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samedi, 04 avril 2009

Lado L'Odyssée d'une âme

dépression,journal intime,biographie,confidences,récit de vie,histoire,légende personnelle

Projet de publication des journaux de ma soeur Lado
 
 

Lado

L'Odyssée d'une âme

 

 « Faire de sa vie une œuvre,

forger une personnalité digne d'assumer pleinement la totalité de l'existence. »

 

Alexandre Jollien - Le métier d'homme -

 

 

Introduction

 

Ma sœur, Lado, est décédée le 21 décembre 2008.

Suite à une dépression, en l'espace de quelques mois, elle s'est complètement isolée, repliée.

La maladie (car la dépression en est une et peut se soigner) l'a terrassée brusquement. Personne ne l'a vue venir. A commencer par elle.
Plus d'envie, de passion, de motivation, d'espoir.

La peur et la souffrance pour seules compagnes au quotidien.

Des problèmes de santé récurrents, des déboires sentimentaux. Certes, mais cela n'explique pas tout et certainement pas pourquoi le soir du 21 décembre, elle a décidé de mettre fin à ses jours en absorbant une dose massive de médicaments.

Un traumatisme d'enfance (violée par son beau-père/mon père) est revenu la hanter comme attiré par sa fragilité. Et il a représenté le coup de grâce. Car on guérit très mal de l'enfance. On continue de porter en soi nombre de cicatrices, de blessures qui parfois n'attendent qu'une occasion pour se rouvrir et nous engloutir.

Il y a sans doute d'autres raisons qui l'ont amenée à en venir à une telle extrémité.

Le suicide n'est pas un acte de courage ou de lâcheté. C'est simplement la preuve d'un profond désespoir. Une personne qui s'en va ainsi ne le fait que pour trouver une issue qu'il lui semble impossible à construire autrement. Une personne qui part de cette manière veut s'en sortir et c'est pour cela qu'elle nous quitte. Car même auprès de nous, ses proches, elle ne se sent plus tout à fait en vie. Et notre vie même la renvoie à son propre anéantissement.

Des réponses il y en a donc certainement dans les pages que vous allez lire. Car une dépression se construit bien souvent sur du long terme.

La décision de publier les écrits personnels de ma sœur a été rapidement prise. Cela a été une évidence. Parce que ma sœur a toujours voulu partager son expérience. Parce qu'elle aimait les livres et qu'ils le lui rendaient bien, l'accompagnant constamment, comme des amis, des conseillers, des guides, des confidents. Vous verrez par vous-mêmes que plus d'une fois elle semble s'adresser au lecteur. Je n'y vois aucune coïncidence.

Lui donner la possibilité de raconter une partie cruciale de son parcours était le minimum à faire.

C'était ma sœur et bien plus que cela. C'était ma meilleure amie.

Nous étions très proches. Pas assez, me direz-vous peut-être. Je vous répondrais : on est toujours trop seul.

Et puis si la vie a un sens, la mort en a certainement un aussi, même s'il est plus dur de l'accepter. Ce livre est peut-être aussi pour moi le moyen de m'apaiser davantage face à cette tragédie, je ne vous le cache pas.

J'ai apporté le minimum de correction à ses écrits. Parce que ce n'est pas un roman, parce que ce n'est pas une fiction. Je voulais garder intact certaines tournures car elles sont ni plus, ni moins le reflet de la personnalité de ma sœur et de son ressenti. La vraie faute aurait été, je pense, d'essayer d'atteindre une forme de perfection littéraire.

Ce livre est un journal et en tant que tel, je voulais interférer le moins possible. Ma volonté était de simplement livrer une somme d'évènements décisifs vécus par ma soeur et sa manière de les percevoir, de les accepter, de les subir, de les combattre ou de les employer à son avantage. Je voulais qu'elle ait encore des choses à dire, à un maximum de personnes. Je voulais aussi que les gens la connaissent pour savoir qu'elle avait existé et que sa présence avait été un bienfait pour beaucoup de gens.

Il est indéniable que sa manière unique d'écrire nous étonne, nous amuse, et nous fait nous interroger aussi sur notre propre existence, nos choix et nos combats.

J'ai été le premier surpris et heureux de découvrir à quel point elle savait manier les mots, elle qui désespérait de n'avoir aucun talent artistique. Nous aurions sans doute pu écrire de grandes choses ensemble.

Je pense finalement que ses écrits ne sont un journal qu'en surface.

Ou alors notre journal à tous.

En rencontrant Lado, peut-être irez-vous à votre propre rencontre et peut-être que son journal, son livre, deviendra pour vous une sorte d'ami, de confident, de guide. Ce serait la plus belle chose qui puisse arriver. Et c'est tout le bonheur que ma sœur et moi nous vous souhaitons.

Un seul être.jpg

 

 

 Cahier N°1

 

 

Profession : Arstiste de Rue

 

Une personne rentre dans un guichet ANPE et dit :

- Bonjour. Je cherche un emploi.

- Oui. Vous avez quelles qualifications ?

(Le fonctionnaire a une attitude blasée, mécanique. L'autre est naïf)

- J'sors de Sciences Po.

- Ah oui, donc aucune.

(Il consulte son ordinateur)

- Ah, vous avez de la chance ! Y a justement un poste qui vient de se libérer Place des Halles. C'était un intérimaire, il est en accident de travail : il s'est assommé avec une quille.

- Ah, bon ? C'est quoi comme travail ?

- Artiste de rue, un métier en plein essor ! Vous acceptez ?

- Ca a l'air dangereux, dites-donc.

- Non, mais l'Etat a tout prévu. Y a même un équipement.

- Euh...

Equipement hivernel, indispensable contre les grands froids.

(Il pose sur le comptoir une bouteille de rouge dans un sac en papier. Le naïf découvre la bouteille et lance un regard étonné vers le fonctionnaire)

- Allez pas en abuser, vous feriez fuir la clientèle.

- Mais j'bois pas d'alcool.

- C'est un symbole national. Vous aurez parfois affaire à des touristes, il ne faut pas les décevoir.

(Le fonctionnaire montre des chapeaux)

- Bon, vous prenez lequel ?

(Il montre des chapeaux, des bonnets. Le naïf les essaye)

- Non, non ! C'est la caisse...

(Il montre le geste de faire l'aumône)

- (Les horaires)

 

Nous sommes partis de Marseille le matin. Je ne dirais pas aux aurores, ce serait mentir. Notre génération, je dois l'admettre, a beaucoup moins de dispositions que nos (ainés ou parents) à se lever en même temps que notre ami le soleil. Bref, arrivés à Nîmes, nous nous acquittâmes d'une prouesse faites à notre aïeule adorée sur des recherches devant alimenter notre arbre généalogique. Ceci fait, cap sur Uzès...Comment vous dire...Un dépliant touristique décrivait cette ville avec des termes avoisinant les suivants : "petite ville au charme pittoresque composée d'entrelacs de ruelles toutes plus belles les unes que les autres..." Et ce dépliant aurait raison/ne mentirait pas !

Mais c'est insuffisant !! Vous me direz, les touristiques ne sont pas là pour écrire un roman, et quand bien même, le client ne le livrait pas. Alors pour faire honneur à toutes nos charmantes petites villes ou grandes métropoles, on a inventé quelque chose de très efficace : l'écrivain ! 

En effet, on ne compte plus les écrivains qui affectionnent tout particulièrement une ville, une rue, un pays ! Et qui le déclarent courageusement au monde entier dans un innovant roman. Vous ne me croyez pas ? Alors je m'en vais vous donner quelques exemples [X]

Voilà, forte de ces exemples, je m'en vais en faire autant avec la ville de mon choix : Uzès. Je vous invite d'ailleurs à m'imiter, c'est vrai après tout, ne pourrait-on pas, chacun d'entre nous, y aller de notre petite histoire romanesque qui aurait pour cadre notre ville préférée ? Je me lance. j'ai le déor, mais il me faut un héros. Et oui, je sais pertinemment que je ne retiendrai pas votre attention par la seule existence d'Uzès, aussi charmante soit-elle ! Alors, voyons, ce héros sera...un homme. Pourquoi un homme me direz-vous ? Au-delà de la décision arbitraire, cela vous semble d'un commun et vous, mesdames, en avez-vous assez que sans cesse la plupart des héros soit masculin ? Et bien, soit ! Ce sera une femme ! Elle s'appellera Annabella. Oh oui, c'est joli comme prénom, c'est un prénom qui se prête à toutes tonalités pour peu qu'on le prononce [fidèle à son humeur] avec le coeur. Chers amis lecteurs (et écrivains du même coup/par la même occasion !) prenez soin de bien réfléchir au prénom de votre héros car après tout, il nous accompagne pour un bon moment. Voici quelques conseils, qui du reste, n'en sont pas puisque puisqu'en fait ce n'est juste que ma méthode : si notre héros est plutôt du genre aventurier où s'entremêlent intrigues et action, choisissez lui plutôt un prénom court. En effet, voyez ce que peut donner un prénom à rallonge : (scène empruntée à un roman d'aventure et le nom de : Michel Edouard se substituera à celui d'origine) vous constaterez comme moi que quelque chose ne va pas. Autre remarque, outre le fait évident d'adapter le prénom aux origines, à l'époque voire au milieu social du héros, il faut aussi prendre en compte l'histoire que l'on va raconter, si elle sera extrêmement romanesque ou au contraire...

 

Un Gentil Garçon (suite de la page 22)

 

(Lui), il a l'air d'un très gentil garçon (et pourtant lui) il parait presque fragile (et pourtant lui) il lui arrive de rougir, et pourtant. Et pourtant il fait pas ça méchamment. Il ne se rend même pas compte qu'il aime personne, on finira par le lui rendre. En attendant, on continue de lui donner le bon Dieu sans confession. Alors il se construit sa vie là-dessus/sur ça. On lui prête de l'argent parce qu'il n'a pas l'air méchant. On l'épouse, il l'inspire tellement confiance. On lui trouve même l'air un peu bête, il ne peut pas faire de mal, à personne. D'ailleurs c'est presque vrai, il n'a jamais fait appel à la violence, ni à l'intimidation pour arriver à ses fins, mais il y est arrivé et beaucoup ont payé. Il ne sait pas envisager les gens autrement que pour servir ses propres intérêts. Pour compléter sa panoplie d'intrigant, la nature lui a fait don d'un physique plus qu'agréable ce qui ôte inexorablement toute capacité de défense à la gente féminine. Reconnaîtra-t-il un jour d'avoir mal agi. Le destin l'aidera-t-il à une remise en question nécessaire pour son bien et celui des autres.

Le 13 mai 2003 Tours

 

Les propos qu'elle tenait avec véhémence traduisaient ses doutes, somme toute légitimes, qui la traversaient parfois.

On a besoin d'un ennemi pour se mesurer, s'affirmer, bref, pour exister, car quand ennemi il y a, ami il y a aussi, nous sommes dans un camp et donc plus seul. On s'invente des ennemis pour avoir la joie d'appartenir à un groupe. A tous les stades, l'opposition rallie.

 

PLAISANTERIE n°1 : je ne peux rire à cette plaisanterie


PLAISANTERIE n°2 : je ne peux pas non plus rire à celle-ci


PLAISANTERIE n°3 : idem


PLAISANTERIE n°4 : je n'ai même pas compris !


PLAISANTERIE n°5 : à celle-ci je ris à gorge déployée, en même temps, c'est moi qui l'ai dit (ça compte pas) en revanche personne n'a ri

...Je n'attends pas la 6ème plaisanterie, nous sommes trop différents. Je m'en vais.

Cette très courte fiction est censée illustrer la situation dans laquelle je me trouve actuellement et qui ne va pas en s'arrangeant. Je m'explique : une blague bien grasse sur le sexe, si elle me révolte pas, au mieux, elle me laisse indifférente, une autre sur l'alcool qui me laisse entrevoir les dangers de l'insouciance ou de l'acceptation de cette pratique, une autre encore sur les femmes et le célèbre pois chiche installé dans leur crâne... bref, sur le chemin que j'ai emprunté il y a quelques années, et qui me semble être le chemin de la sagesse, je m'éloigne des autres, je me marginalise, je passe pour une rabat-joie, une coincée etc... Ca me blesse de savoir que c'est comme cela qu'on me perçoit, ce sentiment, cette crainte d'être trop différente me freine dans ma démarche, je me freine !

Le 20 mai 2003 (soirée) Tours

 

Je vais la rejoindre, je vais à sa rencontre. Elle est là. Ailleurs, elle aurait pu être absente. Mais ici, elle est toujours au rendez-vous. Elle n'est pas toujours la même. Je la préfère agitée, car ainsi, même dans l'obscurité, je sens sa présence, j'entends sa mélodie, ce scintillement musical qui la caractérise. Je l'aime de jour comme de nuit. Oh, je ne suis pas la première à lui vouer un tel amour, d'ailleurs le mien est bien modeste et indigne de sa grandeur, je ne lui ai jamais donné de belles preuves d'amour comme ont su lui donner d'autres avant moi (et d'autres après). Je ne l'ai rencontrée que très tard dans ma vie, c'est ce qui explique ma réserve. Il est assez étrange d'imaginer le nombre d'années que j'ai vécues sans elle alors qu'une fois découverte, je l'ai trouvée indispensable à une vie, à mon équilibre mental. J'aime sa musique, j'aime sa beauté. Ces mots, bien que justes, sont insuffisants, bien fades, pour décrire la réalité de mon amour et de sa magnificence. Elle a un effet magiquement apaisant sur moi, elle est une compagnie, peut-être plus. Et puis, elle ne me demande rien, enfin je crois. Peut-être ai-je été sourde à ses doléances. Il me semble que je peux me présenter à elle dans n'importe quel état (naturel). Je la voudrais plus accessible, mais il faut la mériter, c'est son seul défaut. En est-ce un ? Ses vagues s'échouant sur les rochers où on a pris place, sa transparence, j'ai chaque fois envie de la rejoindre, la toucher, m'immerger. Je projette toujours le même rêve, celui de la parcourir, peut-être seule, d'être en tête à tête, mais je sais qu'alors elle ne sera pas la même, que je serai dépendante d'elle, en danger peut-être...sûrement. Mais je continue de caresser ce rêve, car de là où je rêve, je n'ai pas peur d'elle, je l'aime.

Le 23 mai 2003 (au petit matin)

 

Idée d'un roman qui s'intitulera Journaux. Ce sera le journal de plusieurs personnages qui se connaitraient, soit bien, soit à peine (voisinage, rencontre éphémère). Je pourrais aussi développer plusieurs personnalités/âmes très différentes. Je dois déterminer l'étendue temporelle. ces journaux ne devront pas peut-être pas porter sur toute une vie ou alors pour un seul personnage. Saurais-je décrire avec exactitude les états d'âme d'un graçon ? Ce roman, comme tout autre, va me demander beaucoup de travail. Il y aura un personnage torturé, solitaire, avide de lecture comme pour combler son isolement et dans son journal il citera des passages de livres, de chansons,...qu'il trouvera en harmonie avec son âme.

Le 24 mai 2003 (?) Tours

 

Ma chambre, c'est comme une bulle, silencieuse, harmonieuse, paradisiaque, hermétique à toute agression extérieure. Mais tous les bruits, les cris de l'extérieur me parviennent. Dehors on vit. Non pas que je me sens mourir, ou morte, mais je vis différemment, presque à l'opposé. Je ne fais pas bruit, je ne parle pas ou peu, je lis. Je fuis la lumière du jour, la compagnie (sauf celle de Greg). J'ai coupé la sonnerie de mon téléphone. Je m'entoure de mes livres, rangés sur une étagère ou un bureau en face de moi, rangés dans une bibliothèque, à côté, éparpillés sur mon lit (2 places), un fauteuil (autre objet indispensable à ma bulle paradisiaque). Oui, entourée d'objets chers à ma conception du paradis terrestre. Je lève les yeux et ce que je vois m'apaise, m'enthousiasme, m'éclaire et me remplit de sa bienfaisante signification. Il y a quelques photos aussi, un appareil sur pied, quelques objets, présents venus de pays que je ne connais pas encore : une rose des sables (présent de K., de son séjour à Sidi Bel Abbes), un miroir et une carapace de tortue décorée de coquillages, oeuvre du père à M., vivant à Maharès). J'ai besoin de cette bulle, j'ai besoin de faire cette retraite, le temps de quelques jours, ou quelques semaines, parce qu'ici aussi je me ressource. Mais je ne pourrai pas y vivre toujours. J'ai déjà vécu la sédentarisation. Mais il me semble que ça ne m'a pas réussi, du moins je n'en garde pas de bons souvenirs. Mais je sais aussi que c'est dans les moments difficiles que l'on se construit (le mieux ?), c'est eux aussi qui emportent une partie de nous-mêmes, nous blessant à jamais, nous mutilant à jamais. J'espère que les bons moments et le nomadisme construisent car c'est là que je veux me diriger. J'ai le pressentiment que mon destin ne ressemblera pas à la majorité : pas de maison lotissement, pas d'enfants, pas de CDI, pas de sédentarisation, alors je vis selon ce que je crois être fait pour moi, le nomadisme ayant pour fonction (ou but ?) de partir à la découverte des gens, des cultures, langues, cuisines etc... différents de tout ce que je connais, pour peut-être me trouver. Car le but (ultime ou non) sera de me construire pour pouvoir assumer sereinement le destin qui me privera des joies de la maternité, des habitudes, de ce destin qui risque de m'imposer une solitude difficilement supportable à tous âges, donc difficile dans la vieillesse. Je pensais être née pour apporter mon aide aux autres, activement, mais mon rôle ici est de me construire, d'abord pour vivre jusqu'au bout et si je dois aider les autres, ce ne sera que passivement et au moment où Dieu l'aura choisi. Je dois restée engagée, mais dans mes propres choix, ceux qui dirigent ma vie. Je dois abandonner mes rêves de changer le monde (cette phrase peut paraître prétentieuse, mais je ne comptais pas le changer seule !)

Le monde se change parce que nous changeons. Si je deviens quelqu'un de bien, le monde aura changé d'une personne et c'est tout ce que j'ai à faire. On voit que le monde humain change lentement, c'est ainsi. Je lis le journal d'auteurs tels que Tolstoï, Eberhardt,...et je constate que comme eux je me cherche, que comme des milliers d'autres, d'artistes, de gens tout simplement, je rêve d'un monde meilleur et je voudrais réaliser ce rêve, mais ils ont rêvé des mêmes choses que moi, ils sont morts sans les voir se réaliser, alors ce sera pareil pour moi. Certains sont même morts dans un monde qui est devenu pire qu'au moment de leur naissance. Je pense aux guerres. Alors je dois me construire et ne pas me préoccuper de déplacer des montagnes.

Mais une question se pose : vers quelle construction me diriger ? j'ai pu m'apercevoir de façon désagréable que plus je m'améliorais, plus je m'éloignais des autres, je me marginalisais. Cela augmente cette déjà si grande solitude. Dois-je apprendre à vivre seule (je crois cela au-dessus de mes forces) ou y a-t-il une solution pour toujours s'améliorer, mais vivre simultanément en harmonie avec les autres ? C'est à ce problème que je me bute depuis un petit moment déjà. Peut-être existe-t-il des gens dans le même chemin que moi (que cette phrase est prétentieuse) et que je me sentirais moins seule en les rencontrant. Mais je me sens depuis ma transformation tellement ennuyeuse que je crains de m'ennuyer avec eux. Allez j'ai 28 ans, il y a encore du chemin.

Le 29 mai 2003 Tours


On devine dans A Villequier de Victor Hugo toute la rage et le désespoir  qui découle de l'incompréhension qu'il a de cette injustice. Mais aussi cette "soumission"  destinée à Dieu. Il lui fait des reproches, mais semble reconnaître que toute chose sur cette terre a une signification et que cette épreuve, ô combien douloureuse, en a une aussi. Il ne se résout pas à ne plus croire, à ne plus prier Dieu. On ressent dans cette douleur qu'il (re)cherche la cause de la mort de sa fille et en cherchant et montrant la certitude de l'existence d'une cause, il donne l'impression de déjà reprendre le dessus.

Le 29 mai 2003 Tours

 

Que voulez-vous, vous me préférez pécheresse ? J'ai fait mon maximum pour suivre ma destinée et de façon vertueuse, mais pourquoi ça aujourd'hui ? je suis lassée de vos mesquineries, de vos coups tordus. Cela fait trop longtemps que ça dure ! Mon destin ne semblait pas devoir se jouer à Tours. Alors je fais des projets, malgré ce qui m'est tombé dessus brutalement ! (allergies soudure) Et [si] ce sont des projets qui ne se réalisent pas à Tours, je dois tout de même vivre à Tours le temps -imposé- de certaines formalités administratives. Même les tests de stages sont repoussés d'un mois !! Donc un mois obligé à Tours. Je rencontre quelqu'un, mais je prends garde de ne pas perdre de vue mes projets et de rester vertueuse. Eh bien, non, je n'ai même pas le droit de vivre cette prison avec une consolation !! Mais que voulez-vous à la fin, je n'ai fait pas d'erreurs !! Comment voulez-vous que ce mois se passe bien !! Je suis si lasse de si peu de reconnaissance que je vais finir par faire exprès de suivre le chemin opposé de ma destinée !! Pourvu que l'échec vous soit attribué et que vous compreniez ce que ça fait !! Demain je n'appellerai pas l'institution. Je veux que mes choix dans votre sens soient vivables. Et je n'arrêterai pas demain ma rébellion s'il le faut, je tiendrai bon ou je m'en irai.

Le 2 juin 2003  2h00

 

Je lis encore Journaliers de Isabelle Eberhardt et une de ses réflexions me rappelle l'été 2002. 

Je venais de vivre huit mois à Tours. Ce fut huit mois de torture, de souffrances, de combats, où il n'y eut que de rares et courts instants de répit. Les deux seuls bons souvenirs de cette douloureuse période furent mes résultats au DAEU et mon amitié (la construction) avec Patrick. Pendant ces huit mois, Marseille m'avait affreusement manqué : la Méditerranée, le soleil, les gens, l'accent, l'esprit, etc... Je finissais mes examens un mercredi (fin mai) et le jeudi, j'étais dans le train  pour Marseille. Après plusieurs galères de logement, je me suis installée au camping Santa Gusta de la Ciotat. J'étais tellement ravie d'être retournée dans le sud, d'être à cinq minutes de la mer que j'ai supporté une à une sans réfléchir les mille tracasseries et épreuves qui m'ont été imposées. Je me souviens encore avec quelle désinvolture j'affrontais les soucis qui se multipliaient et multipliaient. J'avais inscrit en moi, tous ces mois passés sous ce coin méditerranéen et je savourais chaque jour passé en bas. Pareillement, quand je suis redescendue en février 2003, à Marseille, le lendemain de mon arrivée (j'étais arrivée le soir), je levais les yeux au ciel et admirais  cet inimitable bleu ciel méditerranéen et je me disais : enfin ! je vais vivre pour toujours sous ce ciel, Inch'Allah !

Certains sont nés dans leur patrie et s'y épanouissent, d'autres doivent la rechercher. Mais quel intense sentiment quand on se sent enfin chez soi ! Pour ma part, je pense qu'il n'y a pas obligatoirement une seule patrie pour un seul être.

Le 3 juin 2003 Tours 21h53

 

Tout croyant (les bons), tout grand sage nous invite à ne faire que le bien, que de belles actions. Je me réjouis de cette idée. Si tout le monde se pliait à ce "simple" souhait le monde serait meilleur. Mais ce n'est pas le cas, et de trop bien faire, on gagne peut-être sa place au paradis, mais on s'éloigne des autres. Si on ressemble trop à un saint on est gagnant sur sa vie personnelle, mais on est accepté de très peu de monde et il me semble que le rôle d'un sage est aussi d'emmener d'autres personnes sur le chemin de la sagesse. C'est me semble-t-il moins égoïste. Donc certes, on avance moins vite, mais on est plus généreux . Ca doit être une affaire de destin. Ca n'est peut-être pas la tâche/le rôle de tout le monde d'emmener autrui sur le chemin de la sagesse.

Le 03 juin 2003 Tours 22H53

 

Il s'est excusé, il a présenté ses excuses pour la phrase même qui m'a blessée. Depuis dimanche, je cherchais la bonne attitude, je la voulais juste, mais aussi révélatrice de sa faute. Alors j'ai choisi le silence, tenté d'agir normalement. Puis à force de réflexion, j'en avais conclu qu'il devait s'excuser. Ce geste, me semblait-il, l'aiderait à faire moins de mal à l'avenir et m'aiderait à avancer moins douloureusement. Le simple fait que notre souffrance soit reconnue, ou qu'une faute soit reconnue, aide immensément à la guérison. J'ai accepté ses excuses.

Le  04 juin 2013 Tours 00H29

 

Je suis encore dans ma lecture de "Les Journaliers" de Isabelle Eberhardt. Elle décrit son compagnon comme le seul être qui pouvait lui correspondre, la comprendre, l'aimer. Il semble être l'être idéal pour sa personnalité à elle. Je me demande donc tout naturellement  - et parce que ça m'est arrivé d'être aussi originale et nomade que Isabelle Eberhardt - s'il existe un quelque part un être qui me corresponde et inversement et je m'amuse à imaginer ce qu'il fait (s'il existe) exactement maintenant où je pense à lui en ce jour du 4 juin de l'année 2003 à 1H01 du matin. Est-il éveillé ? S'interroge-t-il lui aussi sur l'existence probable d'une âme-soeur ? Ces quelques mots témoignent de l'effet produit sur mon esprit récalcitrant à l'amour, des paroles de cet auteur que je prends très au sérieux. Peut-être devrais-je prendre en compte l'influence du romantisme sur de nombreux écrivains, cela m'éviterait de des déceptions. Le plaisir, s'il entraîne la souffrance ou la mort d'un être (quel qu'il soit) n'est pas acceptable. C'est pour cela que l'on doit s'abstenir de manger de la viande, de cueillir ou offrir des fleurs etc...La liste est longue.

Le 05 juin 2003 Tours 2H23

 

Quand on aborde la question du Yin et du Yang, on lui donne souvent la définition d'un juste équilibre entre la quantité de bien et de mal, d'ombre et de lumière, etc...Mais si c'est un équilibre qui se compense à chaque fois, qui s'établit à chaque instant, cela peut paraître effrayant : admettons qu'une personne se bonifie, qu'elle se perfectionne tellement dans le bien qu'on peut la décrire comme un(e) sage, alors pour respecter l'équilibre de l'univers décrit plus haut, au même moment, une personne deviendra de plus en plus vile, mauvaise, ce serait donc perdre tout espoir de voir un jour un monde meilleur.Peut-être qu'il faudrait demander à un érudit la vraie définition.

Le 06 juin 2003 Tours 22H44

 

Je devrais reprendre le texte de la page F (cf Un Gentil Garçon) et présenter le personnage de façon exagérément innocente, mais suffisamment éloquente pour que le lecteur devine de lui-même qui est réellement cet "innocent".

Il faudrait être doté d'un esprit joueur, taquin et endurant pour pouvoir aborder chaque épreuve de façon exaltée, se dire voici un nouveau défi, je m'en vais le relever vigoureusement. Il faut un certain détachement des choses sûrement renforcé par une sagesse certaine, mais l'humeur humaine est si instable, les épreuves souvent différentes que l'entreprise s'avère coriace. Il semble que les évènements sont moins simples qu'ils ne paraissent l'être, ou serait-ce la jeunesse de mon expérience qui m'empêche de voir la raison de chaque évènement. Apprendre à maîtriser l'esprit, l'apaiser dans les moments difficiles, bien se connaître, la lecture, le recueillement, l'occupation intellectuelle sont jusqu'ici les meilleurs baumes. Je comprends les gens qui prient, mais je n'adhère pas aux textes saints, je ne peux m'épanouir ou me ressourcer dans un acte hypocrite.

Le 29 juin 2003 Tours (1H00 ?)

 

Je mis le revolver sur la tempe. C'est vrai que le canon est froid, mais peut-être est-ce la température de mon corps qui s'est soudainement élevée. J'ai touché l'arme longuement auparavant. Je l'ai trouvé lourde. Je l'ai caressée, après tout, c'est elle qui allait me délivrer. J'ai cherché aussi le meilleur endroit où tirer. Je voulais que ce soit rapide, efficace et qu'en cas de raté, les conséquences soient supportables, alors je me suis dit que sur la tempe c'était idéal car si la balle ne me tuait pas, elle anéantirait l'origine de ma souffrance, la machine à penser, alors ça reviendrait presque au même. J'ai tiré. J'ai eu quelques secondes d'hésitation, mais j'ai repensé à mon saut à l'élastique : ne pas réfléchir, sauter ! Ne pas réfléchir, tirer ! La déflagration fut assourdissante, je n'imaginais pas une telle explosion sonore. Puis la balle a brûlé l'épiderme, déchiré la chair, douleur effroyable, mais courte. Après plus rien, ouf !

Le 4 juillet 2003 Tours 16H05

 

 

 

 Cahier N°2

juillet 2003-février2008

 

 

Le 9 juillet 2003 

C'est étrange, je commence ce cahier le jour de mon départ de Tours pour Marseille. Je ne l'ai vraiment pas calculé ! Donc, ce jour j'arrive à Marseille. M. est venu m'accueillir à la gare. Nous sommes allés faire un tour au vieux port, on a vu une démonstration de capoeira, puis nous nous sommes rendus dans le quartier de Noailles, où j'ai pu déguster mon éternel quart de pizza -1€- mon thé à la menthe et mon gâteau arabe. J'ai d'ailleurs pu rendre C. verte de jalousie quand je lui ai annoncé ce simple programme. Ce n'était que justice, elle venait de se vanter de son tour de moto à 200 km/h !! La veinarde. Appelé Greg. Reçu appel de S. quand j'étais dans le train. Je suis vraiment ravie qu'il ait entrepris des recherches pour retrouver notre génitrice commune. Cela a permis notre rencontre, et un grand frère de plus, c'est chouette ! Il a l'air posé et entier à la fois. 

 

Le 10 juillet 2003

Levée 10h, recherches de travail. Tel de Pat. C. viendrait le WE prochain. Tel à K.

 

Travail sur Recueil de Nouvelles : Un gentil garçon

Quel gentil garçon, il ne m'a pas embrassé tout de suite. Il est si réservé. Quand il rigole, il baisse les yeux. Parfois même il rougit. C'est attendrissant. Il me dit oui tout le temps. Quand il m'a demandé en mariage, j'ai dit oui. Je ne pourrai jamais trouver un aussi gentil garçon.

Mes amis m'ont déçue. Ils étaient si jaloux qu'ils ont insinué que c'était pour obtenir les papiers qu'il se mariait avec moi.

Un garçon aussi timide ne peut pas être si  malhonnête !

S'il insistait pour qu'on se marie, c'est parce qu'il trouve que je suis une fille bien.

 

On s'est marié en juillet. Il avait l'air si heureux. Soulagé ?

Il y eut quelques disputes, parce que je lui avais parlé de partage des taches, de menus détails de la vie à deux et il m'a dit oui à tout. Mais il s'est avéré qu'en fait il ne savait pas ce que ça veut dire partage des taches. C'est de ma faute, je sais bien qu'il ne parle pas bien français. J'aurais dû employer des termes plus simples. J'ai voulu me rapprocher de ma famille, mais cela impliquait de changer de ville. Il a dit oui. Quel gentil mari.

Comme il ne sait pas démarcher, je suis montée seule à Dijon. Il est resté à Bordeaux.

Dans l'urgence de la situation, je n'ai trouvé qu'une place au foyer, d'autant qu'il n'y avait que moi qui avais des revenus. Il me rejoignit à Dijon et chercha du travail, mais la ville ne lui plaisait pas. Il déprimait et rester au lit une grande partie de la journée. Ca ne facilite pas la recherche d'emploi.

Il me confia que s'il descendait à Bordeaux, il trouverait plus facilement du travail. Après il remonterait avec un peu d'argent. Bien sûr, je comprends. Tiens, voilà de l'argent pour le billet.

Il resta plusieurs semaines, sa carte de séjour fut disponible à la préfecture de Dijon. Il remonta, le temps d'aller la retirer, puis redescendit aussitôt.

Non, il n'a pas trouvé de travail. Quelques taches, par-ci, par-là. Il vit chez son copain.

Oui, je trouvais cette situation difficile. C'est horrible, j'ai même pensé le quitter. C'est que je devais rester à Dijon, je m'étais inscrite à des cours. Je devais au moins aller jusqu'au bout.

Je trouvais enfin un appartement. Il ne put monter pour le déménagement, ni m'aider financièrement.

Il m'aime quand même, il me l'a dit.

Il remonta quand l'appartement fut dispo et meublé. Une dispute idiote éclata quelques jours après. Il fit sa valise et le lendemain, il était parti.

Je suis un peu difficile à vivre.

 

L'été arriva. Je lui annonçais que je descendrai à Bordeaux pour l'été car je pourrai trouver facilement du travail auprès de mes anciens employeurs. Il trouva un studio meublé. Il me demanda de partager le loyer. Mais enfin, je paye déjà toute seule le loyer de Dijon !

Lors de nos nombreuses disputes, je le menaçais de divorcer. Il refusait toujours catégoriquement. Après tout, il m'aimait quand même.

Un ami médisant m'informa qu'il fallait au moins 1 an de mariage minimum pour maintenir sa carte de séjour. Mon mari ne fêta pas nos 1 an d'union.

Quel étourdi. Il oubliait systématiquement mon anniversaire aussi. Par contre, il m'apprit qu'il ne remonterait plus à Dijon. Il reste à Bordeaux. J'abordais la question du divorce. Pour la 1ère fois, il accepta. Quel dommage que ce beau mariage n'ait pas marché ! Il dura 1 an.

 

La main (ou les mains ?) (ajouts) : cette main ne prodiguait jamais, ô grand jamais, de caresses, de câlineries, pour quoi faire ? En revanche, elle s'abattait avec une facilité déconcertante sur le museau de l'animal domestique (qui changeait régulièrement.)

Elle était grosse, rouge, veineuse, ridée, mais ce n'était pas ce physique ingrat qui lui donnait cette dimension étrange...Elle se servait de grands gestes pour accompagner des propos vulgaires, haineux ou insultants. Petite fille, je regardais cette main, ces mains, ses mains et j'étais gagnée par une crainte immense, celle que l'héritage génétique fasse son œuvre. Mais en grandissant, je compris quelque chose : c'est qu'une âme bonne adoucit les traits physiques. Mes mains sont grosses, veineuses, se rident très vite, mais elles (ne) servent (que) de bonnes intentions, pour un bonjour, une caresse, une jolie expression et, je crois, n'effraient aucune petite fille.

 

Tout ce qu'on peut vivre de l'intérieur a déjà été vécu des milliers de fois auparavant par des générations passées et mille fois narrées aussi, ce qui importe donc, c'est la façon de le rapporter/raconter.

Il faut capter l'attention par un style original, surprenant, inattendu. L'universalité des émotions fera le reste.

Marseille le 11 juillet 2003   1h03

 

Tours le 14 juillet 2003   00h38

 

Le saviez-vous ? Nous ne sommes jamais seuls. Quand vous rentrez/vous vous trouvez dans votre appartement désert, vous n'êtes pas seuls. Bien sûr que j'ai des preuves ! Et mes preuves ne sont rien d'autre que vos propres expériences. Ne vous est-il jamais arrivé de chercher quelque chose -qui n'a aucune raison de disparaître du reste- de le chercher frénétiquement sans jamais mettre la main dessus, et de le retrouver beaucoup plus tard, quand vous en avez absolument plus besoin, et, qui plus est, dans un endroit complètement insolite ?

Ne vous est-il jamais arrivé d'exécuter un nombre hallucinant de maladresses en un temps record ? Ah, vous voyez ! Et bien l'explication à tous ces mystères du quotidien est simple : des fonctionnaires de la malchance. Et ils sont doués, les bougres.

Tours le 14 juillet 2003   00h38

 

Décrire mon monde parfait, avec les mots d'un enfant, d'une femme, d'un homme, d'un occidental, d'un oriental, d'un homme d'une autre période, d'un extra-terrestre, etc....Ou d'une même personne à des âges différents. Le texte se voudrait humoristique.

Tours le 16 juillet 2003  00h49

 

Que celui qui souffre se réjouisse non seulement d'avoir un cœur, mais aussi le potentiel de devenir meilleur, de devenir grand. Plus grand que celui qui est à l'origine de ses souffrances...A cela on pourrait répondre légitimement que tant pis si l'on est point grand pourvu que l'on ne souffre pas.

16 juillet 2003

 

Le monde parfait d'Amandine. 10 ans ou 4ans : dans mon monde parfait, on s'habille toujours en princesse même pour aller à l'école. Les repas du monde parfait se composent de nounours guimauve, de fraises tagada, de frites et un peu de... Et puis on aurait le droit de se coucher quand on veut. Je pourrais changer de petite sœur et j'aurais pas de grand frère. Les grands frères ça sait que taper.

A continuer.

 

Est-ce la faim ? Est-ce un sentiment ? Quelque chose me broie l'estomac. Il y a quelques instants encore, je trouvais cela douloureux, je voulais me jeter sur quelque chose de sucré, mais désormais, c'est presque agréable. Comme si la présence même du sentiment me rassurait. Mon cœur bat, alléluia. Pourquoi suis-je si exaltée de souffrir. J'ai envie de rire. Sombre-je dans la folie ? Non, je sais que je ne suis pas folle, mais cette souffrance là, celle du sentiment, est meilleure à celle du vide, celle où on ne vit rien, même pas une rupture.

Le 16 juillet 2003  22h44

 

Idée de nouvelle : une personne qui traverse épreuve sur épreuve de l'ordre de l'administratif, financier, sentimental et qui choisit pour y faire face d'avoir toujours le sourire, de saisir la moindre occasion pour rire, s'amuser, mais les galères s'accumulent et cette personne veut poursuivre sa tactique, cela l'entraîne dans l'obsession pour finir dans la folie. Cela devra être écrit et présenté de manière humoristique.

Tours le 20 juillet 2003 17h11

 

Comme tout un chacun, j'avais bon nombre de démons à combattre, plusieurs me venaient de l'enfance. Et une chose étrange se passa : c'est en cessant de perdre mon temps à les combattre que je les ai vaincus. J'ai tout simplement porté mon attention sur le présent, sur une construction intérieure, et un jour je me suis aperçue que certains démons ne m'obsédaient plus. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils sont terrassés pour de bon, car je suis bien consciente qu'ici-bas, aucune victoire n'est définitive, mais comme pour chaque bonne chose, je profite de l'accalmie.

Tours le 12 août 2003  23h20

 

Quelle est cette obsession de la liberté qui m'anime depuis si longtemps ? Je ne veux être dépendante de personne, toute chose qui m'engage à long terme me terrifie. Prendre un appart' à mon nom m'a demandé beaucoup de temps. Je ne sais toujours pas signer un CDI l'esprit tranquille. Je ne m'imagine jamais vivre dans la même ville plus de 4 ans. Quant aux projets de couple classique, n'en parlons pas. Il y a une part d'héritage de notre enfance de bohème, mais pourquoi l'image de s'installer s'apparente à d'énormes racines hideuses et étouffantes. En ce qui concerne le travail, l'explication pourrait venir de ma soif d'apprendre, de découverte et rester dans 1 même entreprise pendant des années me semble peu propice à l'apprentissage de nouvelles techniques, nouveaux secteurs d'activité. Comment se fait-il que les gens, que le CDI rassure, acceptent de faire le même travail pour des années, simplement pour avoir un revenu fixe et sûr ? Oui, ça doit être pour cela.

Pareillement pour la ville. J'aimais m'imaginer vivre 4 ans dans une ville et en changer à chaque fois pour aller vivre dans un autre pays même, m'imprégner de l'atmosphère de chaque endroit (pour en revenir au travail, si j'aime tant changer d'entreprise c'est parce que je me lasse vite des choses que l'on exécute à répétition. Comment font les autres ?)

Le 13 août 2003

 

Voici qu'aujourd'hui je me construis dans le présent, pour l'avenir aussi, mais je ne donne plus le même sens à la vie. Comme avant, je jaugeais mes actes par rapport à l'au-delà, alors que désormais, je me construis au jour le jour, directement pour la vie ici-bas. Mais je sais malgré tout que ce sont de bons actes, du moins ce ne sont pas de mauvais.

C'est peut-être pour cela que c'est plus apaisant. J'ai « l'assurance » d'agir moralement tout en ayant pied dans la vie terrestre. C'est peut-être cela qui n'allait pas. Je tentais de vivre une vie idéale, vision idyllique de l'au-delà, ici-bas.

Tours le 15 août 2003

 

Par de nombreuses lectures, je commence sérieusement à me faire à l'idée que l'on ne peut faire de ce monde un monde égal ou juste. D'abord parce que la nature elle -même, qui impose ses règles, ses lois, ne fait pas les choses également. C'est d'ailleurs de là que l'on tire cette richesse de détails de différences, peut-être de choix (le choix à partir des choses imposées, c'est amusant.)

Le 16 août 2003

 

J'adore ces moments extraordinaires qui, il me semble, se multiplient depuis quelques temps.

J'arrive à l'instant même en gare d'Orange où le train s'arrête 2 minutes. J'ai mon livre à la main, La Contrebasse de P. Suskind. Je regarde le paysage, la gare et me perds dans mes pensées car quand  on a annoncé la gare d'Orange, je me faisais la réflexion que je voudrais redescendre revivre dans cette région, et avant que le train ne quitte la gare d'Orange, je reprends ma lecture et, extraordinaire, l'auteur parle de la ville d'Orange d'un coup alors que rien ne l'annonçait. Je sais que je ne dois peut-être pas donner de signification mystique à ces situations, parce qu'on en vit des milliers qui sont similaires de celles-ci, mais mon cœur bat à chaque fois, et peu importe l'explication ;de les vivre est amusant, c'est suffisant !

16 h 28 Orange dans le train

 

Idée d'un scénar : un couple, la quarantaine. Ils ont une fille au moins d'une vingtaine d'années. Le père a une liaison. La mère le comprend petit à petit, mais ne sait faire face. La situation est critique car le père pourrait partir avec sa maîtresse.

La fille commence elle aussi à comprendre la situation. Elle est célibataire, sa vie sentimentale ressemble à un désert aride. Elle décide de s'inventer une maladie grave pour revenir habiter chez ses parents et surtout les rapprocher. Elle poussera très loin son investissement dans ce mensonge pour sauver la plus belle histoire d'amour qu'elle connaisse, celle de ses parents. Cela lui apporte la preuve qu'elle serait capable de tout faire, une vraie histoire. Le fait de sauver  (ou tenter de sauver) une histoire d'amour la rend comme amoureuse. Comme si elle vivait cette histoire par procuration.

Le 21 août 2003 Marseille

 

Cette femme, qui jusqu'ici n'avait pas un physique très avantageux parce qu'elle se laissait aller, avait un regard très peu critique sur le physique des autres. C'était relativement logique. Mais voilà que, après plusieurs efforts certes, son physique s'améliore et elle se met aussitôt à émettre de vives critiques à l'encontre des personnes qui se négligeraient (plus qu'elle.)

Elle a oublié instantanément l'époque où elle se laissait aller, où elle était bien contente de ne pas être jugée trop sévèrement sur son physique ou au contraire les blessures que certaines critiques pouvaient occasionner.

Le 21 août 2003 Marseille 23h10

 

Idée de faire des chansons avec en fond de toile Marseille, ou comme sujet principal  (1 titre : culture claquette. Une parole ; il est trop beau ton kems ! fait tourner !)

Le 24 août 2003 Lyon

 

Tenter de reprendre le programme d'histoire et de travailler les exposés.

En discutant avec J., j'appris beaucoup de choses, en l'occurrence que tous les sols de l'Afrique les plus riches sont exploités par les pays occidentaux qu'ils louent sous forme de contrats à durée déterminée, et parfois même qu'ils ont acheté. Quand la location d'un sol vient au terme de son contrat, la grande firme qui l'exploite est prête à tout pour faire renouveler le contrat. Elle presse l'état (d'où elle est issue) pour qu'il appuie (par tous les moyens, y compris militaires) sa candidature. Ainsi, parfois quand ici ou là, une dictature est dénoncée, un pouvoir renversé par des rebelles, on peut aisément avancer que se cache derrière cette instabilité politique, des enjeux financiers dont les principaux intéressés sont les entreprises occidentales. D'autre part, j'ai appris que des terrains qui appartenaient à la population locale, et où poussaient naturellement les fruits ou légumes (locaux) avaient été réquisitionnés pour en faire une culture agricole de masse (donc emploi d'engrais, de matériel plus perfectionné, etc...) La première conséquence à cette orientation à but financier fut de priver la population de ses fruits (certains même furent jetés en prison parce qu'ils se servaient directement dans les champs.)

Le 27 août 2003 Tours

 

Il faut un mental très entraîné pour faire face dignement à la douleur physique, elle est obsédante. Par exemple le mal de dents, impossible de sourire ou rire sans déclencher un tiraillement douloureux. Quoiqu'on fasse, la douleur est présente à chaque instant...comme le sentiment amoureux. Quel chemin doit prendre le mental pour que s'il n'élimine pas la douleur, il puisse se concentrer sur autre chose, cesser l'obnubilation. Une histoire de concentration ?

Le 29 août 2003 Tours

 

Pour avancer dans la vie semée de bonnes convictions, on dispose de beaucoup de méthodes, si on est un tant soit peu attentif. (expérience personnelle, religion, lecture, conseils...)

Mais ce qui parfois fait défaut c'est l'assimilation de ces « armes ». En effet, on possède la théorie, mais quand vient la pratique, on semble être victime d'une formidable amnésie.

Devant cela, j'ai cherché, sinon le pourquoi, le comment y remédier. La méditation semble être une des solutions (à chaque problématique, il semble qu'il existe plusieurs solutions.)

Cette méditation peut se pratiquer de façon très personnelle. En effet, il s'agit de trouver le moment et l'endroit le plus propice à la réflexion intérieure, quelques exemples : au bord de l'eau, notre regard se concentre sur le mouvement des vagues qui nous apaise et calmement on réfléchit sur soi-même l'attitude à adopter face à des situations du quotidien, une critique objective de soi sans s'enfoncer etc... Faire ceci dans le calme pourrait aider à plus d'efficacité sur le résultat, l'après méditation. Cela peut aussi se faire lors d'une activité sportive, d'autant plus que l'on concentre son attention sur ses pensées, on trouvera moins éprouvant l'épreuve physique. Tenter de se faire un programme de réflexion avant la méditation, cela permet tout simplement, et de gagner du temps, et d'aller à l'essentiel (aujourd'hui : trouver ressources pour, soit continuer de supporter l'attente difficile des matins de labeur, soit se donner une autre orientation et se donner les moyens de la suivre.)

Le 3 septembre 2003 Tours

 

Les paysans d'Amérique Latine (par exemple) se voient allouer plus de crédits s'ils choisissent une culture d'exportation (ex : fleurs) qu'une culture locale (ex : haricots) mais du coup, ils réduisent la production de denrées alimentaires, indispensables à la population. Moins de production = prix de vente monte en flèche !

Finalement, le footing n'est peut-être pas la meilleure façon de méditer...

Le 5 septembre 2003 Tours

 

Sublime présence de la pierre, elle, pourtant si froide au toucher, apporte toujours une note chaleureuse au décor. Qu'il soit extérieur ou intérieur du reste. Alors que les couleurs chatoyantes apportent de la gaieté, les tons gris de la pierre sont loin de dégager de l'apathie. Comme une donne rustique, le côté convivial du rustique.

Le 7 octobre 2003 Tours

 

Sur cette musique sublime de Janis Joplin, je m'en vais coucher en quelques mots modestes l'enseignement qui prenait forme en moi depuis quelques temps et qu'aujourd'hui je puis écrire.

Je confiais il y a quelques mois un déchirement entre deux modes de vie, je ne savais faire un choix. Par la réflexion, la méditation, mais aussi l'écoute du quotidien, des rencontres, l'observation, bref par un vrai travail de construction, j'ai cru comprendre qu'aujourd'hui je dois d'abord me construire en sédentarité, quelle n'est peut-être pas pour la vie, mais que je ne pourrai m'épanouir dans le nomadisme que accomplie et je pense qu'il faut que je construise en sédentaire pour me construire. Je ne sais comment l'expliquer.

Si ! Par exemple, nous avons besoin d'amis, de reconnaissance et tout ça peut se faire en restant en place. Mais alors que faire de mon immense désir de voir le monde, de rencontre avec d'autres cultures, etc...

Eh bien la lecture comblera intelligemment ce désir, ce manque. Un jour, peut-être, je serai suffisamment construite et forte pour pouvoir partir à l'aventure avec tous les éléments intérieurs nécessaires au nomadisme ou même n'en aurai plus le désir.

L'art peut servir à faire partager des expériences. Il peut servir à donner des réponses.

J'ai compris que le rire est une véritable thérapie, mais aussi philosophie. Je crois comprendre mieux pourquoi les moines bouddhistes sont toujours souriants. Je m'emploie à aller dans cette direction.

Le 14 octobre Tours 22h44

 

J'ai repensé à une histoire que je voulais écrire, mais j'ai trouvé à la raconter de façon humoristique : au départ, c'était l'histoire d'un couple qui après 20 ans de vie commune traverserait une crise. L'homme avait une liaison et sa femme plutôt que de le quitter préféra faire le point et tenter de le récupérer. Elle cessa de se laisser aller physiquement et moralement. Elle le conquit une nouvelle fois. Mais finalement, je vais plutôt démarrer l'histoire sur un quiproquo. A cause de certaines coïncidences, elle soupçonne son mari d'avoir une liaison, donc prend soin d'elle, reprend une activité intellectuelle ou autre pour le reconquérir et son mari - qui n'a pas de liaison - pense qu'elle fait tout ça parce qu'elle a une liaison et à son tour se met aux petits soins  pour lui, mais surtout pour elle. Du coup, ce couple fidèle se redonne une nouvelle flamme sans se tromper !

 

Aujourd'hui, j'ai RANGé ma chambre, c'est la deuxième fois que je fais un grand coup de balai dans cet appart'- très utile du reste. Curieusement, c'est à chaque fois après une rupture, heu...faudrait que j'arrête les ruptures parce qu'il va plus rien rester dans ce T2 !!

Pour de bon, il faudrait que je prenne de bonnes initiatives, même quand je suis maquée !!

Tiens d'ailleurs en rangeant, je suis tombée sur un cahier que je tenais il y a un peu plus de 2 ans et, stupéfaction, je m'interrogeais déjà sur le choix à faire entre sédentarisation et nomadisme, entre normalité et marginalité !!

Aujourd'hui je pense avoir compris le choix à faire (que j'exprime p17&18) Je ne sais pas si à l'époque j'avais tous les éléments pour répondre à cette importante question, mais il semblerait que je suis passée à côté de quelque chose pour avoir mis plus de 2 ans à trouver une réponse !

Le 19 octobre 2003  3h06

 

En nouvelle, mes après-midi avec Mamie, surtout les parties de scrabble...à mourir de rire !

(comme quand ma générosité se retourne contre moi !)

Le 20 octobre 2003  Tours 16h55

 

Suite : des mots qui se plient à peine aux règles du scrabble, mais que j'accepte quand même par gentillesse pour mamie, sont systématiquement repérés par cette dernière , alors elle me dit sur un ton de mi-reproche :

- Ah, on a accepté ce mot, tant mieux pour toi !  

Et je lui réponds (dès que j'ai retrouvé l'usage de la parole !) :

- Non, tant mieux pour toi, c'est ton mot ! 

 - Ah, bon, dit-elle, radoucie, l'air de rien.

Le 20 octobre 2003

 

Ce qui m'arrive, ces ruptures répétées, sont faites pour me bonifier, c'est pour mon bien, je le comprends. De le comprendre ne minimise pas la souffrance, mais la rend plus supportable. Je comprends que je dois m'améliorer sur beaucoup de points et, en effet, cela va me faire du bien car je serai quelqu'un de bien.

En fait, j'ai toujours eu un bon fond qui se percevait d'ailleurs moins de très mauvaises habitudes, de très mauvaises manières (héritées d'ailleurs beaucoup de ma génitrice)

Comme ma génitrice, j'étais bordélique, coléreuse et rompait pour un oui ou pour un non. Je n'étais pas raisonnable sur le travail, mais en plus j'étais boulimique. Si je parle de toutes ces tares au passé c'est que, ayant cerné le problème, je compte mener le combat de front. J'ai d'ailleurs déjà commencé, mais il y a tellement de choses à régler qu'il valait peut-être mieux les noter, on ne sait jamais, un défaut de mémoire et on stagne !

Je reviens de loin. Un jour, je serai fière de moi, si je ne régresse pas !

Depuis déjà plusieurs années, ma grand-mère, constatant régulièrement les désagréments qu'impose la vieillesse, me conseille quotidiennement (en gros à chacune de mes visites) de ne pas vieillir. Je crois qu'à force de me le répéter, elle a fini par m'en convaincre, car depuis quelques temps on me rajeunit de 5 à 8 ans. C'est presque systématique. Cela m'amuse souvent, m'agace parfois, mais je finis par m'y faire et par y voir, sinon quelques avantages, une explication : ma mamie.

C'est vrai, je veux bien rester jeune physiquement puisque de toutes façons, je continue à me bonifier, à acquérir une certaine sagesse !

Le 23 octobre 2003  15h40

 

Si l'envie persiste, écrire le roman d'une vie dans un pays européen ou méditerranéen, de sa naissance jusqu'à sa mort. Le personnage parcoura le pays où nombre de détails afflueront sur la culture dudit pays. Cela me fera faire de nombreuses recherches (peut-être même un voyage ou deux) mais surtout cela rassasiera peut-être cette faim persistante d'aller m'imprégner de la culture, des paysages du voisin. Si le roman est satisfaisant, recommencer avec un autre personnage (ou le même s'il n'est pas mort dans le premier roman) dans un autre pays.

24 octobre 2003  19h38

 

Je sens que je me construis, que je me bonifie. Je suis consciente que je dois rester attentive pour ne pas stagner ou pire régresser. A côté de cela, j'essaie de vivre au mieux, de faire un maximum d'activités amusantes et qui me correspondent le mieux. Mais de par cette rupture et le doute sur l'avenir, j'ai l'impression d'avoir vraiment vécu et imprimé ce que j'ai vécu le temps de mon couple. Mais que dans le souci de rester digne et d'avancer selon mes principes, j'ai l'impression de ne pas imprimer ce que je vis actuellement tellement concentrée sur mes questionnements. Et peut-être aussi tellement tournée vers (ou tiraillée entre) le passé et l'avenir que le présent est survolé. Je ne m'installe pas dans les évènements d'aujourd'hui parce qu'ils ne sont pas ce que je souhaite. Mais si cela doit durer, je vais un jour me retourner, je ne verrais pas de vide (comme ce que j'ai l'impression de vivre en ce moment) mais une construction. Je ne serais probablement plus tout à fait la même si je reste sur cette voie.

Le 27 octobre 2003  20h37

 

En vérité, j'ai peur que dans ma mémoire ne s'inscrive que le vide pour toute cette période (qui ressemble à une convalescence). Alors si cette période dure longtemps, je vais avoir l'impression d'avoir perdu mon temps. Mais à bien y réfléchir, finalement non. Je l'occupe comme je peux et plutôt intelligemment ! Non, finalement je fais ce que je peux. C'est peut-être la première fois (en rarefois) que j'élucide quelque chose (une crainte en l'occurrence) par écrit.

Le 27 octobre 2003 20h45

 

Je vais l'écrire...cette histoire que je rêve de vivre, mais que je ne vivrai jamais. Celle d'une fille, de son chéri et de plusieurs potes qui sont tellement curieux de tout et aimant la découverte et la connaissance de l'autre qu'ils ont choisi une vie de bohême, mais pas de clochardise ! Chacun a son métier. Ils s'installent pour un temps là, puis repartent riches de connaissances, d'expériences, de souvenirs, pour un ailleurs prometteur en surprises.

Ce sera le récit de plusieurs années, je ne sais pas encore si ce sera pour toute une vie.

Le 27 octobre 2003 22h20

 

C'est la deuxième fois que je ressens ce sentiment (de façon consécutive). Je me sens en situation de rupture et non de célibat. C'est souvent supportable, mais parfois j'ai l'impression sincère que je vais en crever !

J'essaie d'aller vers la position du célibat, qui je crois m'apporterait plus de répit , mais d'un autre côté, je crains de m'y inscrire pour trop longtemps, alors que la situation de rupture me rappelle combien il est bon d'être en couple, mais est parfois très douloureuse. J'ai l'impression d'être en sursis, mais que je ne vais pas tarder à craquer. J'ai l'image d'une soupape.

Je fais tout bien jusqu'au jour où je vais faire n'importe quoi. J'en suis, je crois, encore capable, car parfois, on préfère le « n'importe quoi » plus épicé que le « rien du tout ».

Le 28 octobre 2003  00h57 

 

Quand je vois l'homme et la femme se déchirer et s'aimer avec autant d'intensité, se déchirer et s'ignorer alors qu'ils s'aiment passionnément, je me dis que Dieu nous a crée pour se bidonner. Car les actes des uns et des autres éclatent d'absurdité. C'en est presque drôle !

Tours le 1er décembre 2003 13h27 

 

Je suis en formation depuis une semaine, sélectionnée parmi 53 candidats. Nous sommes 12 apprenants au final. Aujourd'hui, pour un exercice proposé par le formateur, j'ai fait circuler mon livre : « Voyage d'un faux derviche en Asie Centrale » de Armin Vambery (emprunté plus tôt à la bibliothèque). J'étais la seule à posséder un livre. Et bien j'ai eu l'agréable surprise de voir une mes collègues s'être aussitôt renseignée auprès de la bibliothèque sur les conditions d'emprunt. Cela fait plaisir de découvrir des gens aussi réceptifs et réactifs !

Tours le 24 novembre 2003 

 

Pour l'année 2004, je compte garder mon rythme de lecture, mais en plus noter mes impressions (et non des jugements) sur chaque ouvrage. Donc le premier livre que j'ai fini en cette nouvelle année s'intitule « Raymond le Cathare » écrit par Dominique Baudis (maire de Toulouse), une courte biographie sur Raymond VI et son pacifisme et son refus de terroriser les juifs, les musulmans et les hérétiques, malgré l'insistance de l'Eglise (et sa fourberie).

Une lecture que j'ai grandement apprécié puisqu'elle contenait mon sujet préféré : l'Histoire.

Ensuite j'ai lu « Quand j'étais soldate » de Valérie Zenatti, témoignage d'une israélienne accomplissant son devoir : le service militaire long de 2 ans ! Elle a présenté les choses de façon humoristique tout en gardant une certaine clairvoyance sur certaines absurdités.

J'ai beaucoup apprécié cet ouvrage que j'ai lu très rapidement.

Tours le 10 janvier 2004  19h00

 

Premier jour en €. J'ai bien regardé les horaires, préparé ma gamelle, ma tenue classe. Bref, je suis prête. Un coup d'œil sur la météo me fait déchanter : il pleut  à verse ! Zut, mes jolies chaussures prennent l'eau et mon parapluie est très fatigué ! Tant pis, il faut y aller ! Je suis à temps à mon arrêt de bus...mais pas mon bus ! Du coup, je suis obligée de prendre celui d'après qui est tellement bondé qu'on ne peut plus monter par devant ! En route, mauvaise troupe et vogue la galère ! En effet, puisque le premier bus était en retard, je rate ma correspondance, il ne pouvait en être autrement ! Durée d'attente pour le prochain - dans le froid et le vent - une demi-heure !! J'ai pensé un milliard de fois faire demi-tour !

J'arrive congelée et en retard à mon taf ! Sur ce, j'apprends que je ferai très peu de planning, mais que je devrai me mettre rapidement à la méca, genre aujourd'hui (avec ma tenue classe et mes petites chaussures trempées). De plus, je n'aurai aucun endroit pour me restaurer à la pause de midi, c'est le comble. Je décide intérieurement que je ne reviendrai pas l'AM voire même j'ai envie de partir sur le champ. Curieusement, je ne suis que très peu réceptive à sa conversation sur la motivation, l'investissement personnel ! Et miracle ! Il pense à un aménagement d'horaire : je peux si je le souhaite, venir que l'AM. Alléluia ! Les difficultés s'écroulent au fur et à mesure que je prends conscience de l'énorme bénéfice de ce nouvel emploi du temps. C'est incroyable comme une seule difficulté peut contaminer la meilleure des volontés (enfin ma volonté n'est pas la meilleure !).

Le 12 janvier 2004 23h04

 

Etant encore partagée entre le fait de rester à Tours ou repartir me réinstaller à Marseille avec Viking, je confie mes interrogations à Greg qui, au bout de quelques minutes de discussion, m'expose la situation sous un angle différent de celui que je lui avais exposé. En effet, je lui montrais les avantages et les inconvénients de l'une et de l'autre ville, et vie, et lui me disais de choisir celle où, au cas où ça se passerait pas aussi bien que je l'espérais, j'aurais le moins de regrets, celle où je serai capable de vivre si la vie est pas très très drôle. Tout est une question de point de vue ! Mais cela fera à coup sûr avancer et enrichir ma réflexion !

29 janvier 2004 Tours  19h41

 

L'hiver on est fatigué. On sort moins. On se motive moins. Bref, c'est pas bien folichon tout ça ! Raison de plus pour passer voir les gens !

Le 2 février 2004

 

Il fallait bien un jour que j'en parle, de ce combat. C'est un de mes démons le plus tenace ! La boulimie, sale pathologie ! Et encore j'ai de la chance, car ce démon là ne fait du mal qu'à moi-même ! C'est incroyable cette obsession, j'ai l'impression de mener le même combat qu'un alcoolique. Il faut éliminer l'objet du délit de la maison sinon on craque. Sauf que à la différence d'un alcoolique, je suis obligée de me confronter à la nourriture (et donc à la tentation) trois fois par jour ! Trois fois par jour, je dois me freiner sur la quantité, me raisonner sur la composition du repas, etc...

Quelqu'un qui n'a jamais été boulimique ne peut pas imaginer le combat harassant qu'est cette manie !! Tous les jours, c'est un combat, c'en est presque aliénant. Parfois, c'est à chaque minute que je dois m'empêcher de me précipiter au placard, c'est incroyable ! Si je n'étais pas boulimique, j'aurais trop de mal à croire que la nourriture puisse prendre autant de place dans les pensées -la vie- d'un occidental ! Je pense comprendre pourquoi on présente une pathologie : pour combler un manque, un manque de confiance, un traumatisme, mais pourquoi telle pathologie plutôt qu'une autre...Je pense que la mienne est la boulimie parce que je devais présenter des troubles dès l'enfance et que enfant on a accès qu'à la nourriture. Puis plus tard, c'est-à-dire aujourd'hui, si elle est si obsédante c'est parce que tout simplement j'ai éliminé les autres choix : pas une seule goutte d'alcool, pas de laisser-aller dans la propreté, dans les finances, etc... Mine de rien, je combats beaucoup de démons avec succès, mais comme rien n'est gagné pour toujours, ce sont des combats toujours d'actualité.

Cette attention me prend de l'énergie et m'en enlève peut-être un peu pour ce combat qui, lui, est épuisant ! Comme pour chaque autre combat, une solution existe et je dois puiser dans la richesse de l'existence pour la trouver (Ainsi l'Islam m'a aidé pour combattre certains démons. Ainsi la pauvreté m'a aidé pour d'autres, etc...)

Si on est attentif, on s'aperçoit que le cheminement de la vie est semé de solutions.

Tours le 11 février 2004  3h00

 

Je viens d'avoir l'idée d'une nouvelle, mais je ne sais pas encore si je vais l'écrire car je crains qu'elle soit blasphématoire. En effet, ce serait une histoire qui aurait la grande prétention d'avancer une théorie sur le sens de la vie et le pourquoi de notre création.

Souvent, j'ai pensé que le but de notre existence sur Terre était de nous faire devenir meilleur, voire immensément pur et la raison en serait de nous préparer à quelque chose après la mort, comme si on avait besoin de nous pour après et qu'on nous préparait sur Terre.

En prolongeant cette idée, je me suis dit finalement que ça se trouve, toutes les différentes personnalités qui composent l'humanité (les mauvais côtés) étaient les propres démons de notre créateur et que pour les combattre, il devait les extérioriser, d'où notre création.

Quand on devient meilleur, Il devient meilleur, c'est pour cela qu'il écrit notre destin et qu'il nous guide : pour nous aider à devenir meilleur. Nous ne sommes pas ses pions, nous sommes lui, c'est pour cela que la spiritualité, les réponses viennent de l'intérieur. Si cette théorie peut être une nouvelle, elle peut aussi être une vraie théorie, mais comme elle suppose Dieu comme quelqu'un qui doit devenir meilleur, elle est extrêmement blasphématoire !! Et je pourrai alors donner l'image de quelqu'un qui ne possède ni le respect, ni la foi, ce qui est évidemment faux !

Tours le 15 février 2004 17h11

 

On ne peut pas dire que l'existence manque de situations comiques ! Par exemple, nous sommes dans une file d'attente, dans un endroit plutôt confiné et quelqu'un a le bon goût de s'oublier et de parfumer de façon ignominieuse le cagibi qui sert de magasin. L'odeur n'échappe à personne et tout le monde cherche l'auteur du crime, et moi, qui n'ai pourtant rien à me reprocher, je me mets à rougir pensant que tout le monde va s'imaginer que je suis la criminelle. Du coup, comme je rougis, bon nombre le pense !!

Le 22 mai 2004  20h58

 

J'aime ce regard échangé avec un inconnu, regard soutenu, le temps de se croiser, regard où on se permet de dévorer l'autre des yeux. On ne se retourne surtout pas, car la magie est dans cet instant bref où on se donne et on prend. Regard intense en sensualité, effronté parce que sans danger ou sans suite, regard où l'espace d'un instant on est nous-même avec un inconnu.

Parfois on fait durer la relation dans l'imaginaire. J'imagine qu'il me parle, j'imagine que l'on est un couple. Il me tient la main. Faisons-nous un beau couple ?

A quoi ressemble cet inconnu quand il est en colère, lors d'une dispute de couple par exemple ? Et puis le téléphone sonne, j'oublie.

Le 13 septembre 2004  20h30

 

Idée d'une nouvelle : c'est l'histoire d'une fille qui écrit une histoire.

Tiens, si j'écrivais une histoire. D'abord, je dois trouver mon personnage. Ce sera un homme, ça va dans le sens de la logique de pratiquement tous les cerveaux. C'est ma première histoire, il faut que je reste dans le crédible, c'est moins dangereux. Alors cet homme sera plutôt beau garçon, comme ça, ça plaira aux lectrices et mes lecteurs pourront s'identifier à lui. Il ne sera pas encore marié, plutôt célibataire (voire plus haut).

Peut-être qu'au début de l'histoire il rencontre une fille (l'amour, élément qui à coup sûr retiendra mon public). Cette fille semblait inaccessible, mais quand même irrésistible (cette fois-ci, la gente féminine s'identifiera et les hommes penseront qu'ils connaissent une fille comme ça). Je décrirai avec force détails la cour effrénée du garçon (des fois que ça donnerait quelques bonnes idées à ces messieurs plutôt fainéants). Etc...

13 septembre 2004

 

J'aime ce parc où je viens courir, lire, promener mon chien. Par exemple, là je marche dans cette herbe fraîchement coupée. Oh, tiens, de la rosée ! Ca m'éclabousse...de la rosée !

A cette heure-ci ? Il est près de 14h, c'est impossible qu'il en y ait encore, et puis d'ailleurs il n'y en a pas ailleurs. Ah oui ! J'ai vu un chien traîner ici tout à l'heure. En effet, ce n'est pas de la rosée !

Le 14 septembre 2004

 

Si on vit si mal le célibat, c'est parce que c'est une catastrophe d'être célibataire. Mais non, c'est pas une catastrophe ! C'est parce qu'on nous élève avec l'idée que l'on sera quelqu'un quand on sera 2. Surtout les filles, on raconte des histoires qui ne se finissent que par un mariage et des enfants. Une héroïne dont le sort malheureux tout au long de l'histoire qui est amélioré à partir du moment où le héros arrive. Jamais on présente une femme seule qui se débrouille, est heureuse de son sort. On nous fait croire que l'on sera enfin accomplie à partir du moment où on sera avec l'autre. On nous empêche d'être heureux célibataire.

Le 15 décembre 20004 Tours

 

Ici, ça s'est passé autrement. Il y a bien des femmes et des hommes, mais ici ce sont les femmes qui dominent, alors bien sûr ici aussi les faibles (les hommes) se battent pour avoir les mêmes droits.

Je remarque que dans les films comme dans les livres, les relations intimes entre les protagonistes se lient avec une rapidité et une aisance déconcertante, me poussant à penser que dans la vie c'est pareil sauf que moi, je ne procède pas ainsi. Je veux bien croire au coup de foudre, mais quand même, ça n'arrive pas toutes les deux secondes ! J'arriverai pas à me laisser entraîner dans un jeu de caresses torrides par un inconnu. Il n'y a pas que moi comme ça. Même si on a un physique qui ôte trop d'exigence sur l'autre, on a, comme tout le monde, des yeux et des oreilles et même si cet inconnu a un physique et un discours charmant, il reste un inconnu avec un passé et un nombre de victimes que j'ignore. Si vous cédez facilement à un homme, vous ne pouvez connaître sa réaction face au refus. Peut-être est-il violent, peut-être l'a-t-il été avec une autre femme que vous. Et puis, je préfère laisser aller mon corps au rythme de mon cœur et mon cœur ne bat pas aux premières secondes.

Le 9 février 2005 Tours

 

La rencontre d'une gadgi et d'un tsigane, enfants durs qui ne révèleront leur sensibilité qu'à l'autre. Je ne sais pas si ça vaut la peine d'être couché sur le papier, mais une soudaine et étrange envie d'écrire me pousse à la dérive( ?) du moment. Ma grande interrogation de ces derniers jours, semaines...mois : C'est comment envisager le couple de nos jours. Force m'est de constater que le couple traditionnel, un homme (une femme) pour la vie ne connaît pas ses meilleurs jours ! Tous les couples se brisent et, au mieux, on en reforme un pour constituer ce qu'on appelle très romantiquement « une famille recomposée ». Donc on a n'a pas q'un seul amant sans sa vie, soit ! Mais est-ce qu'on résout le problème qui est apparu ans le premier couple (la routine !) en en formant un deuxième sur les mêmes bases ? La logique (et l'observation) conclurait un « non ». Alors faudrait-il ne plus vivre ensemble pour éviter cette fichue routine, pourquoi pas ? Mais comment élève-t-on les enfants que l'on veut avoir ensemble ? Et en plus on met en danger une valeur relativement fondatrice du couple : la fidélité (déjà difficile pour ces messieurs !)

Alors voilà, je n'ai pas de solution et je reste célibataire. Dois-je attendre de bien formuler la théorie pour commencer la pratique. Il se peut aussi que ce soit dans la pratique que l'on trouve la théorie. Ceci dit, ma morale et ma méfiance me limitent à une pratique rare donc bénéfique, mais amenuise la spontanéité. Bon, c'est pas aujourd'hui que je résoudrai l'énigme !

22 avril 2005  22h20

 

Tours-Marseille en AX via Lyon.

Un voyage commence déjà dans sa préparation. Aujourd'hui, je compose mes compiles pour le trajet qui s'annonce bien long (surtout en AX).

Donc nourriture pour auto-radio s'impose ! Quelques jours auparavant, je traçais le trajet, repérais les nationales et départementales avec lesquelles je partagerai quelques kilomètres (1er mai vers 23h00). Et puis le jour J se rapproche et entre l'appréhension et l'excitation, il y a les questions plus prosaïques du genre « Où vais-je faire le plein ? » Après mon escale à Lyon. Penser à emmener quelque chose pour les petits creux, les petites soifs. Bon, faut que je fasse une liste !

Le 3 mai 2005  vers 23h00

 

Arrivés à Lyon, nous sommes vendredi 13 mai à 19h40.

Je suis partie de Tours avec Greg à 9h45. On s'est arrêté à Châteauroux chez Thérèse. Là, j'ai déjeuné léger et laissant Greg chez Thérèse. Je suis partie pour Lyon, enrichie d'une entrevue avec notre chère Thérèse et de ses célèbres - en tout cas habituels - paniers pour ne pas avoir faim. Mais déjà, quand on sort de chez notre adorable Thérèse, on a jamais faim !

Passée à Montluçon, tourné un peu pour trouver une nationale qui n'existe plus ?

(N145 = N371) puis par Roanne (enfin contourné) et Lyon. 475 kms. (c'est environ ce que j'avais prévu). J'attends Viking. Il est 22h15. (+ 485 kms jusqu'à la Ciotat par St Remy).

Quelques 250 kms environ à se promener dans les environs, puis retour à Tours via Nîmes et Lyon. Kilométrage d'arrivée : 137 458. Ce qui fait au total 2134 kms pendant mes vacances.

Pas mal pour une AX doublée d'un jeune permis !

Tours fin mai

 

Il est logique que les pratiquants s'attachent aux écritures. Elles sont censées être leur guide, leur donner réponse à tout. C'est une base et un exemple concret quand ils enseignent à leurs enfants. Bref, ça résout nombre de tracas que peut soulever la moindre spiritualité. Mais quand les écritures nous dérangent, nous semblent trop décalées, mais que l'on souhaite une vie spirituelle, où va-t-on chercher la vérité ? Comment diriger ses choix, quoi enseigner à nos enfants ? Quelle est la différence entre une vie spirituelle et une vie athée si les deux êtres se comportent selon le bien ? Il y a peut-être de la spiritualité dans toute action bonne. La spiritualité n'est peut-être pas un choix ouvert, mais un mode de vie.

Qu'est-ce que qui est écrit, qu'est-ce qui ne l'est pas ? J'ai du mal à imaginer que tout est écrit ou que rien n'est écrit. Mais alors, y a-t-il juste notre jour de naissance et de mort qui sont écrits ou plus ou moins ? Les choses qui nous arrivent sans paraître être du hasard, sont-elles influencées par l'intervention d'un être divin, c'est-à-dire que rien n'est écrit, mais on nous pousse à faire des actes qui sont projetés pour nous. Il y a un programme, des objectifs et on tente de nous laisser sur la bonne voie. Mais qui, « on » ?

On a aucune preuve de l'existence, mais aussi de la non-existence d'un « on ». Nos impressions, nos sentiments, notre foi sont-ils des objectifs pour répondre à cette question ? Un être de chair peut-il accéder à la vérité de son vivant ?

Tours le 26 mai 2005  23h09

 

Si j'ai tant envie d'écrire, c'est pour changer ou faire évoluer certains esprits étriqués. Seulement (je sais que) ce sont les gens auprès desquels je m'adresse qui ne me liront jamais. Alors je me console en me disant que mes écrits (si un jour ils deviennent dignes d'être lus) serviront de matière à l'argumentation de ceux qui ont la même opinion que moi. Par ce biais, je participerai peut-être à l'ouverture universelle (= formule que je viens d'inventer pour englober les différentes évolutions vers lesquelles on devrait tendre).

Tours le 30 juillet 2005  23h41

 

La vie vaut-elle d'être vécue quand on est dans une telle détresse ? Quel miracle pourra la faire oublier ? Mais surtout quel prix paiera-t-on ce miracle ? On paye avant ou après ? C'est ¾ ¼ ? On paye bien cher l'illusion de la belle vie !

2 ans de suffocation payer 2 mois de respiration. Finalement, j'sais pas si c'est valable. Ca s'arrête toujours au bout de 2 mois et puis après, le néant pendant 2 ans ! On a des anges gardiens par intérim : un qui se fout pas mal de ta gueule et l'autre qui fait ce qu'il peut. T'as beau de donner à fond, y a pas que toi qui fais changer le cours de ta vie. Si y a pas un coup de pouce ailleurs, tu restes dans la même merde !

Tours le 04 août 2005  00h10

 

Quand on emménage avec quelqu'un, le logis prend une autre dimension. La maison (ou l'appartement) serait un puzzle et quand l'autre n'est pas là, bien évidemment, il manque une pièce au puzzle. Alors on l'attend. On s'occupe en attendant, mais notre esprit n'est pas tranquille, ni disponible tant que le puzzle n'est pas complet. Et bien c'est de ça que je ne veux pas. Je me délecte de ces merveilleux moments de solitude à la maison avec un livre sans attendre personne. Et le soir suivant, je me délecterai tout autant de la compagnie (de l'autre ou des amis) dans une soirée au restaurant ou ailleurs.

Tours le 03 octobre 2005  00h22

 

Par le fait même de la ressentir, je m'aperçois qu'il y avait bien longtemps que je ne l'avais pas éprouvé...cette euphorie. Elle vient du fait que l'inconnu ne s'est pas transformé en calvaire. Ma démarche même s'en ressent : ma tête est haute. Surtout pas de dédain, mais des regards droits, directs. Oui, cela faisait longtemps et manquait ! Une mise à l'épreuve franche, régulièrement, pourrait réitérer le bienfait. Il faudrait trouver comment.

Tours le 1er novembre 2005  20h24

 

Qu'il est bon d'aimer ! Une personne que j'aime beaucoup est souffrante alors  pour que notre visite ne la fatigue pas, j'ai décidé de préparer le repas pour qu'elle n'ait rien à faire. Ce repas plus les achats de cadeaux que l'on veut lui faire m'ont occupée tout l'après-midi et la soirée. J'ai renoué avec la cuisine que j'avais relégué à de vieux souvenirs d'il y a deux ans au moins, tout ça pour elle. Ma motivation a été telle que j'ai passé outre la fatigue, mon aversion pour les boutiques - un samedi de surcroît - ma fainéantise de cuisiner, tout ça par amour pour cette personne. C'est un amour « filial », donc toute forme d'amour donne des ailes. J'ai agi sans me poser de questions. Je suis impressionnée par ce pouvoir. Aimer nous rend fort, nous rend meilleur.

Tours le 06 novembre 2005  00h04

 

Il y a quelques jours, une amie m'a rendu le courrier que je lui avais envoyé il y a de cela plusieurs années (aucune fâcherie n'a motivé son geste heureusement). Je l'ai relu bien entendu et je me suis amusée à redécouvrir mes manies, mes défauts, mes rigolades de l'époque. Ce fut bon de comprendre que je me suis éloignée de la personne égocentrique et surtout geignarde que j'étais. Je me rappelle que je souffrais de solitude à certaines périodes, mais je me rappelais pas que je l'exposais autant ! Mais pourtant j'étais la même, certaines aspirations sont restées les mêmes. Ce qu'il y a d'étonnant aussi, c'est que j'avais confiance en l'avenir. Je me rendais compte de mes défauts et me faisais la réflexion qu'avec l'âge je m'améliorerai et en effet, j'ai progressé. Un être est difficile à cerner. Il s'y trouve tellement de contradictions. J'étais si immature et parfois j'avais de sages réflexions !

La question  que je me pose aussi, c'est comment mes amis de l'époque (dont certains sont encore là) pouvaient m'apprécier. Je ne peux pas m'empêcher de me faire la réflexion qu'aujourd'hui moi-même j'aurais du mal à supporter un tel personnage ! Je suis extrêmement proche de la personne qui recevait ces lettres à l'époque et je me demande ce qu'elle me trouvait à ce moment-là. Je ne pourrai pas m'empêcher, je crois, de lui poser la question.

Tours le 08 novembre  23h30

 

C'était la fête, la musique à fond, les confettis volaient et je regardais cette mère et son enfant. C'était comme dans les films. J'étais hypnotisée par cette scène. La musique était en sourdine, j'étais dans ma bulle. Je me disais que j'étais très différente de cette maman. Notre différence d'âge n'était pas énorme pourtant, mais elle avait plusieurs enfants dont une grande fille. Elle avait dû l'avoir jeune et ce petit ange en face de moi témoignait qu'elle avait réitéré l'aventure de la maternité. Et j'étais là, à me demander ce que cela faisait d'avoir un petit ange, d'être le sujet de ses regards rassurés par notre simple présence, ce petit ange qui nous aime naturellement, cette certitude (enfin rien n'est sûr) de vieillir avec une direction où poser le regard. C'est étrange d'avoir passé trente ans à refuser tout ce que les autres recherchaient : l'amour d'un compagnon, la stabilité au travail, la normalité sociale, la maternité. Ca fait de moi un être étrange, incompréhensible de l'extérieur, pas beaucoup plus clair de l'intérieur. Mes papiers annoncent une femme de trente ans. Mon stade actuel représente une jeune fille qui commence à devenir femme. Mon esprit est dérouté car il a bien vécu trente ans, mais je suis parfois comme une enfant pour laquelle certaines étapes de la vie sont encore trop abstraites pour pouvoir encore les envisager. Allez dire à une enfant de devenir mère, c'est incompréhensible. On sait le mimer avec les poupées, cela ne va pas plus loin. J'avance. Mieux qu'il y a dix ans, mais même à trente ans, on ne peut brûler les étapes.

Tours le 03 janvier 2006  23h58

 

Je me rappelle avoir lu un jour dans un magazine l'interview de plusieurs baroudeuses chevronnées et à la question : « quel conseil donneriez-vous avant de partir à l'aventure ? » l'une d'elle avait répondu de ne surtout pas se fier au Routard qui portait bien mal son nom, car d'après elle, il n'y avait pas mieux pour se perdre. Je l'ai trouvée bien injuste dans son jugement car quand je suis partie en Italie, certes ce n'était pas la grande aventure : je quittais un pays civilisé, industrialisé, bourré de grandes enseignes pour un pays exactement semblable, juste la langue et la monnaie (et oui la lire à l'époque) permettaient de se dépayser. Pas très risqué comme entreprise, mais tout de même quand je débarquais à la gare de Florence et que le Routard me disait à droite on vous donne une carte gratuite de la ville, à gauche une sandwicherie et à la sortie prendre le bus untel pour arriver à l'auberge de jeunesse, j'étais sidérée par autant d'exactitude vérifiée. Du coup pour mes voyages suivants, même schéma : peu de bagages (un sac à dos), très peu de sous en poche, mais toujours le Routard sous le bras.

Tours le 16 janvier 2006  00h24

Mamie est partie le 16 janvier vers 17h30

 

Mamie est le point de départ de tous ces changements qui surviennent depuis à peu près trois ans, de ces réussites, de ces miracles, de ma transformation. C'est pour elle que j'ai pris une importante décision fin été 2001 et tout ce qui en a découlé a fini par me sauver de moi-même (rien n'est définitivement gagné, je dois poursuivre le chemin).

Elle fut la première lumière dans ma vie, la première personne qui m'a fait prendre conscience que non seulement j'étais un être humain, mais qui en plus pouvait m'aimer. J'étais sa poupée. Ce fut le seul être de la famille digne, droit (papi est parti trop tôt pour que je puisse en faire un portrait exact ou précis). Elle a affronté les épreuves sans se plaindre, mais surtout sans se perdre dans les questions ou les lamentations : « c'est ainsi, alors je fais avec ».

Mamie était une femme extraordinaire. Elle est un modèle, une direction. Les mots me manquent pour dire combien elle est grande dans le cœur de chacun, dans le mien.

Tours le 18 janvier  2006 02h44

 

Je comprends pas les mecs qui sortent avec toi après des jours ou des semaines de cour et qui essayent de te changer une fois qu'ils sont avec toi. Mais, bon sang ! Ils voyaient bien comment t'étais pendant leur cour. Si ça leur plaisait pas, ils n'avaient qu'à arrêter et on en parle plus ! Pff ! Aucune force de caractère. Enfin, ne jetons pas la pierre. Mais alors qu'ils ne s'étonnent pas après si ça ne se passe comme ils voudraient.

Tours le 27 mars  2006

 

On dit souvent les yeux sont le reflet de l'âme, mais on ne précise pas si c'est de notre propre âme ou celle de celui qui se tient en face. Doux.

Tours le 03 mai 2006

 

Quand on arrive pas à trouver la solution à un problème, qu'on craint de manquer d'objectivité, faisons comme si c'était un ami qui nous exposait ce problème (qui serait son problème). Que lui conseillerait-on ?

Tours le 18 janvier 2007  23h10

 

Pourquoi fait-on un enfant ?

A-t-on vraiment réfléchi à toutes les conséquences que cela engendre ?

Est-on préparé à toutes les éventualités, même les plus cruelles ?

Parce que si ces dernières devaient se produire, se rappellera-t-on des raisons pour lesquelles on a choisi de faire un enfant ?

Tours le 28 janvier 2007  22h02

 

Les épreuves que l'on traverse, tout comme les moments de joie, ne doivent pas être vécus pour rien. Alexandre Jollien le confirme : il faut en sortir meilleur, comprendre, ne pas en faire une souffrance stérile. Autre point important que ce même auteur honore sans en parler : il faut partager son expérience, car c'est grâce aux témoignages, aux livres, aux œuvres de tout genre que l'on se construit, que des réponses sont apportées à nos tourments.

La façon dont nous avons franchi une épreuve, un cap, avancé, doit aussi servir aux autres. Sans tous ces témoignages, ces paroles de sagesse, je n'en serai pas là (ça ne fait pas tout évidemment, il faut aussi des rencontres, du soutien, des succès, la volonté, mais ça fait avancer).

Mais il ne faut pas oublier d'où l'on vient. Le fait d'être meilleur ne doit pas nous faire oublier ce qui nous permettra de rester indulgent et de comprendre pourquoi l'autre est si immature. Nous l'avons été avant lui.

Tours le 29 janvier 2007 vers 23h30

 

Dormir est le refuge des personnes dépressives + pour les personnes dépressives le danger est permanent.

Amygdale - hippocampe - cortex néofrontal (siège de la pensée) activé par l'hippocampe. Pour cesser l'activité de l'amygdale. Le stress active l'amygdale qui éteint le cortex néofrontal  (pour l'instinct de survie) mais chez certaines personnes qui se trouvent souvent en état de stress, l'amygdale est trop souvent activée. Elle tue des neurones de l'hippocampe, les rendant inefficaces, réveille le cortex néofrontrale, siège de la pensée, donc on ne pense plus objectivement. Conséquence : dépression.

Le sport crée des neurones (entre autre) qui permettent de réactiver l'hippocampe qui réactive le cortex néofrontal. La méditation renforce le cortex néofrontal (pensées positives + stimule le passage à l'action).

= document infrarouge

Emission du 14 juin 2007 France 2

 

Jacques Salomé dans Le courage d'être soi attire notre attention sur la différence à faire entre souffrance et blessure. On souffre parce qu'il y a une blessure qui est réactivée. Il faut donc savoir quelle est cette blessure, d'où elle vient et on peut comprendre ainsi pourquoi on réagit excessivement à un évènement qui devait rester anodin.

En faisant cette recherche, j'ai mis le doigt sur une blessure très ancienne que je n'avais pas compris. Ce refus de s'engager avec quelqu'un, mais aussi mon caractère asocial seraient peut-être dus à un rapport étrange de l'enfance où je n'avais pas ma place, peut-être pas d'identité et où mon frère était beaucoup plus important. J'ai dû garder l'impression qu'on préférera quelqu'un d'autre à moi. Je ne cesse d'imaginer qu'une autre personne sera tellement plus intéressante, qu'elle prendra ma place. Cela ne me donne pas confiance dans la relation et la croit perdue de toute façon alors mes réactions ne sont pas appropriées. Je ne dois pas prêter aux nouvelles personnes rencontrées les mêmes intentions que mes « parents ». C'est important, je ne dois pas l'oublier. L'écrire n'est pas tout, je dois déposer cette blessure. L'abandon, l'ignorance est certes une chose vécue et réelle, mais elle fait partie du passé. Elle ne fait plus partie du présent - depuis longtemps - depuis longtemps on ne m'abandonne plus.

J'ai une identité. Et ce qui se passe aujourd'hui n'a rien à voir avec avant, c'est complètement indépendant. Quand on m'ignore, la blessure doit être réveillée, car je douille excessivement, je suffoque. Tout le monde est ignoré  à un moment de son activité. Je ne dois plus en faire une affaire douloureuse.

Allez, c'est fini momentanément. Le passé reste au passé.

Tours le même jour

 

Voilà, je suis revenue dans mon HLM. Les premiers jours je ne voulais défaire aucun carton, je me disais que je n'y resterai pas, c'était un retour en arrière. Mais ce n'est pas exact. Je suis revenue différente, avec de nouveaux bagages, avec la satisfaction d'avoir essayer et de m'être enrichie de cette tentative. J'ai eu mes démons en face. Oh, je ne les ai pas tous terrassés, mais je me suis dépassée. Alors je ne dois pas recommencer ma vie là où je l'ai laissée quand je suis partie d'ici, car je suis une autre ou la même, mais avec un bagage en plus, des exemples à suivre, des évolutions à confirmer, des erreurs à ne pas reproduire.

Je dois continuer  d'avancer et je suis plus riche aujourd'hui. C'est comme une rivière. Elle avance coûte que coûte et quand elle rencontre une difficulté (une roche), elle met le temps qu'il faut, mais elle n'abandonne pas et quand enfin elle triomphe, elle en sort enrichie de cette rencontre et elle avance encore.

Tours le 10 septembre 2007

 

Aussi séduisante et enivrante que peut paraître une relation passionnée, obsessionnelle, elle réduit la personne à cette seule relation, alors qu'être amant(e) n'empêche pas d'être fraternel, ami(e), parent, etc...

Car si nous ne sommes plus qu'amant(e) et que la relation s'arrête, nous ne sommes plus rien, alors que si nous avons continué d'être de bons amis, parents, etc..., une seule de toutes nos facettes est blessée et peut mieux se reconstruire.

Plus on avance dans la spiritualité et plus on se détache des nombreuses pensées futiles de notre quotidien. On est d'ailleurs invité à les quitter toutes. Alors "beaucoup" choisissent la voie de l'engagement spirituel, ils renoncent certes à l'inutile, mais partent du même coup dans des retraites lointaines, non pas seulement géographiques, mais, je trouve, humaines. En effet, si tous ceux qui trouvent la voie de la spiritualité profonde quittent le monde des hommes ordinaires, qui montrera la voie à toutes ces âmes perdues. je serais moi-même tentée, parfois, par un tel engagement, mais j'ai l'impression que notre place est parmi les nôtres, pour s'influencer mutuellement. On parle tellement d'échange, mettons-le en pratique. Je crois au modèle -à donner- et -à suivre-.

Tours le 28 septembre 2007

 

Aujourd'hui j'ai vécu un moment que j'ai eu l'impression forte d'avoir déjà vécu. Alors ce phénomène n'est certes pas nouveau et arrive à tout le monde. Mais cette fois-ci, ce fut tellement intense que j'ai eu une impression de voyage dans le temps et que le moment que je vivais n'était pas le vrai et que c'était l'autre - le souvenir - qui était le vrai présent, très curieuse sensation qui semblait réelle. Mais si aujourd'hui n'est pas le vrai présent, tout ce que je vis depuis ne l'est pas non plus ? Et quand reviendrais-je au vrai présent ? Heu, j'ai pourtant rien pris comme drogue. Peut-on délirer sous sobriété ? Ou alors je suis dans le vrai présent et c'est avant que j'ai voyagé jusqu'à aujourd'hui, mais je n'ai pas le souvenir d'une sensation de voyage dans le temps pendant ce moment. Et si je voyage dans le futur, c'est à quelle occasion ?

La première de mes pensées tend vers le rêve, il est vrai que je ne m'en souviens jamais, mais c'est peut-être dans mon sommeil que je me transporte et que certaines situations m'apparaissent donc comme déjà vécues. Les déjà-vu sont souvent des situations anodines. Est-ce que donc tout est déjà écrit, même le plus banal évènement ?? Où est-ce comme dans le film Matrix, un bug de la matrice et donc il se passe quelque chose d'important à ce moment là, comme une intervention extérieure ? Aujourd'hui, à ce moment précis, je me suis vraiment sentie dans une autre réalité.

Le 29 septembre 2007

 

Il est extrêmement important de ne pas céder à la colère, même la plus insignifiante. Déjà parce que celle-ci n'est, pour la majeure partie du temps, pas justifiée. Les petits énervements ne paraissent pas dangereux, pourtant si on cède à ceux-ci, on prend l'habitude de céder à nos mauvaises émotions. La preuve qu'ils sont déjà dangereux puisqu'on les considère comme salvateurs : "Ca soulage !" entend-on souvent. Quand on accepte de se mettre en colère pour les petites choses, la colère devient comme une seconde peau et surgit à chaque contrariété, chaque souffrance et le danger est de dire des choses sous la colère, de prendre des décisions sous la colère, de réagir sous la colère et tout ce qui se fait sous la colère ne nous emmène pas au bon endroit.

Le 7 octobre 2007

 

Je suis hospitalisée pour une lombosciatique chronique. Pendant quatre semaines, à l'aide de kiné sportive (très sportive) je dois travailler mon dos pour pouvoir faire face aux exigences physiques d'un travail et d'une activité normaux. Je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec mon esprit. En effet je traverse une rupture (que je souhaitais moins, beaucoup moins que les autres). Et j'ai l'impression qu'il faut que j'entraîne mon esprit à faire face à tous les aspects de la vie. Je travaille sur les deux fronts. Ca paraît difficile, mais c'est prometteur. Dans les deux disciplines je connais des moments de fort abattement, mais le bienfait que j'entrevois me motive. Ces deux batailles se se ressemblent tellement ! L'esprit comme le corps doit s'entraîner , se forger une force pour ne plus être dans la douleur. Ca ne semble pas être un hasard, ce parallèle. Il est là pour me faire comprendre l'importance d'une discipline effectuée au quotidien et me faire entrevoir un quotidien moins douloureux.

Le 14 octobre 2007

 

Trois semaines se sont déjà écoulées à une vitesse hallucinante. La troisième semaine fut très difficile sur le plan physique. J'en arrive à la conclusion que mon esprit doit être encore plus fort que je ne le croyais car il doit prendre le dessus sur le physique. Je suis vidée, douloureuse, enrhumée, il me reste une semaine d'hospitalisation. Je dois pousser mon esprit à dominer la situation. Il ne suffit pas d'éliminer la tristesse, il faut faire avancer la machine. Le combat est rude, mais parsemé d'encouragements.

Le 27 octobre 2007

 

En relisant ces dernières notes, je ressens que je suis dans le vrai. Je suis très amoureuse de ce garçon, mais ces derniers temps, je m'aperçois que si j'ai beaucoup travaillé sur moi-même (parce que c'était nécessaire) lui, n'a pas avancé, il ne fait aucune remise en question sur lui-même. Le résultat est que nous ne pouvons nous entendre (je reconnais aisément qu'il y a aussi de mes torts, je m'abandonne de plus en plus à mon orgueil ou ma suffisance). Pour que cela marche, il faudrait que je me soumette à son humeur changeante, à ses caprices, à ses maltraitements psychiques. J'ai refusé, nous sommes peut-être en rupture et cela avait tendance à entraîner chez moi - non seulement une logique tristesse - mais une espèce de dévalorisation de moi-même, me sentant dans l'incapacité de vivre une histoire d'amour relativement longue. Mais aujourd'hui, j'ai compris que par le refus de me soumettre à de mauvaises habitudes, j'ai fait preuve d'un amour-propre qui me laisse entrevoir l'amour que je peux ressentir, grâce à Dieu, pour moi-même et pour les autres. L'amour étant la raison d'être sur cette terre, je suis sur la bonne voie. Je ressens une certaine fierté à continuer d'entretenir le respect que je me dois et que l'on me doit, même et malgré les sentiments forts que je ressens.

Le 29 janvier 2008

 

La confiance est le premier pas vers la patience. Il faut accepter d'être imparfait, cesser la course à la perfection. Même les héros ont des moments de découragement, de doute. Nous sommes humains, pas des machines. Seules les machines ne font jamais d'erreurs. Savoir saisir tous les moments d'amitié qui se présentent.

Début février 2008

 

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