lundi, 20 juin 2016
Le Monde Innocent [Poésies]
Le Monde Innocent
Sur une île lointaine
Nous croyant à l’abri
De la peur, de la haine,
Nous jouissions sans répit
De notre imagination toute entière
Ignorant toute frontière
Puis le bateau est arrivé
De cette liberté nous a privé
Dans cet autre monde
Nous voilà enfermés, séparés
Privés de notre magie
Nous avons grandi
Bien malgré nous
Dans un monde de fous
Des codes, des règles, des lois
Sur nos cœurs comme autant de poids
Faites par des adultes pour des adultes
Mais surtout pas pour toi et moi
Dans les rues j’ai erré
Pendant des années
Pour te retrouver
J’ai refusé la tentation
J’ai refusé la corruption
J’ai vu des choses
Qui ont éborgné mon cœur
Et écorché mon âme
La vie n’était plus rose
Elle était juste infâme
Je n’aurais jamais cru apprendre
Aussi bien la douleur
Je t’imaginais
Voir les mêmes horreurs
Ta robe de pureté
Eclaboussée par elles
Alors je pleurais de plus belle
Et je comptais les heures
Dans cette ville immense
que je ne quittais pas
car je savais tout comme toi
que c'était notre seule chance
de pouvoir nous retrouver
Et je comptais les heures
Dans cette immonde ville
En retirant chaque esquille
en retirant chaque écharde
Du cœur de mon cœur
condamné à les sentir repousser
à l'intérieur
car jamais assez sur mes gardes
Une fois
Alors que j’étais poursuivi
Par des hommes alcoolisés
J’ai cru t’avoir retrouvé
Car j’ai rapetissé
Au point de pouvoir m’échapper
En toute sérénité
Ca n’a pas duré
Ca n’est plus jamais arrivé
Mais sans le savoir tu m’as sauvé
Et peut-être moi-même t’ai-je offert
Une douce accalmie entre deux enfers
Dans les rues j’ai erré
Pendant des années
Pour te retrouver
J’ai refusé la tentation
J’ai refusé la corruption
Jusqu’à me faire arrêté
Par excès d’honnêteté
Et de simplicité
Pour n’avoir pas su m’adapter
A ce monde dénaturé
Je me retrouve au tribunal
Priant pour que se termine
Ce cauchemar insondable
Et cette femme qui me pointe du doigt
Et cette femme qui m’incrimine
Et moi qui ne sais pas
Pourquoi je la trouve si belle
Elle-même semble troublée
Au point de s’arrêter
Gêné par ce silence
Le juge suspend l’audience
Je regarde hébété
Les menottes glisser de mes poignets
Je ne peux l’expliquer
Cette soudaine liberté
Mais je ne peux la nier
Alors j’en profite pour m’échapper
Dans ce bureau
A l’écart de tous
Je la rejoins
Celle qui m’accusait de tous les maux
Dans un passé pas si lointain
Nous voilà à nouveau face à face
Mais méprisant ce miracle
Ils entrent dans la pièce
Pour m’arrêter
Et cette menace
Et cette urgence
Nous redonne enfin accès à la vérité
Par le biais d’un regard privilégié
Le bateau coulait déjà
Quand je t’ai vu pour la première fois
Je suis tombé à l’eau
Sur le point de me noyer
Tu m’as rattrapé
et c’est quand nos mains se sont serrées
Que le miracle est arrivé
Nous avons retrouvé notre enfance
Et avec nous tout l’équipage
Transformant ce tragique naufrage
En véritable cure de jouvence
Et sur cette île nous avons échoué
Et sur cette île nous avons joué
Une sorte de rêve éveillé
Qu’un autre bateau a fini par briser
C’est alors qu’ils font irruption
Dans le lieu de nos retrouvailles
Mus par mon arrestation
Mais dès qu'ils franchissent le seuil
Ils redeviennent des enfants
Comme nous, aussi innocents
Nos mains se sont rejointes
nous ne craignons plus rien
Car tu es une petite fille
Et moi un petit garçon
Tout peut recommencer
Nous avons de nouveau le pouvoir
Et plus que jamais
Dans cette immense cité surpeuplée
Il peut s’exprimer
Des prisons, des bases militaires
Jaillissent des enfants par centaines
Les bras levés, émerveillés
Enivrés par leur sentiment de liberté
Les banques et les bourses
N’ont plus de raison d’être
De même que les écoles
n'ont plus rien à nous apprendre
Nous dansons autour d'un feu de joie
alimenté par l'argent et les armes
Ces faux dieux, ces mauvais rois
qui ont corrompu nos âmes
A la vitesse où se répand
Ce remède inespéré
Bientôt même les conflits
Les plus lointains
Les plus anciens
Ne seront plus
Qu’un mauvais souvenir de plus
La peur et la haine
Meurent sous un rayon de soleil
Dans un éclat de joie
Sans nul autre pareil
Entre les gratte-ciels
Dans chaque ruelle
Nous nous élançons
Nos rires nous accompagnant
Tout du long
Et les mains serrées
Nous sourions comme jamais
Car tout autour de nous
Le monde redevient innocent
Aussi innocent que nous
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