vendredi, 16 août 2013
Dans la Tête de Marv [Fanfics/Cinéma]
Moi je fais dans le sonore et le dégueulasse, c'est mon style.
Avec moi, les bastons c'est cinq secondes montre en main. Et je vais pas changer demain.
Du début à la fin, c'est moi qui tiens le chrono et l'autre il se prend chaque seconde dans la gueule.
Je cogne si fort qu'il a l'impression que le temps s'est mis en grève. Il a tellement mal qu'il fantasme sur la mort comme sur une pin-up intouchable qui lui ferait de l'oeil.
Ses os craquent comme des planches pourries sous le poids d'un poivrot un soir de beuverie.
Son nez pisse tellement le sang que je me prends pour Moïse ouvrant la Mer Rouge.
Mes poings jouent avec sa peau comme un marteau-piqueur avec le bitume.
Il a les yeux vitreux d'un poisson mort, l'expression d'un poulpe aux abois. Sûr qu'il va pas tarder à clamser si je continue à ce rythme.
Il hurle comme si un pit-bull s'en prenait à ses bijoux de famille. Et moi en l'écoutant je me gondole comme s'il venait de me sortir la vanne du siècle.
D'un seul coup mon estomac se prend pour un moteur de Mercedes. Ou tout du moins, ce qu'on essaie de nous faire passer de nos jours pour une Mercedes.
Je me rappelle que j'ai pas bouffé depuis deux jours.
Le type est en train de caner et moi je pense qu'à becter. Drôle de vie.
Certains disent que j'ai pas de coeur. Ca m'empêche pas de le sentir s'agiter dans ma poitrine comme le piston d'une grosse cylindrée alors que l'autre agonise.
C'est pas du sadisme.
C'est pas de la justice. J'y crois pas.
C'est juste ma nature qui s'exprime et qui dicte sa loi. La seule que je reconnaisse en fait. La seule à laquelle je me soumets volontiers.
Et puis sans prévenir, le type se met à table. Il déballe tout, dans le désordre : son numéro de compte en banque, le vol d'un porte-feuilles à sept ans, une cuite qui a coûté sa virginité à une gosse, deux-trois adultères et enfin l'info que j'attendais.
Son haleine me donne envie de gerber, comme s'il avait bouffé des paquets de merde, mais je l'écoute sans broncher comme si ma vie en dépendait. Et c'est pas loin d'être vrai.
Plus il cause, plus l'odeur de bile me remonte le long du gosier.
Et puis je comprends que c'est pas sa bouche qui fouette comme ça. Il a tellement flippé qu'il s'est chié dessus, ce con.
Ca m'attendrit pas pour autant.
Lorsqu'il a fini sa confession, je lui avoine le museau avec un dernier bourre-pif histoire de soigner ma sortie et surtout la sienne.
Je m'allume une clope et je m'assois sur son cadavre. J'essaie de me calmer. J'ai les tempes qui sont sur le point d'exploser tellement je suis saturé d'adrénaline.
Ca doit être l'odeur du sang. On me compare souvent à un gladiateur.
Tout ce que je sais, c'est que la nuit, dans cette ville, si t'es pas un prédateur, tu fais pas de vieux os.
Je me relève. Mon cerveau me fait signe qu'il est temps de tracer. A moins que ce soit les sirènes de police qui se rapprochent.
Je sais ce que j'ai à faire. Y a plus qu'à, comme dirait l'autre.
Après avoir fait l'inventaire du matos, je pars faire sa fête à celui qui m'a donné aux flics sans la queue d'une raison.
A Sin City, si tu prends la bonne ruelle, tu trouveras ce que tu cherches.
Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air
08:29 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sin city, sin city fanfic, marv, marv fanfic