mercredi, 08 janvier 2014
La Conquête [Cinéma/Critiques]
La Conquête raconte le parcours de Nicolas Sarkozy vers son accession au pouvoir avec en filigrane les déchirements de son couple.
Sarko (impressionnant Benoit Podalydes) et sa fidèle garde rapprochée. On se prend vite d'affection pour tous les membres de cette dream team, quel que soit leur importance.
Bien que les ressemblances physiques soient parfois approximatives voire lointaines c'est véritablement les situations, les attitudes et les dialogues crédibles des acteurs qui nous font croire totalement aux personnages. Les joutes verbales entre Sarkozy et Chirac ou Villepin sont à ce titre jubilatoires. L'illusion est d'une redoutable efficacité au point qu'on finit par percevoir les choses de manière inversée : on se convainc que l'on voit les vrais personnages et que la réalité n'a été qu'une version déformée de ce à quoi on assiste.
Il faut dire que les faits réels et la fiction fusionnent parfaitement.
La plongée dans les coulisses du pouvoir avec ces enjeux souvent personnels est fascinante. On est parfois les témoins d'une véritable guerre des tranchées où tous les coups sont permis.
Les face à face Sarko/Chirac comptent parmi les meilleures séquences. Les rapports mentor/élève, père/fils et ennemis jurés sont parfaitement palpables.
Sarko avec sa haute opinion de lui et son ambition clairement affichée était un politicien plus que tout autre fait pour être mis en scène, on s'en rend compte encore plus à travers ces images. Il en devient autant sympathique que pathétique, le film jouant habilement sur les nuances du personnage. De là à faire changer d'avis ses fans et ses détracteurs, pas sûr, le film ne cherchant pas à convaincre dans un sens ou un autre et c'est là l'une de ses nombreuses qualités. On nous présente l'homme et le politicien (difficilement dissociables d'ailleurs) avec toute sa démesure, son intelligence et son narcissisme.
Ségolène Royal, la grande absente du film. On regrette que son débat avec Sarko ne soit qu'évoqué. On se plait à imaginer quelle actrice aurait pu l'incarner.
En parallèle de son ascension à la présidence, on observe la débâcle de son couple, le grand paradoxe dans cette réussite implacable. Le titre du film prend alors une toute autre signification lorsqu'il s'agit pour Sarkozy de renouer avec sa femme, même si c'est surtout pour les apparences et le bien de son image publique.
Florence Pernel incarne magnifiquement Cécilia Sarkozy, dévouée corps et âme à la cause de son époux. Au risque de se perdre elle-même ?
Du temps de Sarko, le monde politique n'a jamais été aussi proche d'un théâtre, d'un cinéma, il n'est finalement que justice que les coulisses de son pouvoir fassent l'objet d'un film. La boucle est bouclée.
Un exercice de style aussi audacieux que maîtrisé qui a le mérite d'être unique. En effet c'est la première fois qu'un film sur un président en exercice a pu voir le jour.
La rivalité entre Sarkozy et de Villepin génère de purs moments de comédie
Une oeuvre revigorante qui sort donc vraiment du lot et qui par ces différents niveaux de lecture et angles de vue demeure une expérience incontournable quel que soit son opinion politique.
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