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vendredi, 05 avril 2013

La télé-réalité uniquement après 22h ? [Société]


VS

Si d'aucuns plébiscitent cette émission pour ses aspects valorisants de survie et de dépassement de soi, il faut aussi souligner que l'esprit de compétition oblige souvent les candidats à faire preuve d'égoïsme et d'une certaine cruauté vis à vis de leurs semblables. On est pas dans une fiction, et ça change pas mal de choses.

Une fois n'est pas coutume, c'est après plusieurs drames que les autorités compétentes décident de monter au créneau. Hélas, pas forcément de manière cohérente.

Après  le décès d'un candidat de Koh Lanta et le suicide du médecin de l'émission, le CSA réfléchit sérieusement à la question de ne diffuser les programmes de télé-réalité qu'à partir de 22h. Une autre solution envisagée : une meilleure signalétique à l'attention des parents pour mieux cerner ce qui peut être regardé par leurs enfants.

C'est bien joli tout ça, mais peut-être aurait-il fallu commencer par là, non ?

Le fait est, qu'on cautionne ou pas ce genre d'émissions, qu'il y a un amalgame maladroit fait par le CSA. Dans sa réaction, en effet, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel semble s'indigner du contenu sensible des émissions en prenant pour cible les récents et tragiques évènements alors qu'il est assez évident qu'ils méritent tous deux une analyse et une réflexion dissociées.

Il y a d'une part une problématique d'encadrement que ce soit au niveau des candidats des émissions de télé-réalité ou bien des intervenants professionnels. Et peut-être par extension une prise de risque trop élevée. Si on constate peu d'accidents notables sur le nombre d'émissions produites, on sait très bien que, l'audimat aidant, les producteurs n'ont pas trop de scrupules à pousser le challenge et l'audace un peu plus loin, quitte à dépasser les limites de ce qu'il sont capables les uns et les autres d'assumer.

Bien que les candidats soient majeurs et responsables de leurs choix, on ne peut pas pour autant dire amen à toutes les possibilités offertes par ce type de programme. Des candidats il y en aura toujours. Par contre, de la responsabilisation et du recul, ça c'est une autre paire de manches. Le fait est qu'ils manquent déjà sérieusement à l'appel.

D'autre part, Le CSA réagit tardivement sur la question du contenu sensible de ces émissions en général. On le sait, beaucoup d'entre elles passent à des heures de grande écoute, notamment sur la TNT, et si elles ne présentent pas une violence évidente, elle mettent néanmoins en valeur des propos et des comportements négatifs et bêtifiants, la mécanique maintenant bien huilée du buzz - qui n'a plus rien de spontané - contribuant très largement à la visibilité et au succès de ces "dérapages".

Mais une autre question est à poser, et ce depuis longtemps : quand arrêtera-t-on de penser que sous prétexte qu'un programme recueille l'adhésion du public, cette raison seule suffit à légitimer son existence et sa perpétuation en dépit des valeurs très discutables qu'il véhicule à ce même public ? Surtout quand ce public comprend notre jeunesse, laquelle aurait bien besoin qu'on lui montre enfin de bons repères et de vrais modèles à suivre.

On me rétorquera bien aimablement que chacun est en droit de regarder ce qu'il veut. J'entends bien, alors je répondrais tout aussi aimablement :

On peut penser que notre société a la télé qu'elle mérite. Mais il est sûrement plus intelligent de se dire que le reflet serait plus beau si le miroir commençait lui-même par se refaire une beauté.

 

 

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