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Rechercher : le goût du sang

Le Goût du Sang [Fanfic Far Cry 3]

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Tapi dans les herbes hautes, Stripes s’immobilisa soudainement, repérant enfin sa proie. Posté à seulement quelques mètres de lui, le cerf arrachait une énième touffe de fougères censée lui remplir une bonne fois pour toutes l’estomac, la faim ayant pris le pas pour un temps sur ses sens. Dommage pour lui.

Les muscles tendus, Stripes préparait son attaque, s’apprêtant à bondir. Il n’aurait qu’un seul essai, une tentative unique où les détails décideraient s’il pourrait savourer la fin d’après midi rassasié ou s’il lui faudrait repartir à la chasse le ventre vide. Le faible vent soufflant à travers l’épais couvert de la forêt jouait en sa faveur, lui apportant les effluves de sa future victime sans que celle-ci ne se doute de sa présence. Ses griffes rétractiles raclèrent l’humus sous l’effet de l’excitation, l’instinct du chasseur. Bientôt il accomplirait une fois de plus ce que lui imputait sa seule raison d’être. Tuer.

Le jeune cervidé releva la tête brusquement, sans cesser de ruminer. Ses deux oreilles s’étaient dressées : il était sur le qui-vive. C’était le moment clé : bondir ou ne pas bondir ? Attaquer prématurément ou patienter et risquer de voir la proie détaler. Stripes était jeune, presque autant que l’animal sur lequel il avait jeté son dévolu. Il était un prédateur, certes mais manquant d’expérience. Les années perfectionnerait sa technique s’il survivait jusque là mais il avait encore beaucoup à apprendre, notamment d’où venait cet étrange remugle qui lui agaçait les narines tout comme celles du cerf.

Le projectile jaillit des fourrés en sifflant, heurtant l’artiodactyle en pleine tête, juste au niveau des tempes. L’animal s’écroula sans autre bruit que celui, mat, de sa chute sur le sol boueux, un long filet de sang lui coulant le long des lèvres. Ce qui venait de se passer, Stripes ne l’avait pas compris : la bête devant lui était morte, il le sentait, mais pas à cause d’un de ces bâtons crachant bruyamment le feu que portaient les êtres à deux pattes. C’était quelque chose de différent. La seule chose que son esprit animal avait définitivement intégré, c’était que le cerf n’attendait que lui. La viande. La nourriture. Mais alors qu’il se relevait, une forme fluette émergea des taillis en grondant, lui arrachant un feulement de frayeur.

Cette chose puait. Elle sentait la pourriture. La mort. Bien décidé à s’approprier le cadavre encore chaud du cerf, Stripes gronda, dévoilant sa dentition effrayante en signe de défi. Que cet ennemi accepte son duel et le meilleur gagnerait le droit de vivre. Pour toute réponse, la créature poussa un cri assourdissant, tout en portant sa patte à la hauteur de sa cuisse. L’éclat luisant de l’objet mortel fit baisser la tête à Stripes alors que la morsure ardente de la balle lui frôlait le haut du crâne, brûlant sa chair et sa fourrure. Terrifié face à un pouvoir contre lequel il était inutile d’espérer vaincre, le tigre fit demi-tour la queue entre les jambes, disparaissant dans la végétation épaisse. Cette expérience lui avait au moins appris une chose : la prochaine fois qu’il sentirait cette odeur, il oublierait sa faim pour espérer rester en vie.
Le canon de son 9mm encore fumant, le sauvage regarda le fauve détaler avec un sourire cruel. Rien ne lui résistait, pas même le roi de la jungle. Rien de plus qu’un tas de chair pathétique, tout comme celui qu’il s’apprêtait à éviscérer. Récupérant sa machette solidement encastrée dans la boîte crânienne du cerf, l’homme passa sa main sur le dos de la créature, caressant le pelage doux qui couvrait le cou. A la hauteur de la gorge, il y enfonça la lame de son arme, perçant la chair pour arracher un gros morceau de viande. Portant l’amas gluant à sa bouche, il y mordit avec force, laissant le sang poisseux s’amalgamer aux poils hirsutes de sa barbe alors qu’il mâchait bruyamment. Une goutte lui glissa le long du cou, terminant sa course au niveau du torse là où se trouvait l’œil droit du chevreuil tatoué à même sa poitrine. Sous la représentation de l’animal, quatre lettres noires vaguement stylisées indiquaient son nom. Buck.

Sa vie n’avait pas toujours été facile. En particulier quant son père avait décidé de s’occuper de lui. Personnellement. Une brute, un véritable tyran trouvant plaisant de faire souffrir le fruit de ses propres entrailles. Coups, gifles, punitions dégradantes… Bradley avait tout subi. Combien de fois son géniteur l’avait-il rabaissé plus bas que terre, lui servant à dîner ce qu’il restait d’un rat trouvé mort dans un recoin de la cave. « On est ce qu’on mange.» ricanait-il en savourant son filet de porc, ravi de voir son fils contraint d’avaler ce qu’il daignait lui offrir, afin de ne pas mourir de faim. « Jamais tu ne seras un homme. ; s’empressait-il d’ajouter ; Tu es et resteras un immondice. Une merde de plus dans ce monde.». Un déchet humain auquel il avait eu le déshonneur de donner la vie.

Du haut de ses huit ans, Bradley Simons n’avait pas compris ce que sous entendait l’amabilité feinte de son père le jour où celui-ci lui avait proposé une balade en forêt. Une partie de chasse. La première fois que son père lui adressait la parole en prononçant autre chose qu’une insulte à son égard. Naïf, il avait accepté bien sûr, inconscient des motivations de son géniteur. Et ce même quant il avait repéré le fusil adossé au siège arrière une fois monté dans la voiture. Ils avaient roulé longtemps, jusqu’au plus profond des bois. Ensuite, il lui avait fallu marcher plusieurs heures dans une forêt où chaque arbre ressemblait à son voisin. L’endroit idéal pour se perdre. Ou se débarrasser définitivement de quelque chose.
Son père s’était finalement arrêté, essoufflé, reprenant sa respiration alors qu’avachi contre un arbre. Bradley l’avait regardé sans ciller, les doutes l’ayant assailli de plus en plus violemment au cours de la ‘promenade’. En découvrant son regard, son père avait levé son canon de son arbre, le portant à la hauteur à la tête de son fils. « J’aurais du avoir cette idée depuis longtemps… ; avait-il clamé, le doigt collé à la détente ; Qu’est-ce que j’ai été con de ne pas y avoir pensé… ». Et c’est au moment où il allait presser la gâchette qu’il avait surgi de nulle part.
Le chevreuil l’encorna avec force, probablement dans le but de défendre son territoire. Sous la puissance du choc et alors que les bois acérés du cervidé perçaient sa chair, le père de Bradley avait fait feu avant de lâcher son fusil. Surpris, l’herbivore avait pris la fuite aussi rapidement qu’il était apparu, effrayé par la détonation. Tout en gémissant, la main plaquée contre son flanc blessé, le père de Bradley avait cherché des yeux son arme. Après quelques secondes, il avait levé la tête, la découvrant entre les mains de son fils. Qui continuait à le fixer. La douleur imprimée sur son visage avait subitement fait place à la peur. Une frayeur viscérale face au monstre qu’il avait créé. Il eut beau ouvrir la bouche, le second coup de feu couvrit son hurlement.

Bradley avait observé durant de longues minutes les yeux morts de celui à qui il devait la vie, ses doigts comme rivés au manche du fusil de chasse. Terrassé par ses émotions, il s’était finalement écroulé et avait fondu en larmes. Quant, après quelques heures, la faim avait commencé à le faire souffrir, il avait contemplé les alentours, incapable de savoir comment retrouver son chemin. Paniqué, il avait fini par avouer que même mort, son père finirait par avoir raison de lui. Et c’était justement ce sentiment de désespoir qui avait brutalement tout changé. Oh, il survivrait à ces bois, il le savait. Pour cela, il lui fallait juste devenir un homme.

Le cuissot écorché du cerf sur l’épaule, Buck reprit la direction de sa cabane, habilement dissimulée sur le flanc est de la partie nord de l’archipel. Le sang dégorgé par la viande imbibait sa veste en jean délavé, et ne tarderait pas à agrémenter le remugle immonde qu’il charriait avec lui partout où il allait. Cette odeur de mort, il avait fini par l’apprécier. Elle faisait partie de son être. Une composante à part entière. Après cinq petites minutes de marche, il déboucha sur la clairière où trônait sa case, longée par les piliers à ciel ouvert où pendaient les restes pourrissants de ses précédentes victimes. Chassant d’un coup de pied un jeune komodo alléché par le fumet qu’exhalaient les carcasses en partie décomposées, Buck s’apprêtait à accrocher son gigot au milieu des dépouilles impossible à identifier quant un bruit le fit brusquement se retourner, machette à la main. Derrière lui, il découvrit le visage terrifié de Manuel, l’un des gosses du village de Rajanaki, sous la houlette de Vaas. Lisant la frayeur dans les yeux paniqués de l’émissaire du chef des pirates, Buck se mit à sourire.
La bouteille que présenta le môme déclencha une réaction brutale chez le sauvage, arrachant l’objet des mains du garçon pour en contempler l’étiquette. C’était du vrai. Du vrai alcool. Un bourbon. Venu d’au-delà des îles. Pas une de ces boissons de riz ou de fruits fermentés que produisaient les indigènes : un pur produit de la civilisation, dont le label rédigé en français garantissait la qualité et la provenance. Tendant le cuissot de cerf au gamin, il le regarda hésiter pour s’enfuir ensuite à toutes jambes, terrorisé. Tant mieux… pensa-t-il  en regagnant sa demeure. Ainsi, il aurait à boire et à manger.

Deux randonneurs avaient fini par tomber sur lui. La police avait suivi et à chaque fois ces mêmes yeux effarés. Dégoûtés. Ils en auraient presque oublié le meurtre, seul avait compté l’acte. Persuadés qu’il avait basculé, les responsables l’avaient mis sous surveillance psychiatrique ou les questions se suivaient pour sans cesse se répéter. Pourquoi ? Et à chaque fois, Bradley restait muet. Ils n’auraient pas compris. Il avait survécu, et c’était tout ce qui comptait à ses yeux.
En âge de quitter le foyer, il avait erré sans but dans les rues de la petite ville où il avait vu le jour. Les ruelles étaient devenues son antre, son refuge. A la première occasion, il s’était tatoué lui-même le torse. Le dessin, finement réalisé, représentait un chevreuil, le même qui lui avait sauvé la vie. Quant aux quelques lettres griffonnées à même sa chair, elles ne décrivaient pas l’animal mais bien son nouveau nom. Le même que celui de son père. Un premier trophée auquel viendrait s’ajouter bien d’autres.

Portant la bouteille à ses lèvres, Buck en avala une gorgée, l’alcool lui brûlant agréablement la gorge. Son esprit déjà malade affaibli par l’alcool trouva cependant la force de régurgiter une unique question : d’où provenait cette boisson ? Comment Vaas se l’était-il procurée ? Les échanges auxquels se livraient les deux hommes n’étaient qu’un prétexte habile visant à les maintenir alliés. Tous deux étaient dangereux, deux prédateurs destinés à chasser sur le même territoire mais qui avaient trouvé le moyen de s’entendre. D’éviter une compétition fatale. Chacun savait de quoi l’autre était capable et gardait ses distances. Vaas avait raison de le craindre : il l’avait vu à l’œuvre. Sans attendre, il avala une nouvelle gorgée du liquide ambrée avant de succomber au sommeil.

Il avait fini par recommencer. Une seconde fois. Le type lui avait cherché des noises, lui disputant son recoin de crasse au fin fond d’une impasse. Une loque comme lui. Comme les douze autres auxquelles il avait déjà ôté la vie. Les hommes n’étaient pas si différents des porcs, en fait. Même bêtise, même prévisibilité. Même leurs cris se ressemblaient au moment de la mise à mort. Le seul vrai détail qui différait, c’était leur goût. Celui-ci avait été si savoureux. Il avait fait de lui un vrai homme. Après tout, « on est ce qu’on mange »…

Un bruit au loin tira Buck de sa somnolence. Les paupières encore collées, il émergea hors de sa cahute, observant l’horizon à travers les palmiers. Sur la mer d’huile, un gros bateau voguait lentement, se dirigeant de toute évidence vers l’île. Se massant la mâchoire Buck tâcha de conserver son équilibre, glissant sa machette dans on fourreau avant de s’enfiler une énième rasade de bourbon. Il était sur cette île depuis si longtemps. Il avait oublié à quoi cela ressemblait, là-bas. La civilisation. A force de vivre parmi les bêtes, il en était devenu une. Mais il en avait assez de s’en nourrir. Ce yacht lui apportait de nouvelles opportunités. Tout un panel de saveurs et de goûts qu’il était impatient de découvrir…

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dimanche, 30 septembre 2012 | Lien permanent | Commentaires (2)

Horreur à Slaughterfalls [Dessins/Mes Histoires]


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mardi, 10 février 2009 | Lien permanent

Sang et Sable [Nouvelles/Fantastique]


Il ne tiendra plus bien longtemps. Je l’ai lu dans ses yeux. Ils sont de plus en plus rouges, et ce n’est pas à cause de la fatigue. Du moins, j’aurais pu y croire s’il ne s’était pas fait mordre. Il est foutu, je le sais. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne se retourne contre moi. Entre lui et la chaleur, j’ignore ce qui me tuera en premier. Cela dit, je préfèrerais si possible choisir. Et ce sera la chaleur. Pas question de me faire avoir moi aussi.

Je rajuste ma chèche, en fait les restes d’un vieux T-shirt délavé mais encore assez blanc pour dévier les rayons du soleil. Sous cette protection précaire, j’inspire sans cesse le même air. Celui qui traverse mes poumons en circuit fermé. J’ai arrêté de regarder devant moi, la réverbération sur le sable risquant peu à peu de me rendre aveugle. Manquerait plus que ça… Je me retourne pour jeter un œil à Sagabe. Lui a perdu son turban. Depuis longtemps déjà. J’aurais pu le ramasser ou le lui rajuster avant ça, mais j’ai pas osé. Sa démarche est de plus en plus maladroite. Hésitante. Bientôt, il faudra que je fasse un choix.

Je lui pose une question mais il ne me répond pas. Je vois sa tête se relever légèrement, et il se met à me fixer de ses yeux à présent recouverts d’un voile opaque. Rouge sang. Il s’est arrêté de marcher : il a l’air de renifler. Il ne ressemble plus à rien. En tout cas, certainement plus à mon grand frère…

Il a fait quelques mètres avant de s’écrouler. A présent, il est là, allongé de tout son long dans le sable, et j’hésite à faire ce qui est nécessaire. M’occuper de lui avant qu’il ne devienne l’un des leurs.

En temps normal, c’est plutôt rapide. Entre cinq et dix minutes. A peine le temps de pleurer le ‘défunt’. En tâtonnant dans mon paquetage, j’attrape le fusil mitrailleur ramassé à la hâte sur la carcasse d’un milicien. Instantanément, je me brûle les doigts sur la chambre en métal, chauffée à blanc par le soleil saharien, jusqu’à trouver enfin la crosse. Pas besoin de vérifier l’état du chargeur, je connais déjà trop bien la vérité. A mes pieds, une sorte de spasme vient de faire tressaillir le cadavre de Sagabe. Il ne me reste plus beaucoup de temps. En soupirant avec force, je soupèse l’arme : elle me paraît bien moins lourde que quant je l’ai soulevée la première fois. Mais ça n’a plus importance. Sagabe vient de relever la tête. Ses yeux morts me dévisagent alors qu’il ouvre la bouche, ses dents enduites d’une salive pâteuse. Je lui fais alors un ultime honneur : celui de gâcher pour lui ma toute dernière cartouche.

J’ignore si c’est le bruit ou l’odeur qui l’a attiré. En tout cas, il a fait vite. A peine dix minutes après que Sagabe ait rendu l’âme une seconde fois, il est arrivé et je l’ai regardé décrire de grands cercles au dessus de ma tête. Le soleil me brûle la rétine alors qu’il descend lentement vers moi, son ombre rétablissant brièvement ma vision entre deux éblouissements. Il finit par se poser, à quelques mètres de moi. Le sable ardent ne semble pas le déranger outre mesure alors qu’il avance le long de la dune, s’approchant peu à peu. Quant ses yeux croisent enfin les miens, je comprends pourquoi. C’en est un lui aussi.

Immédiatement, je me redresse, serrant mon AK-47 comme une batte de base-ball en prévision de l’attaque. Une seule blessure suffirait à me faire partager son sort, probablement pire que la mort. Mais il ne bouge pas. Sa tête disparait un instant dans son épais plumage brun-roux, le temps de se débarrasser de quelques plumes superflues. J’en profite pour tenter de l’atteindre du bout de mon arme mais il bondit sur le côté avec une étonnante vivacité avant de s’envoler à nouveau. Il a eu peur. J’ai alors la preuve qu’il n’était pas l’un d’eux.

Eux non pas peur. Pas mal. Pas sommeil. Juste faim. Une faim dévorante, transcendant toutes les règles, tous les liens. L’amitié, la famille… Plus rien ne compte. Seule la faim compte. La viande. La chair. Le bruit d’un cœur qui bat, pulsant un sang encore frais dans les veines d’un être qui, dès lors qu’il a été repéré, n’est plus rien d’autre qu’une source de nourriture. Simplement, jusque là, c’était resté cantonné aux humains. Tous avaient sombré rapidement. Trop rapidement. Les uns après les autres. Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un.

Mes lèvres sont jointes, collées par un résidu de salive qui fait office de joint parfaitement hermétique. Pas question de les desceller : j’ai déjà assez soif comme ça. Trois jours que nous errions dans le désert… Au moins, je me contentais du ‘nous’… Ma main glisse au fond de l’une de mes poches, furetant à la recherche d’un des objets glanés à la va-vite pendant la fuite. Je sens les contours ébréchés de celui qui m’intéresse et le sort immédiatement, le soulevant pour que les rayons solaires le traversent. Très vite, le verre de lunettes fait son office, remplissant son rôle de loupe improvisée. Les frusques couvrant le corps sans vie de Sagabe prennent feu et je regarde ce qui reste de mon frère se consumer. L’odeur est écœurante et la fumée m’assèche un peu plus encore, mais je me sens obligé de rester jusqu’à ce que ce soit terminé. Afin de m’assurer qu’il ne reste plus rien pour celui qui tourne dans le ciel, trente mètres au dessus de moi. Si je dois crever de faim, alors lui aussi.

Je reprends ma route. J’ai tué mon frère au milieu du désert. Je suis maintenant le dernier humain de la Terre.

J’ignore où je vais. Vers où j’avance. Une chose est sûre, je ne risque pas d’en croiser. Le soleil, la chaleur… Ca ne leur réussit pas. Quant Sagabe et moi avons quitté la route pour les dunes, les cinq qui nous suivaient n’ont pas tenu longtemps. Le premier, un qui avait bien dix jours, est rapidement tombé en morceaux, ses membres desséchés se déchirant suite aux efforts qui l’avaient jusque là maintenu debout. Il a rampé quelques mètres avant de s’arrêter de bouger définitivement. Une seconde fois. Les autres qui l’accompagnaient n’ont également pas fait long feu. Au début, on maintenait une distance de sécurité de cinquante mètres, distance dont le nombre de mètres s’est raccourci pareillement à celui des poursuivants. Le soleil les a cuits sur place, asséchant leur chair et leurs muscles pour les transformer en momies. Quant il n’y en a eu plus qu’un, je l’ai achevé d’une balle dans la tête et enfin nous avons pu dormir.

Une ombre passe à ma droite. Pas celle d’un nuage, juste la sienne. Lui aussi a faim, et il m’a probablement mentalement ajouté au menu. Maintenant que j’y repense, je revois ses yeux, dont on discernait encore les pupilles. Il n’en était pas un, malgré l’irrigation sanguine caractéristique des rétines. Peut-être que cette merde n’agit que sur nous. Un privilège dont on se serait bien passé. En attendant, il me suit et je ne m’en plains pas. Ca me fait toujours un compagnon de voyage.

Je finis par jeter un coup d’œil à ma montre. Elle a rendu l’âme dans l’accident de voiture à la sortie de la ville et pourtant le petit sigle affichant l’année reste allumé. Quelle blague… Me remettant à marcher, je sens mes pieds s’enfoncer dans le sable, sans opposer de résistance. L’espace d’un instant, je me plais à m’imaginer subitement avalé par cette masse mouvante et chaude, qui constituera probablement mon linceul d’ici peu. Sauf si je trouve de l’eau, mais il ne faut pas y compter.

J’attrape l’une de mes deux gourdes. Pas celle pleine d’huile de moteur, l’autre. Celle que j’avais remplie d’eau et dont j’ai vérifié le contenu peut-être vingt fois depuis deux heures. Toujours le même constat. Vide. Pas même une dernière goutte restant collée au culot de métal du thermos. Je ne suis pas surpris. Depuis les trois derniers jours, mon esprit me conditionne. Me prépare à l’inévitable. En attendant, je savoure la lente descente du soleil à l’horizon, alors que le ciel se pare de tons roses orangés. Bientôt la nuit, et la fin de cette chaleur étouffante. Celle qui ne devra attendre quelques heures de plus avant d’avoir ma peau.

Le froid s’installe rapidement. Bien trop. On passe d’un extrême à l’autre en moins d’une trentaine de minutes. On ne savoure la disparition de la morsure ardente du soleil que pour se retrouver accablé par celle, plus tenace, de la froide obscurité. Mon compagnon de route m’a semble-t-il abandonné et c’est tant mieux. Pas question que quelque chose s’approche de moi quant je serais endormi et donc impuissant. Avec la nuit, le désert prend vie. A l’inverse du reste du monde où tout semble être déjà mort…

Je n’ai pas dormi longtemps. Je n’ai pas pu. Depuis les derniers mois, je me réveille tous seul à peu près toutes les heures, adoptant des cycles de demi-sommeil comme les animaux conscients de leur nature de proies. J’ai donc préféré me remettre à marcher, avec toujours en tête l’espoir de trouver un point d’eau ou quelque chose qui me permettrait de me désaltérer d’une manière quelconque. J’ai soif. Trop pour pouvoir penser à autre chose.

Le goût amer de l’huile de vidange m’agace la bouche, s’avérant encore pire que celui de ma propre urine. La sensation d’avoir du liquide dans la bouche est cependant agréable, et m’a permis de me sentir bien l’espace de quelques secondes. J’ai même pu admirer le lever du soleil avec un certain plaisir. C’était beau, presque trop pour ce monde, ou du moins ce qu’il est devenu.

Mon compagnon de voyage est revenu. Il a toujours faim, je pense, et il ne me lâchera pas. Entre lui et moi, c’est à qui mourra le premier. Qu’il ne compte pas sur moi.

Je ne comprends toujours pas pourquoi ce n’en est pas un. Pourquoi ça ne semble pas le toucher. Peut-être que les saloperies qui lui permettent de digérer les charognes ont eu raison de la merde en question… Il a l’air en bonne santé et vole normalement : il ne s’est pas fait mordre. Pourtant, ils chassent aussi les bêtes. C’est d’ailleurs grâce à ça que Sagabe et moi avons réussi à quitter le poste de police abandonné, en leur lâchant un poulet qu’ils poursuivent peut-être encore. Tout ce qui est vivant les attire comme un aimant, nous comme le reste. Et à partir du moment où l’on est mordu, on rejoint la horde. Aucune exception.

Je me suis arrêté de marcher un instant, découvrant un insecte au sol. Un genre de gros scarabée noir, qui se dandinait sur le sable. La bestiole profitait sans doute des dernières secondes de fraîcheur de l’aurore avant de s’enfouir sous les dunes pour passer la journée. C’est alors que j’ai remarqué ce qui pendait de son abdomen. Une goutte d’eau. J’ai attrapé le stenocara et je lui ai léché le ventre. Lui agitait ses pattes griffues contre ma langue mais je m’en fichais : je lui volais sa flotte. En produisait-il souvent ? Dans le doute, je l’ai glissé dans mon thermos vide, avec un peu de sable. Les parois encore fraîches du conteneur le stimuleraient peut-être à nouveau pendant la journée. Je reprends ma route, cette goutte d’eau m’ayant revigoré. En fait, elle m’a apporté plus que ça. A présent, je sens qu’il me reste un espoir.

J’ai tué le vautour. Il m’agaçait. Je me suis décidé à faire le mort en m’allongeant dans le sable encore frais, puis j’ai arrêté de bouger. J’ai pas attendu bien longtemps. Quant il est venu me filer deux-trois coups de bec, je lui ai attrapé une patte et l’ai plaqué au sol. Ensuite, je l’ai matraqué à coups de fusil, jusqu’à ce que ses longues ailes brunes cessent de battre. Puis j’ai du le tuer une seconde fois, son organisme ayant enfin succombé à l’épidémie. Bouffer des charognes ne lui a pas réussi. C’est pour ça que j’y ai pas touché. En attendant, je continue ma route seul. Enfin pas vraiment : au fond de ma gourde, mon nouvel ami me tient compagnie.

La semelle de l’une de mes chaussures a lâché. Le sable entre à présent en contact avec ma voûte plantaire et me brûle atrocement. Ca me ralentit et me force à produire des efforts inutiles. La soif est revenue, la faim aussi. Au loin, derrière une dune, j’aperçois une image floue. Sombre. Je ne me berce pas d’illusions : le désert est déjà assez habile à en produire comme ça.

Je crois que je ne rêve pas. Il y a bel et bien des palmiers, au moins une trentaine, là devant moi. A même pas cinquante mètres. Et à leurs pieds, ce qui ressemble à une vaste mare, entourée de joncs bien verts. Pour autant, je ne me précipite pas. C’est trop beau pour être vrai. Mais à mesure que je m’approche, je me rends à l’évidence. C’est réel. C’est la fin du cauchemar.

L’eau est tiède mais potable. Au milieu du bassin, large d’une vingtaine de mètres, dansent des crevettes et des petits poissons, là où dans les palmiers, des grappes de dattes pendent, n’attendant que d’être cueillies. Une oasis. J’en ai rêvé depuis si longtemps. Après m’être bien giflé une douzaine de fois, je suis enfin assuré que je ne délire pas. Ma bonne étoile m’a enfin souri.

La datte a une chair charnue, sucrée. Délicieuse. Mon estomac rempli, c’est au tour de mes gourdes. Je vide celle contenu l’huile de moteur et l’autre, abandonnant le scarabée dans une touffe de brins d’herbes où il sera probablement à son aise. Ainsi paré, je me dis que je vais peut-être rester un peu plus longtemps dans ce véritable jardin d’Eden. Le temps de retrouver complètement mes forces. Et je compte bien savourer chaque instant de ce rêve éveillé.

Un bonheur n’arrive jamais seul. Alors que je cherchais un endroit à l’ombre pour me reposer, j’ai repéré le dromadaire. Sa bride lui pendait encore le long du cou, et une selle richement décorée ornait encore sa bosse unique. Sans doute s’était-il enfui et son odorat l’avait mené jusqu’ici. En tous cas, il fera un bon moyen de transport, si je parviens à l’attacher sans qu’il ne s’enfuie. Je m’approche lentement, sans gestes brusques. Il n’a pas l’air d’avoir peur : parfait. Quant je suis assez prêt pour le toucher, je caresse la selle en cuir. Il reste calme, il a l’habitude des hommes. Je me décide à l’escalader, grimpant sur son dos pour caler mes fesses sur la selle. Brusquement, celle-ci se dérobe sous mon poids, ainsi que la bosse toute entière. Je roule dans le sable et pousse un gémissement de douleur. Le lourd équipement m’écrase les jambes, m’empêchant de bouger. L’énorme paquet de graisse moisie,lui, se délite sur mon torse, masse gélatineuse et puante. Mais alors que je cherche à me relever, je vois le dromadaire se tourner vers moi. Je remarque alors ses yeux et sa gueule grande ouverte qui approche de mon visage. Les humains ne sont plus les seuls concernés. Et merde…



 

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lundi, 19 novembre 2012 | Lien permanent

Le Sang des Etoiles [Dessins]

Le Sang des Etoiles 2013 002.jpg

Ma dernière couverture pour ce projet de longue haleine que je porte depuis des années. J'ai eu tout le loisir de l'imaginer en roman illustré, BD, film et jeu vidéo. Je vous laisse imaginer ce qui serait le plus accessible pour moi, mais il y aurait forcément des images et des chansons du groupe Evanescence (une de mes principales sources d'inspiration pour cette histoire) à commencer par celle-ci :

Sans titre-4b.jpgSans titre-8b.jpg
Sans titre-2b.jpg
 
 
Sans titre-6b.jpgSans titre-1b.jpgSans titre-5b.jpg
Shaelin.jpgSans titre-11.jpgLe Hublot.jpg
 Sans titre-12.jpg Sans titre-1.jpg
 

 

Ce blog c'est pas juste un passe-temps
j'y bosse dur tous les jours
Je ne te demande pas d'argent
mais juste en retour
un petit commentaire
Ce sera mon salaire
C'est plus précieux que ça en a l'air

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jeudi, 31 octobre 2013 | Lien permanent

Le Sang du Matador [Livres/Epouvante]

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S'il y a bien une chose qui me répugne dans les moeurs de notre société c'est la tauromachie et le culte qu'on peut lui vouer (J'ai appris tout récemment l'existence d'écoles pour former de futur toréros. Des jeunes s'entraînent donc en toute impunité sur de petits animaux, le tout financé par l'Etat, j'en suis malade !).

Paradoxalement l'un de mes romans préférés se situe dans ce milieu. Mais il y a plusieurs raisons qui expliquent mon plaisir de lecture en dépit de ce contexte.

Tout d'abord parce que la tauromachie n'est traitée qu'en surface et que forcément sous une forme littéraire, cet univers est beaucoup plus digeste. On se plaît même à penser que ce pourrait n'être qu'une invention littéraire pour traiter de la folie humaine.

Hélas, trois fois hélas.

On apprend un certain nombre de choses à son sujet, principalement le déroulement des corridas et quelques gestes techniques, mais telle qu'elle est écrite, l'histoire peut très facilement induire que cette profession est maudite de par la cruauté qu'elle implique et qui se retourne tôt ou tard contre celui qui la cultive, qu'il soit montré comme vertueux ou pas. En même temps, c'est déjà un sacré péché de pratiquer cette activité.

On a bien droit à quelques détails sanglants, mais c'est un roman d'épouvante, c'est donc un ingrédient inhérent. Mais surtout la violence et le gore présents sont beaucoup plus associés à la mort d'êtres humains qu'à celle de taureaux.

D'ailleurs le seul moment où un taureau est décrit comme souffrant, cela est dû à la maladresse de Cristo Cruz, un jeune toréro rival de l'indétrônable Jaime Sublaran, qui finira d'une bien triste façon pour la plus grande satisfaction du vétéran. Mais c'est en affichant sa jubilation face à cette tragédie que Sublaran va dévoiler son côté le plus obscur à la communauté espagnole et entamer sa chute fatidique.

L'histoire commence avec cet épisode qui nous met tout de suite dans le bain (de sang, bien entendu !).

Le personnage de Phil Catron, auteur en mal d'inspiration, va trouver en la légende Sublaran un sujet en or. Pour le meilleur et bien sûr pour le pire. Surtout quand on sait que pour ses vacances imposées par un entourage qu'il méprise (et c'est réciproque), il va loger dans la maison du toréador décédé. L'inspiration, il va la trouver, et pas qu'un peu, mais pas seulement...

Avec son style épuré, simple et efficace, Dale Pierce nous entraîne sans peine dans son récit macabre. L'écriture, fluide au possible comme je l'aime, associée à une ambiance de polar qui monte crescendo nous accroche de bout en bout, sans longueur, sans lourdeur.

L'auteur balance l'ambiance et l'imagination fait le reste. On injecte sans y prendre garde tout un pan de notre culture cinématographique, celui des slashers qui nous ont fait frissonner de plaisir. 

A chacune de mes lectures, je visualise les scènes comme si je regardais un film, comme si je le mettais moi-même en scène parfois. Le plaisir en est décuplé.

On pourrait reprocher à Dale Pierce d'être peu novateur dans la forme, d'aller trop à l'essentiel. Personnellement, j'ai apprécié, car je trouve que beaucoup d'auteurs ont tendance à écrire pour écrire, pour noircir de la page, sans faire avancer l'intrigue pour autant, au moins ça équilibre.

En ce qui concerne certaines répétitions de pensées et de situations, c'est justifié par l'aliénation croissante de Catron qui à l'instar du lecteur ne sait plus ce qui est réel ou fantasmé par lui, ce qui est de son fait ou d'un potentiel spectre de Sublaran.

Et c'est la grande force de ce bouquin que de brouiller sans cesse notre perception, nos convictions. Catron est-il simplement obsédé par Sublaran  ou possédé par lui, par son esprit désireux de s'incarner ? En est-il l'instrument au point de tuer pour lui ? Développe-t-il une forme de schizophrénie assassine ? Se prend-il vraiment pour lui ? Quelle est la part de folie dans tous ces évènements morbides qui finissent par s'enchainer comme un jeu de dominos ? Quelle est la part de surnaturel, de réalité ? de rêve éveillé ? Les possibilités sont multiples.

La fin est parfaite, concise avec juste ce qu'il faut d'ouverture pour laisser libre cours à notre imagination, à une potentielle suite encore plus violente et cauchemardesque.

Classique, sans doute, mais un classique aussi dans le meilleur sens du terme !

BONUS

Dans le roman, Phil Catron mentionne la scène emblématique d'un western...

Dont la musique a servi d'illustration à une scène tout aussi emblématique de Kill Bill 2 :

 

 

 

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dimanche, 22 avril 2018 | Lien permanent

L'ame en Sang - PTSD ou le Cancer de l'Esprit

Un docu indispensable sur les séquelles psychologiques de la guerre d'Irak. A l'heure où la nouvelle génération s'éclate en réseau sur COD, il est quand même de bon ton de rappeler que la guerre, la vraie, même quand on y survit, détruit irrémédiateblement ceux qui l'ont vécu de près, d'autant plus vite qu'aucune aide digne de ce nom ne leur ait fournie avant, pendant et surtout après. Loin du front, la chair à canons ne vaut plus rien pour son pays.


 

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samedi, 24 novembre 2012 | Lien permanent

La Vie Secrète de la Nature 2 [Photos]

Faire des photos dans ce chemin pour moi c'est comme être un gosse dans un magasin de jouets. Et plus j'en fais plus la nature se révèle et se laisse apprivoiser. Magique ! A noter que la mise au point étant très capricieuse, les plans rapprochés des animaux sont dus moins au zoom de mon appareil qu'à un rapprochement direct avec mes sujets. Discrétion et patience sont requises, mais peut-être aussi une communion croissante avec la nature qui devine mes meilleures intentions alors que tant ne la respectent plus. Et ce n'est pas les deux sacs poubelles remplis de détritus humains qui me feront mentir.

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Cette sauterelle ci-dessus et ce lézard ci-dessous sont les animaux les plus craintifs et réactifs qui soient et pourtant ils se sont révélés des modèles exemplaires, comme cela arrive de plus en plus souvent. Le nez de mon appareil était collé sur eux, je changeais régulièrement de position et étais assez près pour les toucher, et malgré tout cela, j'ai pu littéralement les mitrailler. Pas une goutte de sang, mais un bonheur sans égal car je ressens dans ces moments-là une véritable osmose avec la nature !

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Les fameux fruits de berce, séchés ! la plante entière est comestible quand elle fait sa floraison ; les tiges et les jeunes pousses, puis les fruits après la floraison ont un goût de mandarine, de cardamone qui explose en bouche ! (Merci Amélie pour les infos)

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Ce papillon semble littéralement fixer l'objectif et prendre la pose. Comment, dans ces cas-là, ne pas penser qu'on devient intime avec la nature ?

 

LA PHOTO BONUS

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On ferait n'importe quoi pour devenir Spiderman !


 

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dimanche, 29 septembre 2013 | Lien permanent

Far Cry 3 Origins : Seeds of Insanity [Fanfics]

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Ne vous fiez pas à l'accueil de la charmante Citra, votre séjour sur Rook Island sera tout sauf paradisiaque. Connaisseurs ou pas de ce succès d'Ubisoft, je ne peux que vous recommander de faire plus ample connaissance avec la faune humaine et animale de cette contrée pour le moins exotique avec une série de fanfics écrite par un auteur talentueux et passionné (Julien Brethiot) au travail duquel j'ai ajouté ma modeste contribution : 

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1. Le Goût du Sang

2. L'Homme qui descend des Singes

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3. Naissance d'un Monstre

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4. Chaine Alimentaire


5. Signe Charnel

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6. L'Odyssée de Vaas

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7. Le Chat et la Souris

Le soleil se lève, nimbant le ciel de tons roses orangés alors qu’un groupe de flamants prend son envol, à grand renfort de cris bruyants. La chaude jungle commence à s’animer, la multitude grouillante qu’elle abrite venant à peine de s’éveiller. Déjà, dans les cimes, les macaques vocifèrent, alors qu’au loin, le son des tambours résonne dans toute l’île. Face à ce spectacle de toute beauté, un homme attend patiemment, calé dans sa chaise de bois, triturant son 9mm avec un soin quasi maniaque. Il passe une main dans sa chevelure particulière avant de lever les yeux au ciel. Une détonation brusque perturbe le calme ambiant, et un oiseau aux plumes jusque là roses s’écrase au sol. Mort. La dernière once de poésie meurt avec les mots de l’homme à l’iroquoise, prononcés à l’intention de l’animal agonisant… « Fuck You ! ». 

- Julien Brethiot -

 

Far Cry 3

La critique du jeu

 

 

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dimanche, 01 février 2015 | Lien permanent

Les Tueurs Rêvent aussi [Nouvelles/Thriller]

 

L’opéra était sur le point de commencer.

Anton Zinsky dirigeait l’orchestre. Il était loin d’être un débutant et pourtant à chaque fois qu’il faisait face aux musiciens, la baguette levée, il éprouvait une joie sans égale.

Alors que le rideau s’écartait et qu’un décor paradisiaque voyait le jour, Anton imprima à sa baguette un lent mouvement sinueux tout en rythmant de la main gauche. Et les premières mesures retentirent dans la salle bondée du sol aux balcons.

Une voix céleste s’éleva, dominant l’envolée des cordes et hypnotisant l’assistance. Anton frissonna. Dans ces moments-là il se sentait béni des dieux. Peut-être même leur égal.

Le meilleur rôle, se disait-il. J’ai le meilleur rôle. Acteur et spectateur d’un spectacle grandiose, il avait le sentiment de se trouver au cœur d’un éden en pleine croissance, chaque ingrédient rivalisant de beauté avec le précédent, les uns se greffant aux autres pour constituer un fleuve d’émotions sans commune mesure. Lorsque la voix de la soliste fut rejointe par le chœur, Anton sentit une larme couler sur sa joue. Sa main souple devint alors un poing et la baguette cingla furieusement l’air comme pour en extraire d’insoupçonnables  délices.

La symphonie venait de gagner le cœur de chaque spectateur. Anton le savait. Il leur tournait le dos et pourtant il pouvait percevoir les vibrations émanant de chaque homme et de chaque femme aussi aisément qu’il distinguait la sonorité unique de chaque instrument. Lui-même était un instrument autant qu’un virtuose au service de la plus belle des choses : l’harmonie.

Le morceau se termina bien trop vite à son goût. Lorsqu’il fit face au public pour le salut rituel, les bouquets de roses rouges se mirent à pleuvoir sur lui. C’était un succès, mission accomplie. Il sentit l’ivresse le gagner un peu plus lorsque tout le monde se leva pour l’applaudir. Un pétale lui frôla la joue, là même où il avait pleuré, donnant naissance à une poétique larme de sang. Anton regarda presque négligemment la baguette dans sa main droite. Elle n’était plus là. A la place, il tenait une arme. Un pistolet noir comme la nuit équipé d’un silencieux. Le restaurant résonnait encore des cris des clients épouvantés. Les sept gardes du corps gisaient dans des postures qui annonçaient leur mort mieux que les impacts de balle émaillant leur corps. Le mobilier alentours témoignait de la violence de la fusillade qui venait d’avoir lieu. Le ministre le fixait de ses yeux éteints, le front serti d’un lugubre rubis. Sa femme était tombée à genoux. Elle avait la tête baissée et semblait paralysée. Anton détailla sa robe blanche virginale avant d’essuyer sa joue éclaboussée de sang frais. La cantatrice releva la tête. Elle était en larmes. Anton sut alors qu’il avait été exceptionnel ce soir. Il lui sourit. La gorge nouée par l’émotion, elle lui demanda avec espoir :

- Ni femmes, ni enfants, n’est-ce pas ?

Le tueur la contempla avec tendresse :

- Ni témoins.

La baguette virevolta une dernière fois, une dernière fois la diva donna de la voix, clôturant l’opéra avec une maestria qui laissa le public béat.

 

T’as aimé…ou pas

T’as tout lu, tout vu, tout entendu…ou pas

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lundi, 20 juin 2016 | Lien permanent

Game of Thrones : Chien ! [Fanfics/Cinéma]

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Game of Thrones - CHIEN !


Chien !
C’est comme ça qu’il l’appelait, inlassablement, l’humiliant bien souvent pour son seul plaisir puisqu’il n’avait pas toujours réellement besoin de lui ou quand c’était le cas, il n’avait pas forcément besoin de l’appeler tant il veillait sur lui, le protégeant comme le plus précieux trésor de la capitale, autant que s’il s’était agi d’un être cher.
Lorsqu’il avait compris l’intention de Sansa de se jeter dans le vide avec leur tourmenteur commun, il avait vu enfin l’opportunité de veiller sur quelqu’un d’autre, en secret, à sa façon, quelqu’un qui le méritât vraiment, quelqu’un qu’il puisse enfin choisir.
Il avait assisté à l’exécution de son père d’assez près pour comprendre à quel point Ned Stark avait pris la place d’un autre sur le billot. Sans doute la sienne, lui qui s’était illustré dans bien des actes de sauvagerie.
Joffrey n’était encore qu’un gamin et Sandor était bien placé pour savoir que l’enfance peut engendrer la plus pure innocence comme la plus effroyable méchanceté.
Lorsqu’il avait rejoint les Lannister, il était encore jeune. Il avait su mieux canaliser sa rage que Gregor, mais pour autant il était loin d’être un ange, il le savait.
La colère le brûlait de l’intérieur, comme si la blessure occasionnée par son frère avait poursuivi son œuvre en lui, pour finir le boulot.

Les Lannister payaient toujours leurs dettes, mais qu’est-ce qui pourrait bien le délivrer de la sienne ?
Des années à leur service ne semblaient pas assez. Il se voyait mourir ici, sans aucune autre ambition.
Rien ne pourrait le délivrer, il le savait, car lui seul le pouvait et il n’en avait pas la force.  Il avait dépassé le point de non-retour, il ne pouvait plus être quelqu’un d’autre. Il ne pouvait qu’obéir et mordre. Ce qui dans son cas revenait au même.

Chien !
Oui il méritait ce nom car il aimait se battre, il aimait le sang. Il aimait le goût de la mort, il en avait appris toutes les saveurs et savait apprécier chacune d’entre elle à sa juste valeur. Etriper, décapiter, percer, écraser, démembrer, émasculer, égorger.
La mort était pour lui la plus belle femme, insaisissable, aux multiples formes, mais toujours désirable. Elle délivrait de tous les maux, de toutes les agonies, de toutes les illusions, ce qui pour lui était synonyme. Qu’il en fut l’auteur ou non, il goûtait la mort des autres en attendant la sienne.
La promesse d’un duel le remplissait de joie car quelque fut l’issue, il était contenté. Il délivrerait une âme de ses tourments ou se délivrerait lui-même.
Personne ne pouvait être heureux en ce monde et le croire revenait à se faire plus de mal encore. L’enfer était sur terre, il avait payé assez cher de sa personne pour le savoir. Car comment avoir de l’espoir dans un monde où votre propre sang peut vous anéantir alors même que vous n’êtes que des enfants ?

Maintes fois il avait crû ne pas en réchapper. Il avait compris dans ces moments-là que sentir la mort le frôler comme une amante désirée depuis longtemps était aussi jouissif voire plus que l’embrasser totalement. Il s’était surpris à la repousser quand bien même elle lui tendait les bras, comme pour prolonger l’extase de l'attente.

La mort était la chose la plus douce au monde. Il savait qu’ils n’étaient pas nombreux à penser comme lui et cela le faisait sourire rien que d’y penser, comme ces espions sournois de la Capitale qui frétillaient de la queue à l’idée de connaître les secrets de tout un chacun.

Chien !
C’est comme ça qu’il l’appelait. Mais il l’acceptait. Car qu’était-il devenu d’autre au final, piégé entre les murs de Donjon Rouge comme dans une cage dorée ?
Il s’écarta vivement de la flamme d’une torche trop entreprenante et repoussa le garde qui la portait en lui balançant tous les noms d’oiseaux qu’il connaissait.

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En Lien

La Cicatrice

Game of Thrones Saison 1

Game of Thrones Saison 2

Game of Thrones Saisons 3 & 4

 

 

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mercredi, 14 décembre 2016 | Lien permanent | Commentaires (2)

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