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lundi, 20 juin 2016

Bulletproof Love [Nouvelles/Thriller]

Bulletproof Love.jpg

Il est 14h30.

Je rentre dans la banque.

Je m’approche des bureaux.

Elle a la tête baissée. Elle consulte un dossier.

J’ai le cœur qui cogne. Je ne vois pas encore son visage et pourtant j’ai le cœur qui cogne comme si lui l’avait déjà vu.

Quand elle relève la tête,  je cogne avec lui.

Instantané de bonheur. J’en prends une grande dose, pour toutes celles que je n’ai pas prises, qu’on m’a volées, que j’ai refusées.

Elle paraît en faire autant.

C’est électrique à plus d’un titre, un coup de foudre sur la même longueur d’onde.

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L’un de ses collègues s’adresse à elle. Notre alchimie se ménage une parenthèse pour mieux se rouvrir après.

Je n’écoute pas ce qu’elle lui répond, j’entends juste sa voix qu’elle doit éclaircir plusieurs fois pour se faire comprendre. J’ai presque de la peine pour elle. Si je devais parler moi aussi il faudrait qu’on m’ouvre la gorge pour extirper le chat qui y a fait son nid.

Lorsque son attention se fixe à nouveau sur moi je sens bien que la magie est toujours là, mais qu’elle doit faire une petite place à la raison, question de commodité publique.

Je plonge un bras dans ma bouche et j’en extirpe par la queue le chat angora qui a élu domicile dans mon œsophage.  Comme il a laissé quelques pelotes de poil, ma diction en souffre un peu, mais je parviens à me faire passer pour un client lambda aux yeux des autres.

Comme moi, elle doit penser que c’est triste de parler de compte bancaire à découvert alors que c’est notre premier échange. Le pire c’est que c’est mon premier découvert. J’ai toujours été très économe. La seule fois où je me laisse aller me prive d’une conversation sans nulle autre pareille…En même temps, c’est précisément ce découvert qui nous a fait nous rencontrer. Et puis que lui aurais-je dit sinon ? Sans cette excuse, sans cet alibi en béton puisque véridique, qu’aurais-je trouvé comme prétexte bidon pour l’aborder ?

- Je vous fais patienter.

Ce vouvoiement me fait un peu mal tant j’ai le sentiment qu’on s’est toujours connu. On s’est juste perdu de vue l’espace de quelques vies, c’est tout. C’est pas la mort.

On est grimé, on joue la comédie. Je me fais une raison. Une fois la scène terminée, on ôtera nos masques et on jouera franc jeu.

Je vais m’asseoir dans un coin en m’assurant de la garder dans ma ligne de mire. Ca devrait m’aider à patienter.

J’ai pas le temps de dire ouf qu’ils rentrent dans la banque. Eux aussi sont masqués, mais ils ne jouent pas la comédie. Ils crient, ils montrent des armes qui ne sont pas factices. Je n’ai d’yeux que pour elle car je sais qu’elle se trouve en première ligne. Elle est terrifiée et cela me terrifie. Car ce n’est qu’alors que je réalise l’ampleur de la menace.

Des sirènes de police retentissent. Je n’ai jamais été aussi heureux de les entendre. Les braqueurs sont pris de court, ils ne partagent pas mon ressenti. J’ai peur qu’ils paniquent et ne commettent l’irréparable. L’un d’eux s’adresse à Eve. Acceptez que je l’appelle Eve. Puisqu’elle m’a fait connaître le Paradis, ce n’est que justice. Eve est belle et incarne l’innocence. Cela va la condamner. Je me lève lorsque je les vois s’emparer d’elle. L’un d’eux me fusille du regard avant de pointer son arme. Vaut-elle que je risque une balle pour elle ? Assurément, mais pas maintenant, cela ne servirait à rien. Je veux la revoir. Mon cœur se charge d’approuver et de renchérir à ce sujet. Impuissant, je les regarde l’emporter loin de moi. Elle prend le temps de m’adresser un regard que je saisis au vol. Je n’oublierai pas ses yeux et je fais en sorte qu’elle n’oublie pas les miens. Puis elle disparaît.

Les jambes ankylosées, je me précipite vers la porte. Ils montent dans une voiture et s’enfuient au loin. J’essaie de relever la plaque, mais l’adrénaline trouble ma vue. La police est là. Un agent vient vers moi. Je devrais rester là, le laisser prendre soin de moi, le laisser me consoler en le laissant penser que cela suffira. Mais je ne suis plus moi depuis que je l’ai vue. Je pointe un doigt autoritaire vers la banque pour lui commander de s’occuper des autres et je cours vers son véhicule. Il a laissé sa portière ouverte. Je m’engouffre dans l’habitacle et je démarre aussitôt. Je viens de devenir moi aussi un criminel.

Tandis que je roule pour rattraper mon retard, j’écoute la fréquence de la police pour localiser les braqueurs. Je n’ai pas longtemps à attendre. Je souffle une fois sorti de la ville, je vais pouvoir accélérer. Je suis recherché, mais je n’en ai cure. L’amour me donne des ailes et un alibi en béton. Le juge qui me fera condamner pour avoir écouté mon cœur n’est pas né.

Je roule à tombeaux ouverts sur une route de campagne lorsque j’entends des nouvelles.

« …véhicule signalé vient d’être retrouvé par une patrouille. Aucune trace des suspects. Le corps d’une jeune femme répondant au signalement de l’otage est couché sur le bas-côté. Elle ne respire plus…

Mes pieds écrasent la pédale de frein comme pour refuser en bloc la réalité qui vient de m’être assené en pleine figure. J’ouvre la portière pour prendre une bouffée d’air. A peine sorti, je vomis tripes et boyaux. Je suis surpris de ne pas compter mon cœur parmi les rebuts.

Je me colle contre la voiture. Je suis incapable de me relever. Je viens de mourir.

Une petite voix me dit que ce ne sont que des mots, que ça n’a rien de définitif.

Je sais qu’elle ment pour me protéger, comme elle l’a toujours fait, avec plus ou moins de succès. Je devrais l’écouter, ne pas rendre les armes pour si peu. Mais je me sens vidé. Responsable. Coupable. Comme si mes sentiments l’avaient condamnée. Je dois être puni pour ce crime. Et je ne vois pas pire châtiment que le désespoir. Finalement le juge capable de me condamner existe. Et le bourreau aussi.

Je ferme les yeux. Mon cœur s’époumone, mes yeux se liquéfient. Et moi, je disparais lentement de la surface de la terre. Car je sais que le Paradis sans elle, c’est forcément l’Enfer. 

 

 

 

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« …Je répète, le corps identifié appartient à une auto-stoppeuse prise en chemin par les ravisseurs ; je répète, il ne s’agit pas de l’otage, l’otage est toujours en vie… »

Dieu vient de me parler. Mes ailes repoussent dans mon dos. Je replace mon cœur en bandoulière et redémarre sur les chapeaux de roue. Je déclenche les essuie-glaces avant de comprendre que ce sont des larmes de joie qui coulent sur mon pare-brise.

Je me permets même un sourire.

Son image danse dans mon esprit. Je lui fais toute la place possible afin qu’elle y soit à l’aise. Je pousse les meubles, je fais même la poussière. « Tu es ici chez toi. Reste aussi longtemps que tu veux. » Elle comprend et danse de plus belle, illuminant les lieux. Mes yeux en sont éblouis.

A la radio, les nouvelles ne sont pas bonnes. La police a perdu la trace des fuyards. Je ne vais devoir compter que sur moi-même. Suis-je de taille ? fait la petite voix. Je grimace. « Tu ne m’auras pas cette fois ! »

 

Je repère un barrage au loin. Ils ont de plus gros chats à fouetter que moi, mais les priver d’une voiture à un moment aussi critique ne m’a évidemment pas attiré leur sympathie. Je pourrais toujours mettre ça sur le compte d’un trauma, mais je perdrais un temps précieux. Je coupe à travers champs.

 

La nuit me tombe littéralement dessus. J’ai pas retrouvé leur trace et la radio est aphone. Auraient-ils changé de fréquence pour ne pas me laisser d’indice ? Pour m’éviter de me faire trouer la peau ? Savent-ils seulement après quoi je cours ?

Le désespoir revient toquer à ma porte. L’image d’Eve dansant dans mon esprit se fige un instant. Je prends peur. « S’il te plaît, n’ouvre pas. Ne fais pas ça. Tu es en sécurité ici. N’ouvre surtout pas ! »

Je sens que j’ai peu de temps devant moi avant qu’elle ne cède. Je parle d’Eve, mais aussi de la porte. Le désespoir n’est pas seul, la raison est venue lui prêter main forte.

Une lumière s’allume au loin avant de s’évaporer comme un mirage.

Je sors de la voiture et distingue une masure au loin. J’ai continué de rouler à travers champs en n’écoutant que mon instinct. Je décide de continuer à lui faire confiance malgré l’absence concrète de résultat. Après tout, mon amour aussi est aveugle.

Un muret qui a connu des jours meilleurs entoure la propriété. Je distingue mal l’intérieur, mais il y a du mouvement. Il y a de la vie. J’en mettrais ma main à …

Un flic me tombe dessus sans crier gare. Il me muselle. Oui il y a du mouvement, mais tout autour de moi. Je comprends que malgré moi j’ai servi d’appât ou plutôt de guide. Ils auraient pu m’arrêter depuis longtemps. Ils n’ont fait que me suivre à distance espérant que je les mène à bon port. Eux aussi ils ont écouté leur instinct.

Ils veulent m’éloigner de la scène. Je m’enracine. Un coup de feu fait avorter cette lutte idiote. Je suis jeté à terre. Je me bouche les oreilles tandis que les agents de l’ordre font feu sans sommation pour répliquer. Je leur hurle d’arrêter, de penser à elle. Mais mon regard croise le regard vide de l’un des leurs. Il doit avoir mon âge. Ce n’est plus une arrestation. C’est une vendetta. D’autres hommes mortellement atteints tombent violemment au sol. Les braqueurs ont sorti l’artillerie lourde.  Ce n’est plus une vendetta, c’est un massacre. Les criminels n’hésitent pas à se  rapprocher. Si je reste planté là,  mon sort sera vite fixé. Je m’écarte du muret et m’élance vers les voitures de police. On me tire dessus. Un flic s’interpose. Il prend la balle avant de riposter. Au final je tombe au sol sous le poids de deux corps. Le calme revient soudain. Mais la tempête n’a pas disparu pour autant. Elle se rapproche sous la forme de deux silhouettes armées. Je n’ai pas beaucoup de temps. La peur me dit de faire le mort. Le courage me dit de faire de même, mais avec plus de subtilité. Je peux faire d’une pierre deux coups. Je peux sauver ma peau et peut-être me rapprocher d’elle.

 

Je sens le sang du type que j’ai dépouillé couler sur ma peau tandis qu’ils m’emportent vers une destination inconnue. L’un des hommes essaie encore de retirer ma cagoule. Je secoue la tête avec plus de conviction. Il n’insiste pas. Il met ça sur le compte de mes blessures. Du moins je l’espère. Comme un motard accidenté voudrait conserver son casque, son identité. La mienne c’est justement de ne plus en avoir.

La lumière est faible à l’intérieur, mais je remarque quand même que la maison est bien équipée. Etait-ce un refuge connu de longue date ? Ils sont plus nombreux. Certains attendaient le butin sur place. Ils ont l’air organisé et pourtant ils sont repartis bien vite bredouille de la banque. Et si ce braquage n’avait été qu’un enlèvement déguisé ? Eve est peut-être la fille du patron. Elle vaut peut-être…Je me mords les lèvres. Comment je peux l’associer à une somme d’argent en un moment pareil ? Et comme pour me démontrer à quel point je suis stupide de la déshumaniser autant, une porte laissée ouverte me donne un accès direct sur une chambre, sur un lit, sur un corps allongé, ligoté, sur un visage bâillonné, sur des yeux rougis par les larmes. Je n’ai pas oublié ses yeux et elle n’a pas oublié les miens. L’espace d’une fraction de seconde, c’est comme des retrouvailles. Question d’habitude. On s’aime à la vitesse de l’éclair, mais c’est toujours aussi électrique. J’ai réussi l’impossible, je suis de nouveau auprès d’elle malgré tous les obstacles. J’ai justifié l’existence de cet amour de la déraison. Je le mérite et elle aussi. Car elle a dû en baver. J’ose espérer que mon image a dansé dans son esprit et qu’elle a pris soin de lui faire de la place.

 

On me pose sur un lit branlant. Je la sais vivante, proche et pourtant encore si inaccessible.

L’équipe est sur le départ. Les renforts de police seront bientôt là. Que vont-ils faire de moi, de nous ? Et si nous n’étions plus que des poids morts ?

Je ne peux me résoudre après tout ce que j’ai enduré. Je me convaincs que le plus dur est fait. Je comprends rapidement qu’ils ont décidé de m’abandonner sur place. Oui, un poids mort. Mais elle ? Elle est leur…Non je ne vais pas le dire. Je sais ce qu’elle représente pour eux. J’aimerais tellement qu’elle ne vaille pas plus que moi à leurs yeux, qu’ils nous abandonnent tous deux, ici. Qu’ils nous laissent enfin nous aimer.

Et puis je repense à l’auto-stoppeuse, un deuxième otage sacrifié pour le bien de leur réputation de criminels sérieux. Et puis je me rappelle que ce ne sont pas des enfants de chœur. Nous abattre ne serait qu’une formalité administrative pour eux. Comme pour faire écho à mes craintes j’entends une détonation toute proche. Un électrochoc pour mon coeur. Je me redresse alors qu’un homme entre dans la chambre en pointant son arme sur moi.

- Rien de personnel.

Il s’apprête à tirer. Rien ne peut l’arrêter, même pas moi, même pas cet amour de la déraison qui m’anime depuis le début.

Et pourtant il ne tire pas. Je ne vois pas son visage sous sa cagoule, mais je vois ses yeux tout comme il voit les miens. Et ils se connaissent. Je me rappelle. C’est lui qui m’a menacé à la banque alors que je faisais mine d’intervenir. Sa bouche s’ouvre. Il est sous le choc. Quelqu’un l’appelle. Il pose un doigt sur sa bouche. La seconde d’après il tire dans le mur juste à côté de moi. C’est comme de voir sa propre mort vous taper dans le dos en se marrant : « Ca va pour cette fois, mais la prochaine… »

Comment expliquer un tel geste ? De la pitié ? Une forme de respect ?

Mais surtout : en a-t-il eu autant pour elle ?

Il s’éloigne sans rien dire. J’entends la porte d’entrée se fermer. Il faut que je sache s’ils l’ont emmenée. Je me tire de ma torpeur. J’entends des crissements de pneu. Je me rue dans la chambre où je l’ai vue. J’entends les voitures qui s’éloignent. Je regarde le lit.

 

Ses yeux, je les reconnais, c’est bien lui. Mais que fait-il ici, habillé comme eux ? Je ne vois pas d’explication à part qu’il est en réalité un complice et qu’il ne m’a parlé à la banque que pour endormir les soupçons. Pourtant ce regard… J’ai mal. Je n’ai plus d’espoir.

Je me suis imaginé trop de choses, en tout cas pas les bonnes. Je ne veux pas mourir ici, pas comme ça. En le rencontrant, j’ai eu le sentiment que je pouvais commencer à vivre. C’est trop injuste, trop cruel. Mais c’est peut-être ça finalement la vie. Un piège aux allures de rendez-vous.

Je ne comprends toujours pas pourquoi ils m’ont emmenée, moi. Pourquoi pas le directeur ? Moi je ne suis qu’une stagiaire. Je ne représente rien. Bien sûr, je sers de garantie s’ils veulent s’échapper sans représailles ou s’ils veulent demander une rançon. Mais avec cette fusillade dehors, je sais bien que maintenant la donne a changé. Les négociations sont inutiles. C’est œil pour œil maintenant. Je les sens fébriles. Ils préparent quelque chose.

Je ne dois pas m’arrêter de penser. Si je m’arrête, je suis…

Un homme entre dans la chambre. Cagoulé et surtout armé. Il pointe son arme sur moi sans la moindre hésitation. C’est la fin. De mes tourments, mais de ma vie aussi. Alors je ferme les yeux. Je pense à lui qui incarnait mon Paradis, à son regard, à son sourire nerveux tandis qu'il me dévisage, comme s'il était le premier homme rencontrant la première femme pour la première fois. Et puis j'écoute mon coeur rythmer les souvenirs de cet amour foudroyé en plein vol. Et je respire une dernière fois.

 

 

 

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Elle est là. Toujours ligotée et bâillonnée. Je me penche sur elle. Elle ne bouge pas.

Lentement, elle ouvre les yeux. Je retire ma cagoule et la rassure. Je comprends qu’elle m’a pris pour l’un des leurs.  Je veux la libérer, mais les liens sont solides. Ca prend quelques minutes. Une éternité à nos yeux.

Bien sûr je ne peux pas savoir que la maison est piégée et que tout doit sauter dans une poignée de secondes. On se regarde, on se touche. On doute de la réalité de l’autre, de ce moment fantasmé qui nous a  permis de rester en vie. Je la prends dans mes bras et elle fait de même. Alors seulement je lui avoue la vérité, celle que je n’ai pas osé m’avouer, celle que je n’ai pas osée vous révéler :

- Je savais que je ne pourrai pas te sauver.

Elle me regarde, stupéfaite.

- Alors pourquoi ?

Nous ne pouvons pas savoir que la maison est piégée et qu’il ne nous reste plus qu’une poignée de secondes à vivre. Et pourtant je lui réponds :

- Parce que je voulais mourir avec toi.

Tandis que le minuteur de la bombe atteint le zéro fatidique, je repense à notre vie, aux ingrédients si infimes soient-ils qui l’ont composée en l’espace de quelques heures.

Je repense à ses cheveux, à ses mains, à son cou enjolivé d’une mèche, à ses yeux qui me fixent et me révèlent mon existence à ce monde comme rien d’autre avant ne l’avait fait. Et puis mon cœur qui s’improvise chanteur d’opéra avec tout l’orchestre derrière pour me signifier combien cette rencontre est miraculeuse. Impossible de savoir pourquoi.

Lui seul le sait. Car le cœur a sa propre mémoire.

Son cœur à elle le sait également. Et c’est pourquoi elle m’embrasse.

Alors comme pour immortaliser notre étreinte et ma déclaration d’amour, la maison explose et nos corps fusionnent dans un déferlement de feu.

 

Il est 14h30.

Il rentre dans la banque.

Il s’approche des bureaux.

J’ai la tête baissée. Je consulte un dossier.

J’ai le cœur qui cogne. Je ne vois pas encore son visage et pourtant j’ai le cœur qui cogne comme si lui l’avait déjà vu.

 

Quand je relève la tête,  je cogne avec lui...

 

 

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