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samedi, 23 février 2013

Die Hard into Insanity [Fanfics]

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Cette histoire se situe entre l'épisode [3] Die Hard-Une Journée en Enfer et l'épisode [4] Die Hard-Retour en Enfer.

 

Après avoir vaincu Simon Gruber et ses sbires, John McClane réintègre son poste de flic à New-York avec tous les honneurs. Songeant qu'il a peut-être de nouveau le vent en poupe, il décide un jour de jouer au loto comme tous ses collègues. A la surprise générale, il gagne une belle somme d'argent qu'il décide d'utiliser pour se payer des vacances, à lui et à des vétérans qui ont, tout comme lui, connu une existence mouvementée. Ils partent faire une croisière dépaysante dans le pacifique, ignorants que le destin va leur faire croiser la route d'un personnage pour le moins...imprévisible.

 

McClane s'allongea dans le transat, un verre à la main. Une légère brise caressa son crâne glabre avant de jouer avec l'ombrelle plongée dans son cocktail. Il fouilla dans sa poche de pantalon, sans succès, avant de regarder autour de lui, perplexe.

- Tu cherches tes clopes, amigo ?

Gomez se tenait devant lui, hilare. McClane aurait juré qu'en quelques jours il avait déjà prix dix kilos.

- Désolé, je crois bien qu'elles ont fait un petit plongeon. Tu crois que les requins peuvent attraper le cancer ?

Puis il s'esclaffa.

A la fois amusé et contrarié, McClane arbora sa moue légendaire.

- Espèce d'enfoiré.

- Ecoute, John, c'est pas moi qui ai décidé d'arrêter de fumer. Mais courage, on est tous avec toi. Pas vrai, Fletcher ?

L'intéressé était occupé à danser la bossa avec Christie, une officier dont les charmes étaient bien plus appréciables avec un pareo qu'avec un uniforme.

- Ouais, bien sûr. On te doit bien ça, John.

Christie se mêla alors à la conversation tout en secouant sensuellement son buste :

- Dis, t'as déjà songé à ta reconversion ? Tu pourrais bosser dans l'humanitaire.

McClane secoua la tête tandis que les autres riaient.

- C'est vrai, reprit Christie, c'est super généreux ce que tu as fait. T'as sûrement une vraie fibre philantropique qui ne demande qu'à s'exprimer pleinement.

John avala une gorgée.

- C'est ça, foutez-vous de ma gueule. Continuez comme ça et je vous jure que je vous balance tous par-dessus bord.

Il adressa un clin d'oeil à Christie.

- Les femmes d'abord, bien sûr.

Puis il ajouta :

- Comme vous le dites si bien, c'est moi qu'ai payé alors j'exige un respect exemplaire. C'est trop demandé ?

Ils s'inclinèrent, Gomez en tête.

- Tout ce que tu veux, mère Thérésa !

Et les rires fusèrent de plus belle.

McClane les observa s'amuser sur le pont comme des gosses. Ils avaient l'air tous vraiment heureux. Et de savoir qu'il y était pour quelque chose commençait lui aussi à le rendre heureux. Tellement qu'il en eut peur. Il préféra se distraire l'esprit au plus vite :

- Dis-donc, Gomez, elle te va vachement bien cette chemise à fleurs ? Tu sais que tu devrais la mettre en service. Je suis sûr que les dealers adoreraient se faire coffrer par un flic portant des feuilles de cannabis !

Sur une plage, proche, beaucoup trop proche...

Le chef des Pirates baissa ses jumelles et se tourna vers ses douze hommes alignés devant lui. Il était habillé simplement : t-shirt rouge, treillis et godillos de l'armée. Mais il n'avait franchement rien d'un militaire, encore moins d'un touriste. Une crête se dressait sur son crâne et il tenait dans ses bras un lance-roquettes comme s'il s'agissait d'un enfant. Quand on le connaissait suffisamment, on savait que cette métaphore était loin d'être exagérée.

- Ok, alors est-ce que quelqu'un ici peut me dire pourquoi je veux ce putain de bateau ?

Pour être certain d'avoir leur attention - ce n'était pas vraiment des lumières - il pointa un index vers le large.

L'un des pirates leva la main. La scène avait quelque chose de comique évidemment.

- Parce qu'il est gros.

Il regarda ses camarades en haussant les épaules l'air de dire : "C'est une réponse qui en vaut une autre" ou bien "Moi au moins j'ai les couilles d'ouvrir ma gueule, pas comme vous, bande de lopettes !"

Le chef s'esclaffa, puis en éclair, s'empara du pistolet glissé dans sa ceinture et logea une balle dans chaque genou de son sbire qui s'effondra aussitôt. Il désigna ensuite l'homme hurlant du menton :

- Est-ce que quelqu'un connait ce fils de pute ?

Les hommes se dévisagèrent avec insistance, cherchant désespérément une réponse dans le regard des autres. Ils savaient Vaas assez cinglé pour tous les flinguer pour un prétexte aussi futile que d'avoir pissé sur leurs propres pompes. Alors dans le contexte présent, ils ne donnaient vraiment pas cher de leur peau.

Vaas s'impatienta.

- J'ai dit : est-ce que quelqu'un connait ce putain de fils de pute ?

Les hommes cessèrent de se regarder avant de hausser les épaules ou de secouer la tête, l'air dépité.

L'iroquois pointa son RPG vers les pirates. Il sourit.

- Moi, je le connais. Putain, c'est vrai. On a passé des nuits blanches à jouer au poker. Il était vraiment fort, ce con. Un putain de bluffeur.

Son sourire s'élargit tandis que ses souvenirs se faisaient plus précis. Et puis, son visage s'assombrit brusquement.

- Et puis un jour, je comprends qu'il triche. Il triche avec moi, son chef, celui qui donne un sens à sa vie, celui qui le fait danser, chanter au son des massacres, des enlèvements et des tortures. Une vie de rêve, quoi ! Y en a combien qui paieraient pour avoir une vie pareille ? Hein ? Et c'est moi qui lui filait du blé. Je me suis jamais foutu de sa gueule. Je l'ai respecté et même aimé, comme un putain de frère. Et lui, qu'est-ce qu'il me fait ? Il me donne un putain de coup de couteau dans le dos.

A ces mots, Vaas dégaina sa machette et la planta dans la gorge du traître qui émit une suite atroce de gargouillis tandis que son tortionnaire faisait tourner la lame d'une main experte.

- Ma soeur m'a déjà trahi, hijo de puta. Je peux plus accepter ça. Vous avez compris ? Ne me décevez jamais. Sinon, vous prierez à genoux que je vous accorde le sort que je réserve aux putains d'otages dont tout le monde se branle.

 

Un pirate rejoignit Vaas. Il avait soigneusement attendu que le discours touche à sa fin. Ou paraisse toucher à sa fin.

- Les bateaux et les jet-skis sont prêts. On peut y aller.

Vaas jubila. Sa colère s'envola en une fraction de seconde.

- Allez, les gars, on va montrer à ces putains de touristes ce que c'est de vraies vacances !

La machette effectua un dernier aller-retour et le pirate rendit ce qui restait de son âme.

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MacClane fut tiré de sa sieste par Gomez.

- John, le Capitaine veut te voir. Il dit que c'est urgent.

L'intéressé ouvrit un oeil avant de le refermer aussi vite.

- Je suis en vacances. Il peut rien avoir de plus urgent qu'une piqûre de moustique. Et les piqûres de moustique, c'est pas de mon ressort. Y a un médecin à bord.

Gomez fixa avec inquiétude les verres vides au pied du transat.

- T'as bu combien de cocktails ?

- Assez pour être incapable de te répondre. Maintenant, dégage, tu me fais de l'ombre.

Gomez ne répondit rien, mais resta sur place, signifiant par sa présence que l'urgence en question était bien plus importante que son petit confort personnel.

Il soupira longuement.

- Ok. Je vais voir ce que me veut le Capitaine. Mais il a intérêt à avoir une putain de bonne raison.

 

 

- Comment ça des pirates ? Vous plaisantez ?

Le Capitaine Moore resta de marbre. Il avait un côté british avec son élégante moustache et sa tenue blanche impeccable qui ajoutaient naturellement à son sérieux.

- Ce n'est pas trop dans mes habitudes, Monsieur McClane.

- Appelez-moi John.

John pointa les jumelles et aperçut les embarcations venant rapidement à leur rencontre. Il y avait douze hommes avec à leur tête un énergumène pour le moins inquiétant, une sorte de punk exotique. Il avait un lance-roquettes dans les bras qui avait le don de le rendre encore plus inquiétant.

- Effectivement, ils ont pas l'air de touristes. Mais dites-moi, vous êtes pas censé savoir où naviguer pour éviter ce genre de désagréments ?

- Dois-je vous rappeler que c'est vous qui avez choisi la destination.

- Ouais, j'avoue que j'y suis allé un peu à la va comme je te pousse. N'empêche que l'agence de voyages aurait dû me briefer. C'est son boulot, quand même. Et vous, ne me dites pas que vous avez jamais entendu parler de pirates des mers dans cette région ?

- C'est la première fois que je mets les voiles ici. Ce n'est pas du tout mon secteur. Je fais un remplacement.

- Génial. On a des armes à bord ?

- Quoi ? Vous ne comptez quand même pas les affronter ?

- Vous vous croyez peut-être capable de les semer avec ce...Titanic ?

Les épaules du Capitaine s'affaissèrent, preuve qu'il n'était pas taillé pour ce genre d'épreuve. Au contraire de son interlocuteur.

- Bah, on pourra toujours essayer de les écraser.

Moore s'alarma.

- Vous plaisantez ?

La bouche de McClane se tordit.

- Ce n'est pas trop dans mes habitudes, Monsieur Moore.

Le caractère de la conversation ne resta pas longtemps confidentiel car ils furent bientôt rejoints par les autres passagers et une partie de l'équipage.

- Que se passe-t-il ? s'enquit Christie, désignée officiellement comme la porte-parole, peut-pêtre parce que tout le monde savait que John était loin d'être insensible à ses charmes malgré la distance qu'il mettait sagement entre eux.

- Les amis, on dirait que les vacances vont tourner court.

- Quoi ? firent-ils en choeur.

- Tu peux être plus précis ? demanda Gomez.

- Et bien, il semblerait que ce petit coin de paradis est en réalité un véritable coupe-gorge. Les vacances rêvées, quoi !

John étudia ensuite le Capitaine de la tête aux pieds.

- Vous allez changer de vêtements.

- Quoi ? Mais...

- Discutez pas ! Ils vont nous accoster, c'est inévitable.

L'un des matelots observait la progression des pirates.

- Leur chef nous fait signe. Il nous menace avec son lance-roquettes.

Fletcher soupira.

- Ca veut dire que si on fait mine de se barrer, il nous allume. Le message est reçu cinq sur cinq.

John se sentit tout à coup redevenir le flic de New York confronté au danger le plus palpable. Une seconde peau pour lui. Il regardait tout autour de lui, réfléchissant à la vitesse d'une balle. Le bateau prenait de sérieuses allures de Tour Nakatomi. Une expérience qui avait laissé des traces dans l'esprit de McClane. Si elle lui avait permis de retrouver sa femme pour un temps, elle avait aussi coûté la vie à plus d'un innocent. Et ça, il ne pouvait pas le permettre une seconde fois.

- Allez tous sur le pont. Vous allez vous la jouer cool et même super cool. Je m'occupe du reste.

- Qu'est-ce que tu vas faire ? s'enquit Gomez.

- Je nous ai tous mis dans cette galère alors je compte bien tous nous en sortir.

Les pirates abordèrent le bateau peu de temps après et trouvèrent les passages et l'équipage au complet sur le pont comme pour les accueillir. La consigne était de ne pas résister, de donner aux pirates ce qu'ils voulaient. Dans la plupart des cas, la docilité était payante et les bandits repartaient avec leur butin sans la moindre effusion de sang.

Vaas confia son fidèle lance-roquettes à Alavarez, son homme de main, avant de s'avancer en se dandinant vers l'assemblée. Après un bref examen qui en mit plusieurs mal à l'aise, il se mit à renifler les hommes les plus proches en s'arc-boutant comme un animal.

Gomez lança discrètement à McClane :

- Celui-là, il a passé trop de temps sur son île.

L'intéressé ne sourit même pas. Il était trop conscient de la nature du danger pour prendre cela à la légère.

Vaas se figea.

- Américains ? Américains ?

Il se tourna vers ses hommes, armés jusqu'aux dents.

- Bingo ! Des putains de purs américains. C'est Noël, les mecs !

Christie grimaça.

- V'là la gueule du Père-Noël.

- Merde, fit John.

Gomez l'interrogea du regard.

- Ils viennent pas pour notre fric. Ils viennent pour nous. C'est nous le fric.

Gomez essaya de se grandir comme pour mieux affronter la menace qui s'annonçait.

- Ca s'annonce mal, alors.

McClane n'avait d'yeux que pour Vaas.

- Très mal.

Le chef des pirates se mit à déambuler parmi l'assemblée.

- Où est le Capitaine ?

McClane observa Moore. Il avait troqué son uniforme blanc contre un bermuda et une chemise à fleurs. Il avait bien du mal à cacher sa peur.
Un peu trop repérable. C'est peut-être pour mettre fin à son martyre qu'il commença à s'avancer. McClane fronça les sourcils et secoua la tête à son attention pour l'empêcher de commettre l'irréparable. L'autre se figea, mais il n'en menait pas large.

- Il s'est fait bouffer par un requin.

John se tourna vers Gomez.

- Qu'est-ce que tu fous ?

- J'improvise. Tu sais ce que c'est, non ?

McClane était effectivement devenu un expert en la matière. Mais en l'occurence, il n'avait aucune envie de se lancer dans un hasardeux jeu du chat et de la souris. Pas avec un fou furieux et une bonne dizaine de vies en jeu.

Vaas se planta devant Gomez qui essaya de ne pas regretter son audace.

- Je répète : Où est le Capitaine de ce putain de bateau ?

Le ton avait monté. McClane serra discrètement le poignet de son camarade pour l'enjoindre à la prudence.

- Je répète : Il s'est fait bouffer par un requin.

Vaas sourit, ce qui n'augurait rien de bon. Il s'adressa à l'assistance, à son public pour aujourd'hui :

- Une fois, c'est marrant. Deux fois, c'est ennuyeux.

La seconde d'après, Gomez recevait un violent coup de genou dans les parties. Plié en deux, il tomba à genoux, sous le regard de John, qui serra les poings pour ne pas sauter à la gorge du punk. Ce dernier leva la crosse de son pistolet et commença à matraquer le crâne du policier.

- Qui...est...le...Capitaine...de ce...putain...de...bateau ?

- Je suis le Capitaine de ce putain de bateau, annonça John avec un maximum de conviction.

Vaas se désintéressa aussitôt de Gomez, ce qui rassura immédiatement McClane. Le pirate scruta son nouveau centre d'intérêt en plissant les yeux.

- Toi, t'es le Capitaine ?

McClane savait qu'en étant lui-même, il n'avait aucune chance de faire illusion. Alors il imita Moore. Il se recroquevilla un peu, se mit à déglutir et son regard fuya son interlocuteur.

- Oui, bien que je le regrette énormément aujourd'hui. Si j'ai de la valeur pour vous, emmenez-moi. Mais laissez l'équipage et les passagers tranquilles. Je les connais tous et ils ne représentent rien, financièrement parlant. Je suis la seule personne à bord qui peut vous rapporter quelque chose. C'est bien pour ça que vous êtes là, non ?

Vaas continuait de l'étudier, visiblement fasciné.

- Toi, t'es le Capitaine ?

McClane s'impatientait. Ou plutôt, il bouillait de rage. Il dévisagea enfin Vaas. Ce qui représenta sans doute sa première erreur.

- Pourquoi ? J'ai pas une gueule de Capitaine.

Vaas secoua la tête.

- Non, hermano. Toi, t'as une putain de gueule de cow-boy.

McClane grimaça.

- On me l'a déjà dit. Mais ça tombe bien, parce que toi, t'as une putain de gueule d'indien.

Fletcher faillit s'étrangler de rire. Au contraire de Christie.

- Il est malade. Il joue à quoi ?

Vaas colla le canon de son flingue entre les yeux de John. Qui resta droit comme un I. Comme si ça faisait partie de ses habitudes. Ce qui était bien entendu le cas. Le pirate baissa son arme et s'esclaffa.

- J'adore les américains ! Et tu sais pourquoi j'adore les américains ?

McClane se détendit un peu.

- Parce qu'on est les meilleurs ?

Vaas le toisa avec un air jubilatoire, pour le moins ambigü :

- Vous gagnez presque toutes vos guerres et même celles des autres. Tout ce que vous inventez, surtout si c'est de la merde, tout le monde vous l'achète. Et même quand vous avez un connard de président, le monde entier vous baise le cul parce que deux putains d'avions s'écrasent dans vos buildings. Oui, vous êtes les meilleurs !

McClane se permit de sourire.

- Pour le coup des avions dans les buildings, j'étais pas dispo ce jour là, c'est pour ça.

Vaas marqua un silence avant d'éclater de rire.

- J'adore les américains !

Il se tourna vers ses hommes.

- Emmenez-les tous. On fera le tri sur place.

Alavarez se râcla la gorge.

- Mais Vaas, on a pas assez de place à bord. A moins qu'on prenne aussi leur bateau.

Vaas abattit Gomez à bout portant, éclaboussant McClane de son sang. L'horrreur qu'il lut sur le visage de ses collègues n'avaiet rien à envier à la sienne. Et elle eut le don de le faire sortir de ses gonds.

- C'est pas prévu au programme et tu le sais, rétorqua sèchement le pirate. Les explosifs sont posés ?

Alvarez opina.

- Alors on se casse avec les otages et on fait tout péter.

Alvarez s'approcha et tendit le lance-roquettes à Vaas.

McClane se jeta en avant. Il attrapa l'arme sur sa lancée et après avoir boulé au sol, se redressa et ajusta Vaas et le gros des pirates. Vaas s'en amusa aussitôt.

- Mais t'es un putain de comédien, toi aussi !

- Non, mais je suis assez d'humeur pour te rejouer un remake d'Apocalypse Now.

- J'adore ce film. C'est mon film préféré.

Il se mit à fredonner la Chevauchée des Walkyries.

Ce qui n'amusa bien entendu que lui. McClane le toisa avec dédain.

- M'étonne pas. Tu dois être du genre à aimer l'odeur du napalm, alors je vais t'en donner pour ton argent.

Il s'apprêta à faire feu.

- Fais pas le con, cowboy. On commençait à avoir une putain de relation, toi et moi.

- Quand ça démarre fort, c'est pas fait pour durer.

Vaas pointa un doigt sur McClane.

- Alvarez, shoote-le.

L'homme de main leva son AK-47. Christie, Fletcher et les autres flics s'animèrent et improvisèrent un bouclier pour John.

- Tire-toi ! lui intima Christie.

Penaud, Alvarez se tourna vers son chef.

Vaas explosa.

- Emmenez-moi ces putains d'otages !

Les pirates obéirent, mais tout le monde eut la surprise de constater la disparition de McClane. Vaas s'en soucia à peine.

- Ce bateau sera son tombeau.

Une fois les otages dans les bateaux, deux en moins ayant l'avantage de pouvoir caser tous les autres, les pirates firent route vers l'île.

John s'était retiré dans la cabine du Capitaine. Il était vivant, en apparence tiré d'affaire. Sauf que bien entendu, c'était tout le contraire. Le bateau pouvait exploser d'une seconde à l'autre et les autres étaient prisonniers d'une bande de cinglés dirigée par le roi des cinglés.

- Belles vacances, John, très fort sur ce coup-là.

Mais la frustration d'avoir échoué prit rapidement le pas sur son cynisme salvateur. Il donna de grands coups de pied tout autour de lui.

- Putain de bordel de merde !

Et puis l'urgence de la situation lui imposa d'écourter sa poésie. Il revint sur le pont. Le corps sans vie de Gomez était toujours au même endroit. De le voir ainsi attisa sa douleur et son amertume.

- Je te jure qu'il l'emportera pas au Paradis !

Vaas produisit un détonateur.

- Hasta la vista, cowboy !

Christie, Fletcher et les autres assistèrent, terrifiés, à la destruction du bateau de croisière dont l'ampleur interdisait toute survie d'un quelconque passager. Ils se dévisagèrent, se sentant coupables d'être en vie, heureux de l'être et en même temps maudits par le destin qui leur réservait un avenir des plus sombres. Et ce n'est pas l'expression exaltée de leur tortionnaire qui pouvait leur faire miroiter un semblant d'espoir.

- C'est pas un putain de feu d'artifice, ça ? Bienvenue sur Rook Island, les amis !

Vaas caressa le visage blême de Christie.

- Tu vas voir, ma belle, on va s'éclater !

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John ouvrit les yeux, avant de recracher la moitié du Pacifique. Il avait échappé de justesse à l'explosion, mais l'onde de choc ne l'avait pas épargné et c'est plus mort que vif qu'il avait atteint le rivage de l'île, bercé par l'océan comme par un sumo parkinsonien. Groggy, il redressa la tête. Deux pirates inconscients de sa présence échangeaient des blagues grivoises au-dessus de la dépouille d'un animal cuit sur une broche improvisée.

- Alors le mec il paye la pute. Elle, elle regarde le fric et puis elle écarte les cuisses en disant...

- Y a de la monnaie à rendre !

McClane dégaina la machette du premier pirate et l'expédia dans la gorge du second qui s'écroula sur la broche. John enserra la gorge de son otage d'un bras aussi ferme que sa volonté de retrouver Vaas et ses amis.

- Où est Vaas ?

L'autre émit un grognement mâtiné de jurons exotiques.

- Si tu me dis où il est, tu souffriras pas.

- Je vois pas de quoi tu causes, enculé !

- Attends, je vais t'éclaircir les idées.

McClane lui tordit le bras et lui jeta la tête dans le feu en hurlant :

- T'y vois mieux, maintenant ?

Le pirate beugla et John fut naturellement insensible à son sort. Il le laissa s'égosiller jusqu'à l'extinction - dans tous les sens du terme - et fouilla le cadavre de son acolyte. Il ne trouva aucun indice sur la position de Vaas, mais son visage s'illumina lorsque ses mains trouvèrent un talkie-walkie et un beretta chargé. Il glissa l'arme dans sa ceinture.

- Maintenant, je suis un putain d'américain !

 

Alors qu'il s'enfonçait dans la jungle en suivant les traces des otages, sa radio s'anima :

- Allo ? Vous dormez les gars ?

John reconnut immédiatement la voix de celui qu'il considérait maintenant comme son ennemi juré. Sans quitter la piste des yeux, il répondit avec sa mythique nonchalance :

- Ouais et ils sont pas prêts de se réveiller.

- T'es pas mort, enculé ?

- Non, mais toi tu l'es.

- On va faire une petite fête et tu es invité. Je vais te dire où on est.

- Pas besoin, tes hommes sont aussi discrets que des éléphants.

- T'as une heure. Pour chaque minute de retard, je tue un otage.

- Et pourquoi pas 58 minutes pendant que tu y es ?

Il écouta Vaas s'esclaffer, puis ajouta :

- La dernière fois qu'un mec a joué ce petit jeu avec moi, il a fini comme une crêpe sur le bitume.

- Y a pas de bitume, ici, hermano. Que du sable.

Un feulement se fit entendre tout près de John. Il n'était plus seul. L'île venait lui rappeler qu'il était très loin de New-York et de sa jungle urbaine. Ici, les prédateurs avait des crocs et des griffes. Et un appétit particulier pour la chair blanche.

- Bon faut que je te laisse, j'ai comme qui dirait un autre chat à fouetter. Yippee-ki-yay, pauvre con !

 

Vaas et ses hommes s'étaient retranchés dans un temple abandonné. Les otages ligotés étaient debout, alignés contre une paroi tels de futurs condamnés à mort. L'éclairage volontairement limité ajoutait à l'atmosphère naturellement inquiétante des lieux et surtout de leur ravisseur.

Vaas posa sa radio sur un bidon d'essence et caressa sa crête d'iroquois.

- Je vais devoir buter votre pote. C'est con, il a l'air vraiment marrant, cet enculé !

Christie le défia du regard. C'était une de ses spécialités.

- Tout le contraire de toi, en fait.

Elle ponctua sa remarque par un large sourire.

Sans un mot, Vaas lui décocha un direct en pleine figure.

- Je crois que t'as gagné le droit d'être le premier otage que je vais flinguer si ton pote est pas assez rapide. Félicitations, puta !

Il se mit à rire tandis que Christie, le nez éclaté, se battait pour ne pas perdre connaissance.

 

John ne connaissait pas grand-chose aux félins. Sa connaissance de la faune sauvage se limitait à quelques visites au zoo avec ses gosses, du temps où il les voyait encore régulièrement. Il ne savait pas trop ce que devenait son fils, mais sa fille avait encore son attention. Ce n'était plus une gamine, désormais. Elle devenait indépendante. Un peu tard pour jouer les pères modèles, mais pouvoir lui parler serait déjà un bon début. Il se promit d'aller la voir sitôt sorti de cet enfer. Ce qui était encore sujet à caution. Tigre, guépard, jaguar, peu importait au final. Il essaya de répérer la silhouette du prédateur, mais la végétation luxuriante alliée à la lumière diffuse conférait à l'animal un camouflage naturel d'une grande efficacité. John tira plusieurs fois au jugé, moins pour le faire sortir de sa cachette que pour se rassurer. Le jaguar bondit depuis une branche en hauteur, là même où John n'avait jamais songé à regarder. L'attaque fut si fulgurante qu'il n'eut pas le temps de pointer son arme sur la gueule du félin. Si bien que lorsqu'il entendit plusieurs détonations et que l'animal s'écroula sur lui de tout son poids, son cerveau abdiqua. Non sans mal, il rejeta la dépouille sur le côté et chercha des yeux une explication à ce miracle.

Une jeune femme en short et en débardeur boula au sol et se relevant en un éclair, le menaça de ses deux pistolets jumeaux. John la détailla des pieds à la tête avec la rigueur d'un scanner médical. La belle avait le look d'une aventurière, mais le corps d'une déesse. Sa jolie queue de cheval ajoutait à son expression animale.

 - Je crois que j'ai un peu trop forcé sur les cocktails ! C’est un rêve ?

La jeune femme leva un sourcil et baissa l'un de ses flingues :

 - Non, mais je peux te tirer une balle dans le pied comme ça tu seras fixé.

John se releva lentement.

 - Je vais plutôt te croire sur parole.

Une fois à sa hauteur, il poursuivit son examen. L'aventurière grimaça.

 - Qu’est-ce qu’il y a ? Ma tenue te dérange ?

John fut tout sourire.

 - Au contraire. Je recommence juste à apprécier mes vacances.

A son tour, elle l'inspecta. Avec beaucoup moins d'intérêt.

 - T’as pas l’air à ta place.

John haussa les sourcils.

 - Question d’habitude. Toi, par contre…Tu fais quoi, ici, à part flinguer la faune locale ?

 - Je pille les tombes. Et toi ?

 - Moi je suis plutôt du genre à les remplir. On est fait pour s’entendre.

 - Te fais pas de films, cow-boy !

 - Pourquoi ? T’es mariée ?

 - Oui, à mon célibat. Et je suis fidèle.

 - Ca tombe bien, j’ai pris aussi un abonnement.

 Attiré par les coups de feu, un pirate isolé fit feu sur le duo. Fou de rage, McClane répliqua aussi sec et le malotru mangea du plomb.

 - C’est possible de flirter tranquille ? rugit-il comme un vieux lion dérangé pendant sa sieste.

L'aventurière le fixa, perplexe, voire dégoutée :

 - T’es pas un peu vieux pour flirter ?

John afficha un sourire de fan transi :

 - Qu’est-ce que tu veux ? Quand je te vois avec ton short, ton débardeur et surtout tes deux flingues à la main, je redeviens un ado boutonneux avec une énooorme… affection à combler.

Et l'intéressée de conclure avec cynisme :

 - Ouahou !  Quelle chance ! Je suis tombée sur un romantique.

Puis son ton se fit beaucoup moins tendre.

- Bon écoute, Casanova, je recherche un trésor antique et c'est sûrement pas toi. J'ai fait ma BA de la journée, c'est cool, mais j'ai mieux à faire que de tailler le bout de gras avec un vieux pervers. Alors bonne route et gare à tes fesses !

Elle disparut dans l'épaisseur de la jungle avant que John ait pu rétorquer. Il lança alors à la cantonade :

- Je compte pas m'éterniser ici, mais si jamais tu veux qu'on se revoit, t'auras qu'à suivre les cadavres !

Il secoua ensuite la tête, comme s'il venait d'avoir une hallucination.

 A Suivre...

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