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dimanche, 27 juillet 2014

Chers Aventuriers de Vincent Noyoux [Méditations/Livres]

Avec un humour omniprésent et ravageur, mais autant d'intelligence, Vincent Noyoux (ex guide touristique) nous livre le résultat de ses réflexions et de ses rencontres avec quelques aventuriers modernes, ces assoiffés des grands espaces, de la survie et des épreuves imposées par la Nature. Divertissant, ludique et pourtant d'une richesse thématique et d'une profondeur remarquables, Chers Aventuriers s'impose comme un incontournable pour tous ceux qui veulent se remplir la tête sans se la prendre, une vraie perle écrite avec une belle plume et qui se boit comme du petit lait ! (Ne cherchez pas la cohérence, c'est une image !!!)

Voici une petite sélection perso, un best of, qui ne doit en aucun cas vous empêcher de lire intégralement le livre, bien entendu, car y a vraiment rien à jeter (Si vous avez pas de sous ou s'il n'est pas dispo, pensez aux bibliothèques, elles sont faites pour ça !!!) :

A la manière d'un ermite, il tourne le dos au monde et à propos des hommes, s'exclame avec Rousseau : " j'aime mieux les fuir que les haïr".

Loin des discours lénifiants sur la fraternité des peuples et l'amour de son prochain, il affirme carrément que l'enfer c'est les autres, et que dans une société placée sous surveillance, disparaître des écrans de contrôle est un acte de révolte.

La limitation est source de joie.

Un repas de poisson grillé et de myrtilles cueillies dans la forêt est plus anti-étatique qu'une manifestation hérissée de drapeaux noirs.

Un jour les mûres feront tomber les murs.

Marcel Proust écrivait : "Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux."

Pour l'amoureux des insectes, une flaque d'eau deviendra le Tanganyka, un tas de sable prendra les dimensions du Taklamakan, une broussaille se changera en Mato Grosso.

Un jour on est las de parler de décroissance et d'amour de la nature. L'envie nous prend d'aligner nos actes et nos idées.

Dès lors, l'inconfort d'un sac de couchage a plus de douceur que la caresse d'un drap de soie. Le vrai luxe est le choix que l'on fait pour soi.

Je me permets d'ajouter : le vrai luxe est celui dont on se sait se passer.

Libéré des hommes (à défaut de ses démons intérieurs) (Sylvain)Tesson découvre les vertus bienfaitrices du silence et le pouvoir cicatrisant du spectacle de la nature.

Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il ne manque que quelqu'un à qui l'expliquer.

Je plains les gens qui ne savent pas pour quoi ils sont prêts à mourir.

L'aventure est bien plus intéressante que le voyage, car elle peut se passer de lui.

Ne rien posséder est un choix, un plaisir, une liberté. Au fond, c'est là qu'est le bonheur : dans l'adéquation entre ce que l'on est et ce que l'on fait. Aux pauvres, on dit : "Battez-vous pour être riches". Monstrueux mensonge ! Ne faites que ce qui vous correspond, tel est le vrai message à délivrer.

Car que nous dit (Patrice) Franceschi au fond ? Qu'un destin est préférable à une carrière et qu'on est toujours libre de choisir celui-là.

L'aventurier est celui qui prend son destin en main.

Si nulle occasion d'épreuve ne nous est donnée pour nous mesurer avec nous-même et devenir meilleur, il faut créer ces occasions;faute de quoi l'on entre dans le grand sommeil des occasions perdues.

Dans la vie nous sommes poussés par les évènements, comme en ballon nous sommes poussés par le vent. Vient la crise : vent favorable, tempête. Rien ne sert de se battre contre les vents, il faut juste changer d'altitude, c'est-à-dire se remettre en question. Comment ? En lâchant du lest, c'est-à-dire en renonçant à ses certitudes, à ses habitudes, à ses préjugés. Libéré de nos vieux automatismes, nous sommes plus légers, nous devenons plus efficaces et plus performants. Seulement, nous avons la hantise de l'inconnu et nous détestons perdre le contrôle. Nous considérons les accidents de la vie (deuil, divorce, maladie, chômage) comme des épreuves inadmissibles. Nous doutons de nos intuitions. Nous sommes de piètres aérostiers dans le ciel de notre vie - là c'est de moi;c'est fou ce qu'on prend goût à la métaphore.

(Bertrand) Piccard est un Icare doublé d'un Sisyphe aux prises avec les Cassandre. Ca fait beaucoup de mythologie pour un seul homme.

"A quoi sert la bosse de ris ?" demandais-je un jour à un homme occupé à ranger son bateau. "Bah, à étarquer la bordure", me répondit-il sans lever la tête. Depuis, je n'ai plus jamais adressé la parole à un marin.

"La course en solitaire existe pour qu'un être humain prenne la responsabilité de rencontrer une nature qu'il devra comprendre et apprivoiser. Elle a sa place au premier rang des aventures maritimes et sportives, écrit Isabelle (Autissier) dans Une Solitaire autour du monde. En mer, le navigateur n'est pas qu'un tourneur de manivelle, c'est un être vivant qui ressoude ses liens avec le vent, la pluie, la mer, les nuages. C'est un animal qui, relâché en pleine nature retrouve les joies primitives : admirer le reflet d'un nuage ou la couleur de l'eau, s'émouvoir du vol d'un albatros, écouter le vent chanter. sentir que l'on fait "partie de cette harmonie".

La Solitude est féconde quand elle est choisie.

Il (Jean-Louis Etienne) rejoint la cohorte des aventuriers  exilés et asociaux, drogués aux lointains, mariés au célibat. "Pendant cinquante ans, j'ai été l'homme de ma vie".

"La persévérance sert à ne pas avoir de regrets quand ça rate.

Antoine de Maximy

 

 

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