les hommes, les adultes sont présentés comme l'espèce intrusive, menaçante (cf la scène surréaliste des cosmonautes dans la maison). L'humanité est préservée tant qu'Eliott et E.T. leur survivent. La relation fusionnelle qu'ils partagent trouve son point d'orgue lors d'une scène cruciale. Lorsque Eliott dit "Je t'aime" à E.T. il ne fait pas qu'exprimer un sentiment, il transmet l'amour directement en lui, sans doute lui fait-il découvrir un sentiment inconnu sur sa planète au point que cela le tire de son odieux sommeil comme par magie. Oui, beau à pleurer !

Sur un plan plus technique, Spielberg nous régale constamment d'ambiances soignées, de plans inspirés où la lumière est souvent reine. Mais sa mise en scène n'hésite pas à s'affranchir des codes qu'elle semble avoir adoptés comme lors de cette scène anthologique où Elliott embrasse sa blonde dulcinée et que comme sous l'effet de ce baiser innocent, les grenouilles destinées à une autopsie en règle se voient libérées de leur sombre destin. Victoire !

Victoire de l'imagination également lorsque les enfants à vélo échappent à la police avec ce plan mythique s'il en est de leur silhouette en ombre chinoise portée sur le disque immaculé de la lune. L'enfance c'est l'imagination et l'imagination c'est la liberté absolue, l'un des messages de Spielberg (Jurassic Park, Indiana Jones et le Temple Maudit, Tintin : Le Secret de la Licorne) à travers ce plaidoyer et ce n'est sans doute pas pour rien que le temps d'une scène on entend la mère d'Elliott lire un extrait de Peter Pan que le cinéaste adaptera lui-même dans Hook avec le trépidant Robin Williams (RIP).

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Peter Coyote (Sphere) montre tardivement son visage pour entretenir le suspense sur son identité. Au départ présenté comme un méchant, il s'avère au final être un allié pour les deux héros, avouant lui-même avoir rêvé depuis longtemps d'un tel évènement et se félicitant qu'Elliott ait été choisi pour le vivre de manière si intime. Ce personnage incarne donc parfaitement l'adulte que le spectateur est devenu. 

Nous reviennent alors inévitablement des souvenirs inestimables de cette période chérie où à l'âge béni d'Elliott, nous rêvions, nous aussi, d'une telle Rencontre du Troisième Type, nous y croyions dur comme fer au point d'en faire une activité à temps plein : la culture de la magie, le goût du merveilleux, luxe suprême aujourd'hui terrassé par les préoccupations d'un monde adulte dominé par la peur. A ce titre, le film fait office de véritable cure de jouvence et on comprend encore mieux pourquoi un réalisateur tel que J.J. Abrams lui a offert un vibrant hommage à travers son Super 8.

E.T. c'est l'aventure suprême, celle qu'on a tous rêvée de vivre un jour, qui continue de manquer à notre vie et la rendra inachevée quoique l'on fera pour la remplir. 

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Bon cette fois, je ne chialerai pas, je ne chialerai pas, je ne chialerai pas, je ne...Bouuuuh ! Merde, vite, un mouchoir, fais chier !!!

La Trahison

A l'instar de son ami George Lucas sur Starwars, Spielberg a cédé à la tentation "d'améliorer" E.T. afin de coller à sa vision première. Si l'intention est louable sur le papier (effets spéciaux dernier cri, scènes supprimées réintégrées), on voit vite les revers du procédé. Entre une VF incontestablement inférieure (les intonations, le rythme) malgré des voix proches des originales, des effets numériques trop présents et la fameuse disparition des armes durant le prologue au profit de lampes torches, on grimace, on rage et on a au final qu'une seule envie : revoir et conserver la version de 1982, avec tous ses défauts qui sont autant de chances de garder intacte la magie unique de ce chef-d'oeuvre.

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- Dis, Papa, pourquoi tu m'as fait ça ?

 BONUS


E.T. ne serait bien évidemment pas E.T. sans la bouleversante musique qui lui donne vie. A l'image d'Elliott et d'E.T., Steven Spielberg et John Williams forment un duo en parfaite symbiose. Résultat : deux artistes au sommet de leur art !

 

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