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jeudi, 28 septembre 2017

CA [Cinéma/Critiques]

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Cette année, Stephen King, le maître de l'horreur revient en force au cinéma avec pas moins de deux adaptations ambitieuses.

Si celle de La Tour Sombre a littéralement sombré, celle de ÇA, au contraire, s'est hissé en peu de temps vers les sommets du box-office.

Pour commencer, je suis obligé de parler du bouquin, enfin de la partie que j'ai lu étant ado et qui m'a laissé des souvenirs marquants globalement positifs.

Déjà parce que l'ambiance était vraiment réussie. Je me rappelle encore quand je partais rejoindre l'arrêt du car pour le collège, j'avais encore en mémoire la dernière scène lue et je vivais presque dans la crainte de retrouver le clown, pas nécessairement dans la réalité, pas à ce point, mais mes souvenirs conjugués à l'ambiance matinale, limite nocturne, me procurait une sensation étrange, aussi grisante qu'inquiétante, comme si quelque chose de l'histoire avait déteint sur moi. Une sensation de peur, tout simplement, pas vraiment définissable et c'est ce qui la rendait encore plus importante.

En allant voir cette nouvelle adaptation, je me disais que ce serait bien de retrouver, ne serait-ce qu'un peu, cette sensation unique. Ça n'a pas été le cas et pourtant je ne regrette pas pour autant mon déplacement.

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Dommage qu'on ne sente pas les gosses réellement en danger en présence du clown qui apparait bien plus menaçant à bonne distance qu'à proximité.

Si le clown est réussi d'un point de vue visuel - quoique les dents de lapin au final me gênent un peu - côté frissons, j'ai pas ressenti grand-chose sinon rien, même les jumpscares n'ont pas trop fonctionné (comme dans le train fantôme, faudrait d'ailleurs penser à le moderniser, celui-là, franchement !). Et s'il y a une chose qui était réussie dans la première version c'était l'interprétation de Tim Curry plus cohérente puisque son clown apparaissait d'abord engageant, amical avant de montrer les dents.

Dans cette mouture 2017, Bill Skarsgard est inquiétant à souhait, son jeu sublimé par un maquillage inventif, mais il l'est d'emblée et on se demande bien comment il peut parvenir à tromper sur ses intentions et approcher les enfants.

Autre erreur selon moi, la matérialisation du fameux "Ils flottent tous en bas" cher au clown dont le caractère mystérieux, évasif faisait travailler notre imagination, souvent bien plus efficace qu'une image bien définie. En choisissant de nous montrer la manière dont les victimes de Ça flottent réellement, non seulement la phrase perd ce qui fait sa force, mais de plus elle démystifie complètement la cruauté de l'entité en incorporant une sorte de poésie qui ne lui sied pas du tout.

Heureusement la maturité manifeste de l'ensemble et la violence nécessaire à l'œuvre pour lui donner corps et qui manquait cruellement dans la version précédente, vient rétablir l'équilibre et ce dès le prologue avec le petit Georgie et son emblématique bateau en papier sombrant dans les égouts.

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Cette bande de gosses aussi désoeuvrés que dynamiques nous fait forcément penser à celle d'E.T., des Goonies ou encore de Super 8.

Et puis évidemment, il y a la bande des ratés, si brillamment incarnée par de jeunes comédiens pour la plupart inconnus au point qu'elle fait l'unanimité chez les spectateurs.

Les gamins sont vite attachants, et on s'émeut rapidement de leur sort encore plus quand leurs angoisses sont directement reliées à leur quotidien. Et l'intérêt principal pour moi se situe clairement là. Car finalement, à côté des épreuves fournies par des parents pour le moins envahissants de bien des façons, le clown hilare fait pâle figure.

Les monstres, les vrais, sont bien ces terrifiants tuteurs (auto-proclamé dans le cas de Mike Hanlon) qui au lieu d'aider à faire grandir des gosses pleins d'énergie et de rêves, les rabaisse et les humilie (Stan), les surprotège quitte à mentir éhontément (Eddie), ou bien en font des instruments sexualisés (Bev) en l'absence d'une femme au foyer.

Obligés de grandir très vite (Richie avec sa grande gueule comme bouclier contre ses peurs, Bev affichant sans vergogne un sex-appeal pas du tout adapté à son âge, mais dont elle sait user comme une arme) trop vite et donc mal (Henry bowers, qui ne fait que reproduire la violence qu'il subit d'un père policier).

Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, ce qui vous rassemble aussi, et si chacun de ces ratés va devoir se sortir seul comme il le peut de son calvaire familial, face à ÇA qui va incarner de manière à la fois métaphorique et concrète leurs hantises, ils vont pouvoir faire front commun et se dépasser complètement.

Une ode à l'amitié certes, mais aussi et surtout une piqure de rappel pour rappeler que nous sommes tous le fruit de notre enfance, enfance que nous payons parfois chèrement en grandissant tant bien que mal et que devenus parents, nos enfants subiront d'une manière ou d'une autre ce que nous avons nous-même subi. Pas de fumée sans feu.

Ça est donc plus un drame auquel on aurait ajouté un zest d'épouvante et non l'inverse et c'est en le considérant ainsi qu'à mes yeux il est le plus appréciable.

Dans la suite, nous verrons comment nos cher losers se sont affranchis de leur douloureux passé commun et personnel. Et on sait déjà que ce sera pas joli à voir pour certains.

 

 

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Commentaires

Salut Greg, je suis très content de voir que nos avis sur cette nouvelle adaptation de CA sont très proches. J'ai à la fois aimé le film et pas aimé ce film. C'est un sentiment très mitigé. En fait j'ai pris plaisir à me replonger dans cet univers mais globalement j'ai été déçu à quasi tous les points de vue. Je commence par le positif : le visuel du clown qui est excellent et la scène qui pour moi est la plus flippante du film, celle du garage avec les diapos. Si CA avait été aussi présent et aussi flippant tout du long, j'aurai adoré. Mais malheureusement, CA est beaucoup trop absent. Quant à l'amitié qui lie nos jeunes héros, elle est carrément absente du film à mon avis. Les personnages sont plats (à part peut-être Beth qui est très bien interprétée) et on a du mal à se souvenir qui est qui. Alors qu'à contrario l'ancienne version, les gamins étaient tous très marqués et on se souvenait d'eux sans aucun problème. Et l'amitié qui les liait était touchante. Et puis comment gommé la sublime interprétation de Tim Curry exceptionnel dans ce rôle. Bref, j'ai globalement passé un bon moment en regardant cette nouvelle version (j'irai sans doute voir la suite au ciné) mais l'ancienne version reste à mes yeux de bien loin la meilleure.

Écrit par : Hervé | jeudi, 28 septembre 2017

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